Mercredi 13h, un soleil de plomb �crase Alger. A l�entr�e de la piscine olympique Mohamed-Boudiaf du 1er -Mai, une escouade de femmes, tous �ges confondus, se bouscule au guichet pour acheter un ticket (la piscine est r�serv�e exclusivement aux femmes, dimanche, mercredi et jeudi). Le s�same entre les mains, tout le monde se h�te vers les vestiaires pour enfiler les maillots. Vite, vite, vite ! Pas une seconde � perdre. Il fait si chaud et la piscine, avec ses huit couloirs s�par�s par les lignes d�eau et ses mosa�ques d�un bleu azur, semble irr�sistible ! En outre, le toit est partiellement ouvert, laissant entrevoir des pans de ciel bleu et des rayons lumineux du roi des astres : le soleil. Dames, jeunes filles, adolescentes et ch�rubins prennent leurs quartiers. Chacun a ses habitudes. Les mamans flanqu�es de leurs enfants �quip�s de bou�es, gilets, brassards, planches et masques pr�f�rent la partie o� le bassin est peu profond. �Ma fille de 5 ans apprend � peine � nager, nous dira Houria (32 ans). Moi-m�me je suis loin d��tre une pro. C�est la raison pour laquelle, je pr�f�re avoir pied !� En r�alit�, cette m�re de famille ainsi que toutes les autres n�ont pas de mouron � se faire. Et pour cause, plusieurs paires d�yeux restent scotch�s sur le bassin. �Je veille sur la s�curit� des petits, nous lan�a Lila, surveillante de baignade. Je suis pr�te � intervenir au moindre p�pin. Certains bambins veulent plonger au risque de se faire mal en heurtant le bord de la piscine ou en s��crasant sur d�autres enfants, d�o� la n�cessit� de rester vigilante.� Les surveillantes de baignade sont �galement charg�es de faire respecter le r�glement comme le port du bonnet de bain. �Aucune baigneuse n�est autoris�e � se glisser dans l�eau sans ce bonnet. �a �vite de trouver des cheveux partout. Il y va de m�me pour la tenue de bain. Shorts, tee-shirts et autres v�tements sont interdits, sauf les maillots�, nous r�v�le Lila, une autre surveillante qui a toujours quelques bonnets de bain sous la main pour d�panner les �tourdies ayant laiss� le leur � la maison. Une vigilance et une intransigeance qui portent leurs fruits, puisque nous avons pu constater que l�eau �tait tr�s propre. Un crit�re appr�ci� par toutes les habitu�es de cette piscine comme cette maman venue sp�cialement d�A�n Benian avec ses trois enfants. �Je ne vais plus � la plage car je trouve la mer d�gueulasse. Je n�h�site pas � prendre le bus avec mes enfants en bas �ge pour passer deux agr�ables heures dans cette piscine o� l�hygi�ne ainsi que le cadre sont au top.� Pendant que les enfants barbotent joyeusement dans l�eau, s��claboussant les uns les autres en riant aux �clats, les grandes nageuses, elles, ont envahi les couloirs du centre pour faire plusieurs longueurs, se laissant glisser comme des sir�nes dans une eau � 25 degr�s. Crawl, papillon, brasse� les visages sont souriants et d�tendus. Baya, 47 ans, marque une pause s�appuyant sur le bord de la piscine afin de reprendre son souffle. �Je suis inscrite toute l�ann�e sur recommandation de mon m�decin car je souffre d�une hernie discale. Cela me soulage le dos et me d�tend. J�aurais aim� que des s�ances quotidiennes soient am�nag�es aux femmes�, dira-t-elle. Jouer les championnes olympiques et les Laure Manaudou (quoique..) donne de s�rieuses fringales. Pas de souci, ici on est autoris� � apporter un casse-dalle. Direction la terrasse, accessible par de larges baies vitr�es. Parasols, tables et chaises sont occup�s par les familles. Th�, caf�, jus, biscuits� On grignote en bavardant dans une ambiance conviviale. Les mamans d�enfants en bas �ge en profitent pour donner un biberon � leurs petits. D�autres femmes se tartinent le corps � grandes couches de Mono�, s�appr�tant � faire bronzette. Ilhem (19 ans), allong�e sur une serviette, dans un maillot deux-pi�ces, commence d�j� � ressembler � une crevette. �Ici, je peux me mettre tranquillement en maillot, car je suis �hidjabia�. J�en profite pour nager et bronzer tout en �tant � l�aise.� Deux autres dames, prenant elles aussi un bain de soleil, se joignent � la conversation. �Nos maris sont conservateurs et refusent de nous emmener faire trempette � la plage. Heureusement que des s�ances sp�ciales femmes ont �t� am�nag�es, sinon on �toufferait entre quatre murs � la maison.� Assia, une jeune adolescente de 13 ans, sirotant un jus, abrit�e � l�ombre d�un parasol, nous dit �tre chanceuse. �Je n�habite pas loin et comme mes parents travaillent, ils m'autorisent � venir ici deux fois par semaine. Il m�arrive m�me d�encha�ner les deux s�ances de l�apr�s-midi, comme je vais le faire aujourd�hui.� Les aiguilles de la montre indiquent presque 15 h. Le bassin se vide peu � peu. Les baigneuses, avec une petite pointe de regret, se rendent � la douche. Quelques estivali�res, qui ont pris un second ticket, restent sur place. Promesse de prolonger le plaisir. Les surveillantes de baignade baissent la garde, s�offrant quelques instants de r�pit avant de reprendre le boulot. Caf�, th� ou petit plongeon, c�est selon. Et voil� qu�une deuxi�me vague de femmes arrive. Maillots, bonnets de bain et hop ! On se glisse voluptueusement dans une eau limpide et rafra�chissante. Deux heures de bonheur aquatique pour se d�tendre, faire un pied de nez aux soucis du quotidien, balayer le stress, oublier la chaleur� Deux heures pour se faire du bien en r�vant d�j� du prochain apr�s-midi piscine. Sabrinal Email : Sabrinal_le [email protected]