La contrefa�on, qui mine le march� national, a �t� hier le th�me d�une conf�rence organis�e par la Chambre alg�ro-allemande de commerce et d�industrie. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Les chiffres avanc�s par les conf�renciers sont on ne peut plus �loquents concernant l�envahissement du march� par les produits contrefaits. Le repr�sentant des douanes alg�riennes, M. Mokhrane Hanoune, inspecteur divisionnaire, �voquera dans son intervention le chiffre d�un million de produits contrefaits saisis en 2007. La majorit� de ces produits, selon le conf�rencier, provient de Chine. Pour ce qui est des pneumatiques, 70% des articles disponibles sur le march� sont contrefaits, alors que 50 % de la pi�ce de rechange n�est pas authentique. Le secteur du m�dicament n�est pas �pargn�, en d�pit de la sensibilit� de ces produits puisque au niveau africain, 50% des m�dicaments sont contrefaits et 5% des m�dicaments vendus en Alg�rie ne sont pas des produits d�origine. Cette situation, pr�cisent les conf�renciers, repr�sente une v�ritable menace pour les consommateurs. Ces derniers sont aussi cibl�s par les produits d�tergents et cosm�tiques contrefaits. Pour sa part, la repr�sentante des pneus Michelin exprimera la pr�occupation des responsables de l�entreprise qui se retrouvent d�sarm�s face � un march� noy� de pneus qui ne sont pas le produit de la marque. �Les services des douanes nous disent qu�ils n�ont saisi aucun conteneur avec des pneus contrefaits. Comment se fait-il alors que le march� regorge de pneus fabriqu�s en Chine?� s�interroge la repr�sentante du c�l�bre fabricant de pneumatiques. Me Ali Haroun expliquera que souvent lors de leur importation, les produits contrefaits sont dissimul�s au milieu des authentiques et qu�il est particuli�rement ardu de remonter la cha�ne de la contrefa�on. Selon l�intervenant, cette action demande beaucoup de temps, les juges notamment ne sont pas assez outill�s pour traiter ce probl�me pointu. �Il faut former les magistrats pour traiter cette question juridiquement �, conclut Me Haroun. Pour sa part, M. Andreas Hergenrother, directeur g�n�ral de la Chambre alg�ro-allemande de commerce et d�industrie, pr�cisera qu�un grand nombre de soci�t�s allemandes ont exprim� leurs pr�occupations concernant la question de la protection de la propri�t� industrielle en Alg�rie. �Selon les statistiques de la Direction de la lutte contre la fraude (DLCF), une �volution alarmante de produits contrefaits retenus en douane a �t� enregistr�e. Pour l�ann�e 2006, 831 786 produits contrefaits ont �t� retenus contre 298 102 en 2005, soit presque le triple. En 2006, les pertes pour l��conomie alg�rienne sont estim�es, selon une publication de la mission fran�aise �conomique, � 200 millions d�euros par an�, a d�clar� le premier responsable de la chambre, notant que des probl�mes comme le fait qu�un proc�s judiciaire peut durer plusieurs ann�es ainsi que la lenteur dans l�enregistrement d�une marque peut durer plusieurs mois, n�encouragent pas la promotion des investissements en Alg�rie. M. Hergenrother dira aussi que la facilitation des engagements �conomiques en Alg�rie et en Allemagne est l�un des objectifs principaux de la Chambre.