Les d�bats qui ont suivi les conf�rences des sp�cialistes en mati�re de lutte contre la criminalit�, lors de la journ�e d��tude organis�e par la cour de Boumerd�s sous le th�me �Relation parquet g�n�ral et police judiciaire ; respect des droits de l�homme� ont �t� vifs mais de bonne facture. L�on peut d�ores et d�j� dire � titre d�exemple que policiers et gendarmes s�interrogent sur l�un des aspects de leur difficile mission, souvent d�licate : comment concilier la n�cessit� d�infiltrer les bandes criminelles organis�es pour la r�ussite des enqu�tes et l�exigence de la pr�servation des droits des suspects ? C�est l�une des interrogations qui a suscit� un d�bat bien anim� entre les officiers de la police judiciaire (gendarmes et policiers) et les magistrats de la wilaya de Boumerd�s. In�vitablement, les deux parties n��taient pas d�accord sur la m�thode. �Comment faire pour pouvoir retourner un �l�ment d�une bande criminelle organis�e pour pouvoir neutraliser cette m�me bande tout en �tant dans la l�galit� ?�nous confie sous forme de question, aspirant � l�efficacit� des enqu�teurs, le commissaire principal, A. Badaoui, chef de la BMPJ de Boumerd�s qui cite comme situation r�elle la lutte antiterroriste. Le chef de la BMPJ de Boumerd�s a, rappelons-le, dissert� devant l�assistance compos�e de dizaines de magistrats, d�officiers et d�avocats sur le crime organis�. Il a succ�d� � son chef, M. Lafani, directeur de la S�ret� de wilaya, qui a trait� sous un angle transnational ce fl�au. Leurs coll�gues, M. Derouazi, commissaire de la ville de Boudouaou, M. Bela�d, chef de la cellule des enqu�tes criminelles � la BMPJ de Boumerd�s, et M. Mimoun, officier de la police judiciaire, ont abord� les th�mes avec beaucoup de pr�cision sur les techniques utilis�es par les criminels et des indications sur l�arsenal juridique r�primant respectivement les crimes de la contrebande, du trafic de drogue et du blanchiment d�argent. L�intervention du procureur pr�s le tribunal de Rouiba, M. El Bey, portant sur les droits de l�homme durant l�enqu�te pr�liminaire, a �t� richement argument�e par le dispositif l�gislatif se rapportant � la protection des droits des suspects. Pour sa part, le commandant Ayad, chef de la section des recherches du groupement de la Gendarmerie nationale de Boumerd�s, a pr�sent� le sujet concernant les m�thodes d�enqu�te, de recherches sp�cifiques et des dispositions l�gales. L�ex�cution des instructions de la magistrature, la d�l�gation juridique (police judiciaire) et les directives du parquet ont �t� les chapitres de la conf�rence de l�adjoint au procureur g�n�ral de la cour de Boumerd�s, Lakhdar Sahraoui. Il y a lieu de relever que chaque intervenant a soulev� d�importants probl�mes li�s � la lutte contre la grande criminalit� et des respects des dispositions de la loi. Les officiers, qui se sont succ�d� � la tribune, ont mis en exergue, chacun dans son domaine, les failles de la l�gislation alg�rienne, notamment lors des enqu�tes pr�liminaires qui, selon eux, ralentissent la c�l�rit� des investigations, particuli�rement en mati�re de blanchiment d�argent et de trafic de stup�fiants. Ces insuffisances se situent entre autres au niveau des perquisitions, des infiltrations des r�seaux criminels, des �coutes t�l�phoniques, de l�interception du courrier personnel. Lors des d�bats, la langue de bois comme on pouvait s�y attendre n��tait pas au rendezvous. Et pour cause, par exemple, le procureur El Bey a d�plor� des insuffisances observ�es lors des gardes � vue concernant particuli�rement la restauration des suspects et l�usage de leur droit d�avertir leur famille ou leur avocat par t�l�phone. Ce fut un moment fort d�sagr�able pour les policiers et les gendarmes. Les �coutes t�l�phoniques des suspects, les infiltrations des bandes organis�es, les perquisitions et le respect des droits des suspects ont �t� d�autres sujets de controverse. Les interventions de l�assistance ont �t� par moment passionnelles, mais de haut niveau. Comme, par exemple, ce jeune officier des douanes qui n�a pas h�sit� � d�plorer devant son sup�rieur et les hautes autorit�s judiciaires et s�curitaires de la wilaya le fait que l�intervention sur la contrebande n�a pas �t� confi�e � un douanier. Et de donner un v�ritable cours magistral sur l�arsenal juridique se rapportant � la lutte contre les trafics de marchandises et des stup�fiants aux fronti�res du pays. Un confr�re, qui a appr�ci� la qualit� des d�bats, n�a pu s�emp�cher de s�interroger : �Ces inqui�tudes sont-elles celles de simples ex�cutants dans les rangs des services de s�curit� ?� Pour notre part, nous n�avons pas h�sit� � questionner M. Belhadj, procureur du tribunal de la ville de Boumerd�s, sur le contr�le des gardes � vue et l�encadrement des enqu�tes polici�res de tous les services par les procureurs des tribunaux. Sans h�siter, il nous dira : �Je sais � quoi vous faites allusion et je vous assure que nous contr�lons tous les services sans exception. Nous transmettons �galement des rapports au minist�re de la Justice.� Son coll�gue, M. El Bey, qui est intervenu pr�cis�ment sur le respect des droits de l�homme, approuve.