Les villageois de Cheurfa, petite localit� des montagnes de A�t Amrane, dans la wilaya de Boumerd�s, ont peur de voir des jeunes verser dans l�horreur. Un imam a r�ussi � semer la zizanie mais surtout � r�installer la peur dans cette localit�. D�faits militairement et politiquement mais constatant que les effectifs des seriate se r�duisent comme peau de chagrin, les moralisateurs islamistes radicaux r�investissent les localit�s isol�es pour endoctriner les jeunes. L�administration de son c�t� fait exactement le contraire de ce qui est attendu d�elle. Le discours salafiste radical, digne des ann�es sombres v�cues par notre pays, a refait, de mani�re dangereuse, surface dans certaines localit�s isol�es de la wilaya de Boumerd�s. Les services de s�curit� n�ont pas manqu� d�indiquer, � maintes occasions, que certaines mosselate (mosqu�es clandestines) et des mosqu�es isol�es sont des lieux d�endoctrinement o� s�vissent des pr�cheurs proches du GSPC Qa�da Maghreb. Ils pr�parent le terrain aux recruteurs de ce mouvement arm� qui ciblent des jeunes fragilis�s par la situation socio-�conomique de la r�gion. Il y a moins de deux jours, des citoyens du village de Cheurfa nous ont apport� leur t�moignage sur les risques que fait encourir un imam, pay� par la Direction des affaires religieuses de la wilaya de Boumerd�s, aux jeunes de la localit�. �Les mercredi et jeudi, il anime des halqas o� ne sont pr�sents que 8 � 10 jeunes�, nous confie un habitant de cette bourgade o� est implant�e l�une des plus anciennes mosqu�es de la r�gion. Quel genre de propos pr�che cet imam ? On n�en sait pas trop. Ce pr�dicateur �a r�ussi � semer la zizanie parmi la population. Ses adeptes ont pris le contr�le de la gestion de notre mosqu�e. Ils ne reconnaissent plus tadjema�th. Les anciens n�y rentrent plus. En outre, ses ouailles s�acharnent contre notre h�ritage culturel�. Pour rappel, tadjema�th est une institution mill�naire, singuli�rement en Kabylie, o� elle g�re les int�r�ts et les conflits de la communaut� dont elle a la charge. Elle administre �galement directement la mosqu�e mais sans trop s�immiscer dans l�aspect spirituel. �Zaouadj el mouta� hallal, pri�re de l�A�d haram� �Le nouvel imam de Cheurfa dit dans ses pr�ches du vendredi que le mariage de complaisance, zaouadj el mouta�, est hallal �, t�moigne un homme du village que les gendarmes ne visitent que tr�s rarement du fait de son isolement. Le raisonnement de cet imam n�est autre qu�une fetwa d�cr�t�e par les GIA permettant le viol des femmes que les terroristes enlevaient. �Il appelle les gens � ne pas manger le couscous des f�tes c�l�br�es en musique, car selon lui la musique est haram�, confie un autre villageois. �Prudent, cet imam a d�clar� que les hauts-parleurs de la mosqu�e sont illicites en Islam. En r�alit�, il veut �viter que d�autres villageois entendent ce qu�il pr�che r�ellement �, pr�cise-t-on. D�s son arriv�e dans la localit�, cet imam a aussi interdit la pri�re de l�A�d. Faute de pouvoir le faire collectivement, car encourant des risques av�r�s, certains villageois nous ont assur� qu�ils avaient alert�, il y a quelques semaines, les autorit�s. Le territoire de katibate el Arkam Ghoulamallah, le ministre des Affaires religieuses, qui ne rate aucune occasion pour dire que toutes les mosqu�es du pays sont contr�l�es, sait-il qu�� 60 kilom�tres de son minist�re, le risque de voir des jeunes rejoindre les groupes terroristes � partir de la mosqu�e de cette localit� n�est pas n�gligeable � l�heure actuelle ? Et-ce parce qu�un imam pr�che, selon les paisibles villageois que nous avions questionn�s, le discours de la secte El Hidjra Oua Tekfir ? En effet, les montagnes des A�t-Khelifa sont situ�es dans le territoire qu��cume la sinistre katibate el Arkam, la phalange la plus dangereuse pr�sentement du GSPC Qa�da Maghreb. Fort heureusement, ses effectifs et sa capacit� de nuisance s�amenuisent cons�cutivement aux coups de boutoir des services de s�curit�. Mais des militants �d�vou�s� s�activent, en toute impunit�, � combler ce d�ficit. Pis, ils sont r�tribu�s par l�argent des contribuables, leurs �ventuelles victimes. Pour un villageois de Cheurfa, �les services de s�curit� doivent s�int�resser � ce personnage qui vient du village d�A�t Ali, dans la commune de Chabet-El- Ameur�. Pour rappel, M. K., le kamikaze qui s�est fait exploser en septembre 2007 � Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, contre des v�hicules transportant des cadres �trangers, �tait, � 31 ans, un paisible villageois de A�t Ali, avant d��tre happ� par un processus politico-religieux qui a broy� sa vie et profond�ment traumatis� sa famille. Climat d�intol�rance Au volet de la politique locale, des islamistes de tout bord s�attellent ces derni�res semaines � conqu�rir l�administration aux fins d�imposer un climat d�intol�rance dans la wilaya de Boumerd�s. Ainsi, l�on a not� une sorte de croisade contre quelques �tablissements de la r�gion, et ce depuis l�arriv�e du nouveau wali. Ce dernier multiplie, par ailleurs, les d�clarations publiques jug�es par les observateurs non pertinentes dans une r�gion qui souffre dans sa chair de l�int�grisme. Et pour cause, ces islamistes, nettement en perte de vitesse, sont tapis dans certaines institutions o� ils manipulent des individus. A la faveur de cette situation qu�ils consid�rent favorable, ces islamistes travaillent pour imposer l�intol�rance au reste de la population de la wilaya. Dans cette confusion entre les convictions personnelles, respectables au demeurant, et les imp�ratifs r�publicains, l�on ne peut s�emp�cher de commettre cette remarque � l�endroit de quelques responsables : ne dit-on pas qu�il serait fatal de faire l�exp�rience avec l�int�grisme religieux ? Les 200 000 Alg�riens assassin�s en sont le lourd tribut.