Oyez, Oyez, le prix du p�trole flambe. Il continue sur sa lanc�e ascendante vers la barre symbolique des 100 dollars le baril. Encourag�e, cette ascension, par la position mod�r�e de l�Opep notamment. Une hausse n�anmoins relativis�e par la d�pr�ciation du dollar et l�absence de consensus du cartel � ce sujet. La tendance �tait � la hausse, hier lundi matin, en Asie notamment, pour les cours de l�or noir. Le Light Sweet Crude, pour livraison en janvier, s��changeait �lectroniquement � 94,50 dollars le baril contre 93,84 dollars � la cl�ture vendredi � New York. Le Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, gagnait 57 cents � 92,19 dollars. Vers 11h00 GMT, sur l�Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier co�tait 92,10 dollars, en hausse de 48 cents. A la m�me heure sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude pour livraison en d�cembre (premier jour de cotation de ce contrat) s��changeait � 94,56 dollars, en hausse de 72 cents. La raison de cette hausse, des craintes sur l�approvisionnement � l�approche de l�hiver dans l�h�misph�re nord, la demande devant augmenter alors, et une hausse attendue se poursuivre pour atteindre, voire d�passer la barre symbolique des 100 dollars le baril. Des prix qui doivent rester, en effet, soutenus en raison de fondamentaux offre-demande serr�s. Les analystes rel�vent que le r�cent sommet de Riyad n�ayant pas d�bouch� sur des d�cisions concr�tes, les facteurs qui ont pouss� les cours du brut � des niveaux records, les tensions g�opolitiques, notamment le dossier nucl�aire iranien, demeurent intacts, ajoutent les analystes. L�Opep ne compte pas relever ses plafonds de production M�me si le ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait exprim� r�cemment ses doutes sur cette �ventualit�, en pr�voyant une tendance baissi�re d�s le printemps 2008. Et une hausse des cours que l�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) a, lors de son 3e sommet, tenu r�cemment � Ryad en Arabie Saoudite, confort�e par sa d�cision. En effet, les travaux du sommet des chefs d�Etat ont pris fin par l�adoption d�une d�claration finale, consid�r�e comme mod�r�e, �quilibr�e, affirmant �l�importance de la paix mondiale pour la stabilit� des march�s de l��nergie et les investissements dans ce secteur�. Cette d�claration engage les 13 membres de l�Opep � continuer d�approvisionner le march� p�trolier mondial de mani�re �suffisante et fiable�. �Avec des prix concurrentiels et bon march� afin d�assurer une meilleure qualit� de vie au niveau mondial�, tout en pr�servant le droit des producteurs � des revenus �acceptables, stables et �quitables�. De fait, l�Opep ne compte pas relever les plafonds de production de p�trole, la prochaine r�union minist�rielle d�Abou Dhabi, pr�vue le 5 d�cembre prochain, devant trancher ce sujet. En pr�cisant que les membres de l�Opep sont l�Alg�rie, l�Angola, l�Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l�Equateur, l�Indon�sie, l�Iran, l�Irak, le Kowe�t, la Libye, le Nigeria, le Qatar et le Venezuela. Ils produisent plus de 30 millions de barils de p�trole par jour (mbj) et repr�sentent environ 40% de la production mondiale. Une position d��quilibre entre les desiderata divergents des faucons et des mod�r�s au sein de l�Opep. Entre, d�une part, l�Iran notamment et sa propension � agiter l�arme p�troli�re dans l��ventualit� d�une action hostile des Etats-Unis qui veulent durcir les sanctions li�es � son programme nucl�aire, et d�autre part, l�Arabie Saoudite, dont le ministre des Affaires �trang�res a estim� que l�Opep �ne doit pas �tre utilis�e comme organisation politique� et le p�trole comme �outil de conflits�. Pas de consensus sur l�utilisation du dollar A ce propos, les membres de l�Opep ne se sont pas entendus sur la question de l�utilisation du dollar comme monnaie de commerce ou comme arme politique, ainsi que sur les cons�quences de la d�pr�ciation du billet vert sur leurs revenus. Rappelons que les prix du p�trole sont libell�s en dollars, dont le cours a chut� de pr�s de 15% depuis un an face � l�euro, diminuant d�autant les revenus p�troliers des pays producteurs. Une controverse sur le dollar qui a �clat� au grand jour vendredi lors de la retransmission accidentelle d�une r�union minist�rielle suppos�e � huis clos. Soutenu par le Venezuela et l�Equateur, l�Iran a men� la charge en demandant par �crit � ses partenaires que l�inqui�tude face � la faiblesse du dollar soit mentionn�e dans la d�claration finale. Voire, l�Iran qui vend son p�trole en euros depuis le d�but 2007, de qualifier le billet vert de �papier sans valeur� et de proposer que l�Opep ait sa propre devise. Ces trois pays, antiam�ricains et partisans d�une politique dure sur les prix, veulent utiliser le p�trole et le billet vert comme instruments politiques. Face � eux, l�Arabie Saoudite, chef de file de l�Opep, avec la grande majorit� du cartel, est plus pragmatique et pro-am�ricaine. L�Opep en attente de solutions A ce propos, le communiqu� final du sommet conc�de � davantage de coop�ration financi�re au sein de l�Opep en vue de parvenir � un consensus sur cette question. S�ils n�ont pas eu gain de cause sur une d�claration officielle sur le dollar, les �faucons � de l�Opep ont obtenu de leurs 10 partenaires la tenue d�un comit� des ministres des Finances et du P�trole pour �tudier l�impact de la baisse du billet vert et d��ventuelles solutions. Soit la commercialisation du p�trole dans une devise plus forte, comme l�euro, ou l��tablissement d�un panier de devises. A ce propos, des observateurs s�interrogent, d�un point de vue technique, sur la possibilit� de transactions p�troli�res dans une autre monnaie que le dollar. Selon un analyste financier, �le p�trole est cot� en dollars � Londres comme � New York, et en facturant en euros par exemple, cela devient une op�ration de change, sans qu�on b�n�ficie r�ellement de la monnaie forte�. �Changer la structure de prix du p�trole reviendrait � r�volutionner l��conomie des pays de l�Opep�, ajoute cet analyste qui pr�cise que le dollar fluctue et qu�il faut avoir une vue � tr�s long terme. Quid de l�Alg�rie ? Quid alors pour l�Alg�rie, grand exportateur d�hydrocarbures ? Notre pays dont les recettes p�troli�res attendues devraient avoisiner les 60 milliards de dollars � la fin 2007. Permettant de faire engranger au Fonds de r�gulation des recettes des exc�dents sup�rieurs � 40 milliards de dollars. Ainsi que des r�serves de change de plus de 100 milliards de dollars, quoique relativement d�pr�ci�es. En fait, ce qui �tait impensable, un baril � 100 dollars, ne l�est plus m�me si ce sera toujours un mythe pour notre pays. Puisque la question lancinante de la gestion efficace de ces exc�dents financiers, au b�n�fice du d�veloppement du pays et du simple citoyen, continue d��tre irr�solue.