La fuite des capitaux continue de priver les pays africains de ressources indispensables � une croissance �conomique plus forte, estiment les experts de la Conf�rence des Nations unies sur le commerce et le d�veloppement (Cnuced) dans leur dernier rapport publi� sur le d�veloppement �conomique en Afrique. Selon les calculs de l'organisation onusienne, l'h�morragie financi�re cumul�e depuis les ann�es d'ind�pendance repr�sente pr�s du double de la dette du continent. En trente ans, les pays africains ont vu 400 milliards de dollars quitter le continent, alors que la dette globale de l'Afrique est de 215 milliards de dollars. Plus de 13 milliards de dollars par an ont fui, soit �un pourcentage vertigineux� de 7,6 % du produit int�rieur brut (PIB) annuel, entre 1991 et 2004, ce qui fait de l'Afrique �un cr�ancier net vis-�-vis du reste du monde�, pr�cise Janvier Nkurunziza, �conomiste � la Cnuced. Difficile de d�finir et d'estimer les montants de ces d�tournements de fonds qui sont le fait de r�gimes corrompus, mais �galement de l'instabilit� politique et macro�conomique de certains pays africains. La seule certitude est que ces transferts inexpliqu�s, qui ne transitent pas par l'�conomie formelle, ne b�n�ficient pas aux �conomies locales. �Si ces ressources �taient allou�es � des investissements productifs, elles permettraient de cr�er des emplois et de fournir des revenus � de larges segments de la population�, estime la Cnuced. De son c�t�, la Banque mondiale a estim� qu'entre 20 et 40 milliards de dollars, plac�s sur des comptes en Suisse ou au Royaume-Uni, proviennent de pots-de-vin pay�s � des dirigeants corrompus dans des pays pauvres, principalement africains, ce qui repr�sente jusqu'� 40% de l'Aide publique au d�veloppement (APD).