�L�Alg�rie est un acteur majeur dans la M�diterran�e�, cette phrase, maintes fois r�p�t�e par les ministres de Sarkozy, �missaires aupr�s de Bouteflika, est demeur�e, toutefois, incompl�te. Au moins, jusqu�� ces deux derniers jours. Pr�sentement, on sait la suite. Dor�navant, il est demand� � notre pays, comme � la plupart des partenaires du sud du pourtour m�diterran�e, � l�exclusion de ceux qui sont membres de l�UE, de se d�clarer, solennellement et sans chercher son reste, pr�ts pour lutter contre �l�immigration clandestine�. La phrase compl�te serait donc �l�Alg�rie est un acteur majeur en M�diterran�e pour la lutte contre l�immigration clandestine�. Emmen�s par Hosni Moubarak, le ra�s d�Egypte semble faire consensus pour copr�sider la configuration qui jaillira des assises parisiennes le 13 juillet prochain, le Marocain Mohammed VI, le Tunisien Ben Ali, l�Alg�rien Bouteflika, le Libyen El-Kadhafi, le Syrien El Assad auxquels on a ajout� le roi de Jordanie et le pr�sident mauritanien, tout ce beau monde le sait maintenant a pour principale mission, pour feuille de route, d�assurer � l�Europe une immigration sinon z�ro, du moins r�duite � l�extr�me. La Commission europ�enne, l�ex�cutif des 27, en fait, la France et l�Italie ont d�j� indiqu� les grandes lignes de ce que devront r�aliser, � partir de la mi-juillet, les Sudistes de la mer ch�re � Ra�s Hamidou. Ils devront, en d�finitive, mettre au placard toute autre priorit� et s�atteler, toutes affaires cessantes, � transformer leurs appareils d�Etat, leur gouvernement et leur service public en un appoint, une force auxiliaire au service des int�r�ts, des seuls int�r�ts des pays du Nord du pourtour m�diterran�en. Du Caire � Nouakchott, en passant par Damas, Tripoli, Tunis, Alger, sans oublier Amman et Rabat, la chasse par ces capitales � l�Africain sub-saharien, � l�Alg�rien harrag, au pauvre marocain qui veut, � partir de Ceuta ou de Melilla, rejoindre les c�tes espagnoles, doit s�ouvrir illico presto. De Paris � partir du 13 juillet prochain. D�une Union m�diterran�enne aux contours flous et brumeux, on est pass�, ensuite, � une Union pour la M�diterran�e, soi-disant cadre de coop�ration entre rive droite et rive sud de la mer d�Ulysse. Et ce, gr�ce au camouflet inflig� par la chanceli�re allemande au pr�sident fran�ais. Pour, � l�avant-veille du grand lancement du projet, la transformer, en bafouant le processus de Barcelone et m�me la Politique europ�enne de voisinage (PEV), en une grandiose op�ration polici�re contre l�immigration clandestine qui menace la qui�tude europ�enne. En Italie, en Belgique, en France, et sans doute, dans peu de temps, dans la plupart des autres pays membres de l�UE, la �traque� � l��tranger sans papiers, surtout noir ou basan�, a d�j� commenc�, encourag�e et fortement appuy�e par la derni�re directive de la Commission Barroso sur la question. Le ministre italien de l�Int�rieur et le ministre fran�ais de l�Immigration sont dans une autre trajectoire. Ils veulent, tout simplement, assimiler l�immigr� clandestin � un bandit, un criminel, � mettre en prison, puis � renvoyer chez lui, par des m�canismes que l�Union pour la M�diterran�e dictera, sous peu, � tous les pays maghr�bins et/ou arabes... Pour rappel, il y a deux ans, lorsque le Maroc a accept� de sous-traiter pour le compte de l�Espagne la r�pression contre les pauvres gens de l�Afrique subsaharienne, �a avait failli tourner au vinaigre pour le r�gime makhz�nien, lui-m�me ! Chaque jour qui passe pr�cise, un peu plus, la doctrine des 27 concernant l�Union pour la M�diterran�e. Le cadre est con�u et mis en musique pour le seul int�r�t du nord de la M�diterran�e. Pour son confort.