R�ponse � Mme Fran�ois Madame Fran�ois, votre lettre parue dans l'�dition du Soir du 29 avril 2008 est loin, bien loin, d'�tre innocente. Certes, � premi�re lecture pour le commun des mortels, vous avancez certains faits vrais survenus durant la guerre de Lib�ration ou post-ind�pendance mais d�trompez- vous si vous croyez occulter, avec cette mani�re subtile et soft, les crimes contre l'humanit� commis, en mai 1945, par l�arm�e fran�aise et par des milices europ�ennes d�cha�n�es : ex�cutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas en bordure de mer par des b�timents de guerre, etc. Non, vous n'effacerez pas, ni de nos m�moires ni de l'histoire universelle, le comble de l�horreur avec ces automitrailleuses qui tirent sur les populations qui fuient vers les montagnes et ces corps jet�s dans les puits, dans les gorges de Kherrata et l'utilisation des fours � chaux pour faire dispara�tre des cadavres. La colonisation en Alg�rie a toujours �t� synonyme de violence et d'asservissement et elle n'a jamais incarn� la dimension de la civilisation fran�aise. En 1884 d�j�, Jules ferry �crivait : �Il est difficile de faire entendre au colon europ�en qu�il existe d�autres droits que les siens en pays arabe, et que l�indig�ne n�est pas taillable et corv�able � merci. Si la violence n�est pas dans les actes, elle est dans le langage et dans les sentiments. On sent qu�il gronde encore au fond des c�urs un flot mal apais� de rancune, de d�dain et de crainte.� A propos des massacres de Mai 1945, qui semblent, � vous lire, un fait anecdotique, le g�n�ral Tubert �crit : �La raison d�Etat, la commodit� d�une r�pression aveugle et massive permettant de ch�tier quelques coupables parmi les milliers d�innocents massacr�s, l�immunit� administrative de �fait� couvrant, par exemple, le sous-pr�fet de Guelma, firent d�lib�r�ment et sans excuse arr�ter et fusiller, sans autre forme de proc�s, des musulmans de la ville dont les familles r�clament encore en vain une enqu�te, un jugement ou m�me une simple explication.� Vous ne lui ferez pas le reproche d'�crire des fadaises, ce n'est ni un Alg�rien, ni m�me un historien mais un responsable militaire fran�ais, acteur de surcro�t. Vous pr�tez aux m�dias alg�riens, et au peuple de ce pays (ce qui est totalement faux pour lire r�guli�rement notre presse ind�pendante dont Le Soir) une �m�moire s�lective�, vous inversez les r�les Madame. Pourquoi la France demande-t-elle pardon aux Juifs, reconna�t et d�nonce le massacre des Arm�niens par les Turcs (pour vous retourner votre argumentation �hont�e, c'est vrai que les Turcs sont des musulmans), etc. Vous usez d'un savant amalgame entre ce que vit notre pays aujourd'hui et les crimes abominables commis par le colonialisme fran�ais pour, en vain, l'y absoudre. Toute honte bue, et, avec un paternalisme bien connu, vous dites �...il n'emp�che que ce syst�me (le colonialisme) vous a conduits � �tre en mesure de comprendre ces in�galit�s, de plus les accepter, et de prendre votre ind�pendance.� D�cid�ment, les Alg�riens n'ont pas toujours appr�ci� � juste titre les bienfaits du colonialisme. Les donneurs de le�ons, on n'en a gu�re besoin, mais des amis v�ritablement sinc�res et d�mocrates, �trangers aux th�ses de l'extr�me droite, si. Sans rancune. R�ponse au jeune de Chlef qui veut partir Mon nom est Mohamed, je suis originaire de Tizi-Ouzou, et je demeure actuellement a Montr�al au Canada. Voila je viens de lire ton texte au journal le Soir d'Alg�rie et je suis tr�s touch� par ce que tu ressents et ce que tous nos jeunes ressentent dans ce pays o� on recule chaque jour de plus en plus. Ce que je pourrais te dire c�est : courage mon vieux, et s'il faut vivre avec �a accroche-toi ! Il faut savoir aussi que l'�tranger n'est pas un paradis perdu, je te jure qu�il existe aussi ici de gros probl�mes de la vie que tu dois affronter et tout seul. On r�vait tous de l'�tranger, mais apr�s avoir franchi le pas, ce n'est pas ce qu'on pensait avant, car c�est tout un chemin de vie � refaire, n�anmoins je dis merci � Dieu de m�avoir donn� cette chance d'�migrer. Je ne suis pas en train de te d�courager mon vieux mais c�est la r�alit�, beaucoup de gens ont �t� choqu�s en arrivant ici, et plusieurs sont retourn�s l�-bas. Mais moi je crois � une chose : rien n'est impossible dans la vie, il suffit d'�tre patient et optimiste dans ses objectifs. En terminant, je t'encourage � commencer une proc�dure l�gale d'immigration soit au Canada ou dans un autre pays o� tu trouveras peut-�tre le chemin dont tu r�ves. Prends soin de toi et ne pense pas trop car ton destin n'ira nulle part. Mohammed Le calvaire des habitants de la cit� Armaf Les habitants de la cit� Armaf de Chevalley vivent, depuis quelque temps, un calvaire � cause des taxis clandestins. De plus en plus nombreux et sourds aux requ�tes de la population du quartier, ils stationnent, d�s l�aurore, � l�entr�e de la cit�, sur les deux c�t�s rendant l�acc�s et la sortie difficiles et � certaines heures presque impossibles. De temps � autre nous assistons m�me � des sc�nes de pugilat comme ce jour o� un habitant accompagnant une parente gravement malade � l�h�pital se vit bloqu� pendant de longues minutes avant de pouvoir sortir de la cit�. N��taient-ce les interventions des jeunes du quartier qui jouent aux agents de circulation, la situation aurait pris des tournures autrement plus graves. Afin de lib�rer, au moins un c�t� de l�acc�s � la cit�, des mini-balises ont �t� construites tout le long du trottoir. Que croyez-vous qu�il advint ? Apr�s quelques jours de r�pit, ils se mirent � stationner de nouveau, rendant l�acc�s encore plus difficile ; les interventions sporadiques de la police n�y changent rien. C�est notre devoir de citoyens de d�noncer cette situation potentiellement explosive et d�attirer l�attention des autorit�s concern�es afin qu�elles y mettent fin. B. Mohamed Candidats � la "harga", r�sistez Ces jours-ci, nos quotidiens ne traitent que du ph�nom�ne des harraga qui prend des proportions alarmantes. Moi, je dirai � ces candidats qui partent vers l�inconnu dans des aventures p�rilleuses que ces tentatives inesp�r�es motiv�es par des fl�aux sociaux tels que le ch�mage , la mal-vie, l�ins�curit� ne font qu�encourager ces �ternels dinosaures clou�s aux postes rentiers. Je vous dirai que par vos gestes de fuir le pays, vous �tes en train de leur perdurer la situation � laquelle ils s�accrochent. Le conseil que je vous donne c�est de r�sister, de vous organiser et croyez-moi : ils finiront par d�guerpir. Moi, j�ai s�journ� � l��tranger et j�ai eu l�occasion de m�y �tablir, j�ai pr�f�r� rejoindre mon pays l�Alg�rie. C�est au tour des jeunes de prendre les r�nes de la nation.