L'Espagne affrontera la Su�de, aujourd�hui � Innsbruck, dans un match capital en vue des quarts de finale de l'Euro-2008, tandis que la Gr�ce et la Russie, � Salzbourg, devront �viter tout nouveau faux-pas si elles veulent rester dans la course � la qualification. Su�de-Espagne (17h, � Innsbruck) : D�j� vainqueurs de la Gr�ce, tenante du titre, les Su�dois d�fient une �quipe qu'ils connaissent bien pour l'avoir d�j� affront�e � deux reprises lors de la phase de qualifications (victoire 2-0 � domicile, d�faite 3-0 � l'ext�rieur). Pour ce duel tr�s �physique �, les Jaune et Bleu pourront compter sur leur attaquant vedette, Zlatan Ibrahimovic, impressionnant face � la Gr�ce. Seul point noir : le forfait sur blessure du d�fenseur Niclas Alexandersson (109 s�lections), l'un des cadres de l'�quipe. L'Espagne, elle, aborde cette rencontre avec s�r�nit� apr�s sa d�monstration de force face aux Russes, balay�s 4-1 mardi. Selon toute probabilit�, le m�me onze, avec le tandem Torres-Villa en pointe, devrait �tre reconduit. Attaque flamboyante, milieu pl�thorique (Iniesta-Xavi- Silva), l'unique b�mol pourrait se situer au niveau de la d�fense, qui n'a pas �t� exempte de reproches face � la Russie. Gr�ce-Russie (19h45, � Salzbourg) : Apr�s le fiasco inaugural face � la Su�de, la Gr�ce attend beaucoup du match, capital, contre la Russie, mais sans certitudes sur la tactique � adopter. Raill� pour sa strat�gie �mesquine�, ultrad�fensive, Otto Rehhagel devra miser sur une attaque renforc�e s'il veut bouger les lignes russes. Mais le s�lectionneur avoue �tre dans l'impasse de ce c�t�-l�, arguant que son �quipe n'a pas autant d'atouts offensifs qu'une �quipe comme l'Allemagne. Terrass�e par l'Espagne, la Russie a montr� d'inqui�tantes carences d�fensives, qu'il lui faudra effacer si elle veut l'emporter face � la Gr�ce et ne pas laisser �chapper sa qualification. Avec Pavlyuchenko encore incertain (blessure aux adducteurs), l'attaque russe, elle aussi, n'est pas au mieux. En cas de forfait, le s�lectionneur n�erlandais de l'�quipe, Guus Hiddink, pourrait aligner le duo Sychev-Adamov. Gr�ce, la tactique de la discorde La strat�gie ultra-d�fensive qui avait permis � la Gr�ce de remporter l'Euro- 2004 est aujourd'hui remise en cause par les joueurs, qui ont demand� au s�lectionneur Otto Rehhagel plus d'audace dans le jeu au moment d'affronter les Russes, samedi � Salzbourg. Le jeu grec �tait ennuyeux mais d�vastateur, et voil� la f�cheuse tactique devenue la tactique qui f�che. Dieu vivant apr�s l'impensable exploit r�ussi au Portugal, le �Roi Otto� ressemble plus aujourd'hui � un vieux potentat confit dans ses certitudes et sourd aux critiques. Il r�p�te � l'envi qu'il ne peut pas jouer autrement. Les journalistes et les supporteurs pourraient sembler bien versatiles, mais les cadres des champions d'Europe euxm�mes auraient, selon la presse grecque, demand� � leur s�lectionneur d'amender une tactique d�cid�ment trop r�che, et surtout parfaitement improductive contre la Su�de (0-2). Ils veulent jouer plus offensivement. Angelos Basinas, Georgios Karagounis, Konstantinos Katsouranis et Traianos Dellas - tous des h�ros de 2004 - ont voulu s'entretenir avec Rehhagel, sur fond de d�fiance du s�lectionneur, qui semblerait avoir perdu son emprise sur le groupe. �La r�ponse sur le terrain� Rien ne semble avoir filtr�, mais il est certain que la Gr�ce doit changer sa fa�on de jouer avant de se frotter aux Russes, eux aussi battus d'entr�e (4-1 par l'Espagne). �On est en 2008, plus en 2004�, note Basinas : l'effet de surprise ne joue plus, toute l'Europe du football conna�t maintenant le b�ton arm� grec. Partant du principe qu'un �coup� ne peut jamais marcher deux fois, Rehhagel aurait pu b�tir une autre strat�gie. En 2008, en outre, la Gr�ce dispose de deux bons attaquants, Theofanis Gekas (32 buts en Bundesliga depuis 2006 avec le VfL Bochum puis le Bayer Leverkusen) s'�tant r�v�l� ces deux derni�res saisons pour �pauler Angelos Charisteas, le buteur de la finale 2004 (1-0 contre le Portugal). Vassilios Tsiartas, champion d'Europe 2004 � la retraite, pr�sent� comme un candidat � la succession de Rehhagel, a fustig� cette timidit� dans la presse grecque : �Tout le monde a dit avant le tournoi que l'�quipe est meilleure que celle de 2004. On a, c'est vrai, plus d'options offensives, sauf qu'on ne joue pas un football offensif et cela tient au s�lectionneur �. Rien n'a filtr� de l'entra�nement des Grecs. Tout juste apprend-on que, jeudi soir, joueurs et entra�neurs ont longuement analys� � la vid�o leurs erreurs contre la Su�de. A la question �Allez-vous jouer en 4-3-3 ?�, le d�fenseur Sotirios Kyrgiakos n'a r�pondu que : �Je ne d�cide pas, c'est le coach qui d�cide, vous verrez samedi. Nous n'avons rien � r�pondre � personne. La seule r�ponse, nous la donnerons sur le terrain, en gagnant�. La gazette de l�Euro ILOT DE S�R�NIT� V�ritable �lot de s�r�nit� dans l'oc�an d�cha�n� des supporteurs bariol�s et bruyants dans le centre de Vienne, le Caf� Museum, en bordure du Karlsplatz, est interdit aux supporters de l'Euro. Une grande affiche avec le slogan �Le plaisir d'un caf� sans la fi�vre du Foot� annonce la couleur � l'entr�e de l'�tablissement plus que centenaire dont les habitu�s, adeptes d'un petit caf� avec la lecture paisible du journal, ont fort appr�ci� la d�cision. ELECTROPHAGE Les 2,6 millions de kilowatts/ heure d'�lectricit� qui vont �tre consomm�s par le stade Ernst-Happel de Vienne et ses environs imm�diats pendant l'Euro- 2008 auraient permis de faire fonctionner l'�lectrom�nager de 800 foyers pendant un an, selon les estimations de l'op�rateur �lectrique Wien Energie. SOUTIEN PRINCIER L'�quipe de Su�de a re�u un renfort de poids en vue de son match face � l'Espagne ce soir: le prince h�ritier Carl Philip. Le prince sera dans les tribunes � Innsbruck (Autriche) et table sur une victoire 1-0 des Jaune et Bleu. MASOCHISTE Limog� apr�s le fiasco de son �quipe, l'ex-s�lectionneur de l'Angleterre, Steve McClaren (alias �Steve McClown� ou �l'imb�cile sous le parapluie� pour ses compatriotes), participe � l'Euro-2008 comme consultant aupr�s de la BBC. Et l'honorable corporation a d�cid� de faire boire le calice jusqu'� la lie � l'ex-entra�neur de Middlesbrough en lui faisant commenter tous les matches de la Croatie, l'�quipe qui a pr�cipit� sa chute en qualifications. Apr�s une visite � Vienne pour Autriche- Croatie, il �tait donc jeudi � Klagenfurt pour voir ses bourreaux vaincre les Allemands. A l'impudent journaliste (et d�sormais confr�re) qui s'est avis� de lui demander si la pilule n'�tait pas un peu dure � avaler, l'Anglais a r�pondu par un �il noir... GUUS HIDDINK �Pas beaucoup de changements� Malgr� les sautes d'humeur de sa d�fense contre l'Espagne (1-4), le s�lectionneur de la Russie, Guus Hiddink, a pr�venu hier qu'il ne ferait �pas beaucoup de changements � pour le match contre la Gr�ce, ce soir � Salzbourg, comptant pour le groupe D de l'Euro- 2008. La Russie a-t-elle retenu la le�on espagnole ? �Les Grecs sont dans les m�mes conditions que nous (d�faite 2-0 contre la Su�de, ndlr). Ce match est une finale. Nous voulons nous qualifier pour les quarts de finale, mais nous ne pouvons pas jouer comme contre l'Espagne. Ce n'est pas facile de changer en si peu de temps (quatre jours, ndlr), mais nous essaierons de jouer mieux. Nous avons manqu� d'efficacit�. Voyons les choses en face, aujourd�hui � Salzbourg, nous sommes les deux outsiders et nous, nous sommes les outsiders de ce match. Nous �tions outsiders avant le tournoi. J'esp�re que les joueurs ont retenu la le�on et ne vont pas r�p�ter d'aussi na�ves et stupides erreurs. Ils apprennent � jouer au niveau mondial.� Allez-vous mettre en place une tactique sp�ciale face au jeu d�fensif des Grecs ? �Les Grecs vont aussi r�agir apr�s leur d�faite au premier match. Je ne sais pas s'ils vont r�agir tactiquement, s'ils seront 4 ou 5 d�fenseurs, mais je suis s�r qu'ils vont r�agir moralement. En ce qui nous concerne, nous ne changerons pas de strat�gie. Les joueurs russes sont habitu�s � jouer un football offensif. Je ne peux pas leur dire de d�fendre tout le match et d'attendre le bon moment. Il y aura des changements (de joueurs), mais pas beaucoup. � Vos d�fenseurs se sont-ils remis moralement de leurs erreurs contre l'Espagne? �Cette question est hors-sujet. Demain, nous devons marquer autant que nous pouvons et gagner. Nous serons forts mentalement et les attaques des journalistes ne sont pas les plus pesantes. J'esp�re que les joueurs ont appris de leurs erreurs. Ils apprennent � jouer les finales (les matches d�cisifs, ndlr), c'est le moment qu'ils montrent leurs qualit�s.�