Les prix du pétrole semblent s'éterniser dans l'incertitude et la volatilité. Depuis le 11 juillet dernier, les prix de l'or noir connaissent une chute sans égal. De nombreux facteurs sont derrière ce recul des prix, entre autres la récession de l'économie américaine, la chute du dollar face à l'euro et les catastrophes naturelles qui ont provoqué ces derniers mois d'importants dégâts, notamment dans le golfe du Mexique. Et on parle aussi du risque de récession de l'économie américaine. De 1,80 dollar le baril en 1970 à 147 dollars en 2008, l'or noir a pu devenir le centre et le cœur du monde économique et même politique en quelques décennies. Tout se joue sur le pétrole. A la moindre baisse ou flambée des prix de cette énergie, les calculs économiques et politiques s'intensifient. Lundi, suite à la faillite de Lehman Brothers, une importante banque d'investissement américaine, les prix n'ont pas résisté et ont perdu 8 dollars en une journée. Mardi dernier, ils étaient tombés sous 90 dollars à Londres (88,99 dollars) et 90,55 dollars à New York. Hier, les prix du pétrole rebondissaient nettement alors que l'annonce du sauvetage de l'assureur américain AIG soulageait les craintes sur l'économie mondiale et que les opérateurs dirigeaient leurs regards vers une production amputée par les violences au Nigeria et le passage d'Ike, selon les agences. Le baril de brent pour livraison en novembre s'échangeait à 91,73 dollars, en hausse de 2,51 dollars à Londres. A la même heure, le «light sweet crude» pour livraison en octobre valait 93,94 dollars à New York, prenant 2,79 dollars. Les cours du baril ont rebondi dans la matinée jusqu'à 93,21 dollars à Londres et 95 dollars à New York. Les analystes estiment qu'un ensemble de facteurs se conjuguaient pour ranimer le marché, notamment «les mesures prises par laFed pour sauver AIG [un assureur américain en faillite], les problèmes au Nigeria, une petite remontée de l'euro face au dollar et des stocks américains qu'on attend en forte baisse aujourd'hui [hier]». Au même moment, l'OPEP a indiqué que le prix du panier OPEP, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a enregistré mardi une baisse de plus de 4 dollars par rapport à son cours de clôture lundi. Le panier OPEP a cédé 4,57 dollars mardi pour s'établir à 86,69 dollars contre 91,35 dollars le baril lundi, selon la même source. Partant de là, le constat est plus que révélateur. Les prix du pétrole, même si l'OPEP avait, lors de sa dernière réunion, décidé de baisser son offre sur le marché, demeurent volatiles. Ils avaient perdu entre juillet et septembre 57 dollars. Depuis le 2 janvier, les prix n'ont pas cessé de jouer au yoyo. Ils ont atteint, alors, un nouveau record de 100,09 dollars par baril (dpb) sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), dépassant 100 dollars pour la première fois dans l'histoire. L'envolée continuera, depuis cette date, pour atteindre 110 dollars le 12 mars, 120 dollars le 5 mai, 133 dollars le 21 mai et 142 dollars le 27 juin. Cette courbe ascendante avait provoqué, pour rappel, un effet domino. Lequel s'est répercuté sur les prix des produits alimentaires, en premier lieu manufacturés, et même certaines matières premières. Cependant, les prix du pétrole ont poursuivi leur envolée pour frôler les 148 dollars le 11 juillet dernier. Un record qui n'a pas tenu longtemps, puisque la chute a été dure pour le marché. Ainsi, la tendance a été inversée, obligeant même la première organisation pétrolière à revoir sa copie. Laquelle avait décidé, le 10 septembre dernier, de baisser son offre réelle. L'OPEP qui a jugé que l'offre disponible sur le marché est trop importante a promis, par ailleurs, par la voix de son président Chakib Khelil, de prendre d'autres mesures au cas où. Un baril à 70 ou à 200 dollars n'est pas écarté, prévoient certains spécialistes… S. B.