A lire et � entendre les m�dias occidentaux, le Hezbollah serait responsable du fait que le Liban soit en situation de guerre civile depuis que les combattants du parti de Dieu ont pris le contr�le de Beyrouth-Ouest avant de s�y retirer. La situation est beaucoup moins simple que ce qu�on en disent certains m�dias internationaux et arabes. Les affrontements entre, d�un c�t�, les forces du Hezbollah alli� au parti Amal (�galement chiite) et ceux du Courant du futur (sunnite) de Saad Hariri alli� au Parti socialiste progressiste (PSP, druze) de Walid Djoumblatt, surviennent dans un contexte de crise politique aigu� ayant pour enjeu l��lection pr�sidentielle libanaise. Depuis la fin du mandat du pr�sident Emile Lahoud, le Liban est sans chef d�Etat, et ce, bien qu�existe un consensus entre tous les partis libanais sur le nom du g�n�ral Michel Sleimane, comme futur pr�sident de la R�publique. En fait, si le nom du g�n�ral Sleimane ne fait donc pas probl�me, c�est sur la composition du gouvernement d�union nationale que se cristallisent les divergences entre la majorit� au pouvoir et l�opposition. La majorit� � principalement le Courant du futur les Kata�b d�Amine Gemayel (chr�tien maronite), les Forces libanaises de Samir Geagea (chr�tien maronite) et le PSP (druze) � refusent que l�opposition compos�e du Hezbollah, d�Amal (chiite), du Courant patriotique (CP, chr�tien) du g�n�ral Michel Aoun et d�autres petits partis chr�tiens, d�tiennent une minorit� de blocage au sein du gouvernement d�union nationale. Tout comme, fort du soutien occidental mais aussi de l�Egypte et de l�Arabie saoudite, la majorit� au pouvoir au Liban refuse des �lections l�gislatives anticip�es pour d�nouer la crise. Reste que la m�diation de la Ligue arabe �tait sur le point de parvenir � une solution si entre-temps le gouvernement de Fouad Siniora n�avait pas pris cette d�cision stupide d�interdire et de retirer au Hezbollah le r�seau de t�l�communications et de surveillance qui lui avait �t� conc�d� durant la guerre contre Isra�l. Et ce, au moment o� des m�dias isra�liens annon�aient l��chec d�une tentative d�assassinat de Hassan Nasrallah par le Mossad le 25 avril dernier. De plus, la d�cision du gouvernement libanais faisait suite � une campagne accusant l�Iran d�avoir aid� le Hezbollah � perfectionner son r�seau de renseignements anim�e principalement par le leader druze Walid Joumblatt. Vrai ou faux, toujours estil que cette campagne et la d�cision du gouvernement libanais interviennent curieusement apr�s que David Walsh, conseiller de Condoleezza Rice, eut demand� au gouvernement libanais de prendre des mesures contre le parti de Dieu, qualifi� de ramification de l�Iran au Liban. Tandis que de son c�t�, � peine arriv� au pouvoir en Italie, Silvio Berlusconi a exig� que les forces de la Finul (forces des Nations unies) soient red�ploy�es � la fronti�re� syrienne ! Alors que l�aviation isra�lienne continue de violer l�espace a�rien libanais en toute impunit�. Depuis la guerre de juillet 2006 et, surtout, depuis l�assassinat de son chef militaire, Imad Moughnieh, le 13 f�vrier dernier � Damas, le Hezbollah est sur la d�fensive. D�autant que ce meurtre faisait suite � une s�rie de provocations � l�endroit du Parti de Dieu, provocations qui avaient suscit� les craintes du politologue libanais George Corm de voir le parti de Nasrallah finir par y r�pondre. C�est du moins ce qui vient d�arriver. Qui plus est, les g�n�raux isra�liens n�ont-ils pas affirm� que leur arm�e ne pouvait rester sur ce qui avait �t� qualifi� de d�faite militaire au Liban ? Quoi qu�il en soit, tout porte � penser que cette fois-ci les ingr�dients d�une crise r�gionale sont de nouveau r�unis si la m�diation de la Ligue arabe ne parvient pas � faire cesser les combats entre les diverses parties libanaises.