Le wali d�Alger a r�quisitionn� les forces de l�ordre, mardi, pour prot�ger l�installation du chantier pour la construction de 450 logements dans la commune de R�gha�a. Cette mobilisation polici�re visait � prot�ger les travailleurs de l�entreprise Batigec contre la protestation des coop�rateurs de la ZUN Amirouche qui revendiquent, depuis 1989, la propri�t� du terrain choisi pour ce programme LSP, qui entre dans le projet pr�sidentiel des 1 000 000 de logements, dit-on. A l�aube de ce mardi le terrain en question a �t� encercl� par les policiers anti-�meutes. Par ailleurs, d�s le d�but de la matin�e, 23 coop�rateurs ont �t� embarqu�s et rel�ch�s vers la mi-journ�e. D�s leur arriv�e � R�gha�a, ils ont �t� rejoints par une centaine de citoyens pour effectuer une marche vers le si�ge de l�APC. Les �l�ments anti-�meute ont imm�diatement encercl� l�institution. Cependant, aucun incident notable n�a �t� enregistr� et la foule s�est dispers�e dans le calme. Dans cette affaire, il est ind�niable que la wilaya d�Alger a organis� un v�ritable coup de force contre ces citoyens. Pour rappel, cette affaire de terrain tra�ne depuis 1989, date � laquelle la commune avait d�lib�r� pour la cr�ation de coop�ratives immobili�res en faveur des citoyens de la commune (d�lib�ration n�11/86). 1 272 citoyens s��taient port�s candidats et 64 coop�ratives ont �t� cr��es sur une superficie estim�e � 42 hectares. En d�pit du paiement du prix demand� et des actes administratifs d�livr�s, les coop�ratives n�ont jamais pu se faire �tablir des permis de construire (Le Soir d�Alg�rie du 10 novembre 2007). A quelques jours des �lections locales de novembre 2007, la wilaya avait tent� d�installer l�entreprise cit�e plus haut en vue de lancer ce projet immobilier mais les coop�rateurs s�y oppos�rent. Quelques jours plus tard, ces derniers croyaient que leurs difficult�s faisaient d�sormais partie du pass� puisque, apr�s plusieurs protestations de rue, notamment celle cit�e plus haut, ils ont intercept� le t�l�gramme envoy� par le wali d�l�gu� de Rou�ba au P/APC sortant de la ville de R�gha�a. Dans ce document, num�ro 487, on pouvait lire : �Suite r�union tenue en mon cabinet avec les coop�rateurs du site Amirouche, le 11 novembre, en pr�sence du chef de la S�ret� de Rou�ba, vous demande d�appliquer la d�cision de justice �manant de la cour de Tizi-Ouzou.� Suite � cette instruction de sa tutelle administrative, l�ex- P/APC avait saisi la Conservation fonci�re pour l��tablissement d�un livret foncier, du directeur du logement pour la d�localisation du projet LSP et l�entreprise Batigec pour arr�t des travaux et �vacuation du terrain. L�ex-P/APC pr�cisait que �l�Etat appliquera l�arr�t de la chambre administrative de la cour Tizi-Ouzou qui avait donn� gain de cause aux coop�rateurs�. En effet, c�est � la suite du blocage de leurs permis de construire que les coop�rateurs avaient d�cid� de poursuivre en justice, en 1997, l�APC de R�gha�a et la wilaya de Boumerd�s (la circonscription de Rouiba faisait partie de Boumerd�s). Dans son jugement n�233 du 7 avril 1997, la chambre administrative de la cour de Tizi-Ouzou avait exclu la wilaya du conflit mais avait fait injonction � la commune de R�gha�a de l�galiser les actes administratifs en les transformant en actes de propri�t�, de viabiliser le site et d�attribuer les permis de construire aux 64 coop�ratives qui regroupaient � l��poque 1 272 membres. De plus, la chambre administrative de Tizi-Ouzou avait condamn� la commune de R�gha�a � une somme d�astreinte de 30 000 DA par jour, et ce, jusqu�� apurement de ce conflit. La volte-face du wali d�l�gu�, qui est revenu sur ses directives, a vivement exasp�r� les protestataires. �Voil� ce qui entra�ne les harragas, c�est cette hogra et cet abus de pouvoir qui poussent les jeunes au pire !� s�exclame un p�re de famille qui pense que les responsables de la wilaya voulaient absolument r�aliser le programme pr�sidentiel en mati�re de logements et ce au d�triment des droits des citoyens. De son c�t�, le nouveau premier magistrat de la commune de R�gha�a, Lezhar Bachir, qui h�rite de cet �pineux probl�me d�plore la situation de ses administr�s. S�agissant de la nature de la propri�t� de ce terrain de 42 hectares, le P/APC nous a pr�cis� que 21 ha ont �t� restitu�s � l�EAC et 6 ha ont �t� consomm�s pour l�installation de 612 chalets o� ont �t� h�berg�s les sinistr�s du s�isme de 2003. Pour lui, le reste du terrain ne suffira pas � contenter tout le monde. Il ajoute en direction des protestataires : �Je suis dispos� � soutenir une liste de demandeurs de logement parmi les coop�rateurs, soit dans un programme promotionnel qui leur sera r�serv�, soit dans le cadre du programme LSP.� D�aucuns estiment que dans ce dossier, les autorit�s de la wilaya d�Alger ont tout de m�me manqu� de doigt� pour r�soudre ce probl�me qui remonte � 1989. Par ailleurs, selon nos informations, bon nombre de coop�rateurs avaient rachet� les parts de b�n�ficiaires initiaux alors que d�autres auraient �t� attributaires de logements ou de terrain individuel pour construire leur r�sidence. Par contre, il y a bien une partie d�attributaires de 1989 qui a perdu tout espoir d�avoir acc�s � la propri�t�.