Les ann�es se suivent mais ne se ressemblent pas forc�ment. Chacune �tale son lot d�in�dits et d�tale � sa propre vitesse. Si l�ann�e 2008 ne doit pas ressembler � 2007, de quoi sera-t-elle alors faite ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Par certains aspects, il faut en convenir, la nouvelle ann�e prolongera celle qui s�ach�ve. Par d�autres, en revanche, il est attendu qu�elle sonne sinon des ruptures, des bifurcations insoup�onn�es. Il en sera ainsi notamment sur le plan politique. L�ann�e 2008 sera un compte � rebours politique. C�est durant cette ann�e que se d�clineront bien des perspectives engageantes. En premier chef, celle intimement li�e � l�ambition pr�t�e au pr�sident de la R�publique � briguer un troisi�me mandat successif � la t�te de la magistrature supr�me. Pour l�heure, formellement, il n�est question que d�une solitaire vell�it� du Front de lib�ration nationale (FLN) � forcer un positionnement de Bouteflika, le pr�sident du parti, dans la course pour la pr�sidentielle d�avril 2009. Ceci, alors que le concern� observe le silence. Un silence tr�s peu expressif, au demeurant. Peut-�tre juge-t-il le moment inopportun pour afficher ouvertement son ambition � prolonger son bail � El- Mouradia ? Les observateurs avertis ont, en tout cas, l�intime conviction que c�est bien le pr�sident Bouteflika qui inspire et lance le FLN en �claireur. Une entreprise r�ussie, puisque la r�vision constitutionnelle pr�figure d�j� la dimension et la nature du d�bat politique attendu pour 2008. Pr�alable � une candidature suppl�mentaire du pr�sident Bouteflika, la r�vision constitutionnelle sera, sans nul doute, le rendez- vous politique phare de l�ann�e qui s�ouvre. Par ailleurs, la r�vision constitutionnelle, de par l�importance de l�enjeu qu�elle implique, aidera in�luctablement � l��closion de man�uvres politiques les plus grandes. La sc�ne politique s�animerait aussi plus qu�elle ne l�a �t� en 2007, l�ann�e qui a vu s�organiser deux scrutins, les �lections l�gislatives et les �lections locales. D�autant que la classe politique, surtout les partis de l�opposition, ne s�enthousiasment pas pour un remodelage du texte constitutionnel et, par ricochet, contestent la p�rennit� �ventuelle de Bouteflika � la t�te de l�Etat. L�heure des bilans Candidature ou pas du pr�sident Bouteflika pour un autre mandat, l�ann�e 2008 sera forc�ment celle des bilans. Car, le 1er trimestre 2009, sera plut�t marqu� par la fi�vre �lectorale, l��lection pr�sidentielle �tant pour avril. Pour pr�tendre � prolonger son r�gne, le pr�sident Bouteflika devra d�cliner un bilan � la hauteur des promesses faites et des engagements pris. Un exercice des plus difficiles, au vu de ce que les sph�res �conomiques et sociales donnent d�j� � consigner comme ratages. La d�sillusion, au plan social et en termes de pouvoir d�achat, sera � si elle ne l�est d�j� � saillante d�s janvier prochain. La revalorisation salariale sera de nul effet, puisque la flamb�e des prix s�est invit�e pour inaugurer la nouvelle ann�e. La contestation sociale, brim�e par l�autoritarisme des pouvoirs publics et g�n�e par la compression de la Centrale syndicale qui s�est engag�e � fonctionner jusqu�en 2009 en soupape, n�est donc pas � �carter. La derni�re gr�ve des cheminots a situ� la fragilit� de la balise que dresse la Centrale syndicale devant l�agitation sociale. Car sur le plan social aussi, le pr�sident Bouteflika a promis mais a rat� d�assurer un mieux �tre pour les citoyens. Un ratage aussi flagrant que le million de logements promis mais qui, raisonnablement, ne pourrait �tre atteint durant ce qui reste � consommer du mandat pr�sidentiel. Sur le plan �conomique, les masses d�argent inject�es ne semblent pas avoir insuffl� davantage d�entrain � une machine lourdement carenc�e. Ainsi, au plan industriel, on est toujours � la recherche de la formule la plus � m�me d��viter de tourner en rond, de t�tonner d�sesp�r�ment. Il est vrai que le r�ve est entretenu par l�attente de capitaux �trangers. Ces derniers viendront-ils pour autant en 2008 ? Il n�est pas si s�r. Du moins, les investisseurs �trangers restent toujours frileux face � la destination Alg�rie. Et ce n�est pas du seul fait de la situation s�curitaire. Les probl�mes du foncier industriel, les pesanteurs bureaucratiques et le syst�me bancaire pour le moins qu�on puisse dire d�suet, ne sont pas � m�me d�asseoir un environnement incitatif. L�Union m�diterran�enne Sevr�e d�une amiti� r�v�e avec la France, l�Alg�rie est convi�e � la c�l�bration d�une Union m�diterran�enne qui se dessine sous l�impulsion du pr�sident fran�ais, Nicolas Sarkozy. Projet aux contours encore flous, l�Union m�diterran�enne s�injectera un brin de contenu en juillet 2008, en France. Sarkozy a retenu de r�unir les chefs d�Etat des pays du pourtour m�diterran�en. L�Alg�rie y sera-t-elle ? On ne sait, tant aujourd�hui encore , il n�est l�ch� nulle expression franche � propos de ce m�gaprojet politique sarkozyen. Gris�e par le processus de Barcelone qui, finalement, n�a pas fait la part belle aux pays de la rive sud, l�Alg�rie saura-t-elle tirer profit de la proposition du pr�sident fran�ais ? L�Alg�rie aura un semestre pour trancher son int�gration dans le nouvel espace. La diplomatie est appel�e � travailler � temps plein.