Dimanche, la majorit� sortante dite du �14 mars� conduite par le Courant du futur (sunnite) de Sa�d Hariri et ses alli�s chr�tiens (les Kata�b et les Forces libanaises de Samir Geagea) ainsi que les Druzes de Walid Joumblat ont remport� les �lections l�gislatives. Sur les 128 si�ges en lice, ils en ont remport� 71, trois de moins qu�en 2005. Leurs adversaires, les deux partis chiites (Hezbollah et Amal) et leurs alli�s chr�tiens du Courant patriotique libre (CPL) du g�n�ral Michel Aoun et Marada de Sleimane Frangi�, sans oublier le Tachnag (arm�nien) ont certes perdu, mais ils ont gagn� trois si�ges de plus qu�en 2005 (57 si�ges contre 54). Le courant de Aoun demeure toutefois la premi�re force politique dans les r�gions chr�tiennes : avec ses 24 d�put�s, il a plus du double de d�put�s que ses principaux adversaires chr�tiens des Kata�b (5 si�ges) et des Forces libanaises (5 si�ges). Dans l�ensemble, le scrutin, supervis� par des observateurs de l�Union europ�enne, de la Ligue arabe, et par l�ancien pr�sident am�ricain, Jimmy Carter, s�est d�roul� sans incident majeur. La violence tant redout�e � l�heure du d�pouillement des urnes n�a pas eu lieu. La participation (54%) a �t� sup�rieure � celle enregistr�e en 2005 (48%). L��chec du Hezbollah et de Michel Aoun est imput� � plusieurs facteurs. La peur de l�avenir en cas de victoire du Hezbollah et de ses alli�s a fait que deux r�gions chr�tiennes, deux circonscriptions test, o� son alli� Michel Aoun �tait donn� favori, ont vot� pour les Kata�b, les Forces libanaises et leurs alli�s. Ainsi Achrafieh (Beyrouth-Est) et Zahl� dans la Bekaa (12 si�ges) ont �t� remport�es par les forces du �14 mars�. Les sunnites, minoritaires dans ces r�gions, mais aussi une partie de la minorit� arm�nienne, ont fait pencher la balance en faveur des alli�s chr�tiens de Saad Hariri. Le parti de ce dernier, le Courant du futur, l�a bien s�r emport� dans les circonscriptions majoritairement sunnites, comme Beyrouth-Ouest, Tripoli et le Liban-Nord ainsi qu�� Sa�da (Sud-Liban). Avec ses 33 d�put�s, le parti de Saad Hariri est la premi�re force parlementaire du pays. Les m�dias ont jou� leur r�le. LBC, premi�re cha�ne libanaise, et Futur Tv (propri�t� de la famille Hariri, seconde cha�ne du pays, ont fait feu de tout bois sur la menace que ferait peser sur le Liban une victoire du Hezbollah et de ses alli�s chr�tiens. La guerre destructrice isra�lienne de l��t� 2006 est tr�s pr�sente dans la m�moire collective. La veille du scrutin, Isra�l, qui s�est invit� dans ces �lections, a averti qu�une victoire du Hezbollah et de ses alli�s ferait du Liban �une entit� iranienne� et signifierait que le Liban �est devenu un Etat terroriste� ! L�argent a eu �galement sa part dans le vote des Libanais. Les deux camps � majorit� et opposition � en ont us� largement. La presse libanaise s�en est d�ailleurs fait l��cho. Les milliardaires des deux camps ont, dit-on, non seulement achet� des voix, mais financ� des avions charters : plus de 700 avions ont atterri � Beyrouth durant les jours pr�c�dant le scrutin, transportant des milliers d��lecteurs libanais vivant � l��tranger pour voter pour les partis ayant financ� leurs voyages. Contrairement � l�Alg�rie, les exil�s libanais n�ont pas le droit de voter � l��tranger et le vote par procuration n�est pas pr�vu par la loi �lectorale. Les voix de ces milliers d���lecteurs� venus de l��tranger ont d� peser sur l�issue du scrutin dans certaines circonscriptions. Reste que la victoire de Sa�d Hariri et des alli�s risque de ne rien r�gler. La question des armes du Hezbollah, sujet �non-n�gociable�, a averti le Parti de Dieu, la place du Liban dans l��chiquier r�gional, pays otage d�un conflit r�gional qui le d�passe, et dans ce contexte la formation du gouvernement d�union nationale, font que le pays n�est pas encore sorti du tunnel.