Au moins 400 milliards de dollars ont été expatriés en trente ans des pays africains, a indiqué la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Ce montant représente près du double de la dette africaine, qui s'élève à 215 milliards de dollars, a relevé à Genève un expert de la Cnuced. En moyenne, 13 milliards de dollars avaient été expatriés chaque année, entre 1991 et 2004, «soit un pourcentage vertigineux de 7,6% du Produit intérieur brut (PIB) annuel» du continent. En 2003, la fuite de capitaux aurait atteint 30 milliards de dollars pour la seule année, selon le rapport qui a noté, par ailleurs, que dans certains cas, c'est la dette elle-même qui aurait fourni les fonds pour les sorties de capitaux. Cet état de fait prive les pays africains d'importantes ressources pour l'investissement, ont signalé les auteurs du rapport. La Cnuced suggère aux gouvernements africains, dans le but de «stopper cette hémorragie financière», d'envisager une «amnistie temporaire sur le rapatriement de capitaux sans poser de questions» sur l'origine des fonds.