On croyait les apostrophes criminelles du genre de celle servie anciennement par un ministre alors en exercice irr�m�diablement r�volues, or voil� qu�on se surprend � raidir devant un dangereux glissement qui voudrait que ce soit la cible qui rend �licite� ou �illicite� l�acte terroriste. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) -Un chef terroriste, r�pondant au triste sobriquet d� Abou El-Walid Blidi, aurait mis sur la toile une missive dans laquelle il annonce son repentir ainsi que celui d�autres de ses comp�res. Il dit s��tre rang� � cette posture en guise de d�sapprobation de l�assassinat de civils par le GSPC. Autrement dit, ce chef terroriste, dont il est dit qu�il a �t� un proche de Droukdel, l��mir national du GSPC, devenu Branche Al-Qa�da au Maghreb islamique (BAQMI), apr�s son all�geance � l�organisation d�Oussama Ben Laden, n�aurait pas d�sert� les rangs si le terrorisme avait vis� uniquement les services de s�curit�, policiers, gendarmes et militaires. �L��mir nous dit � chaque fois que les cibles sont les militaires et les gendarmes mais en r�alit� ce sont des civils innocents �, �crit le chef terroriste dans sa lettre balanc�e sur un site islamiste et reprise par certains titres de la presse nationale. Abou El Walid Blidi ne se repent pas totalement, v�ritablement. Il d�sapprouve uniquement l�exercice de l�exaction terroriste � l�encontre des civils. Pour lui, le terrorisme resterait un recours valable tant qu�il vise les services de s�curit�. Point donc de rupture fondamentale avec l�action terroriste. En annon�ant sa d�sertion des phalanges de la BAQMI, le chef terroriste en question affirme avoir r�pondu � l�appel au repentir lanc� par Hassan Hattab, apr�s les attentats commis � Tizi-Ouzou, Boumerd�s et Bouira. Importe de lui soit venue cette ��claircie �, de Hattab ou de la fetwa de Cheikh Salah Elfouzane, telle qu�elle est justifi�e, elle ne reste pas moins dangereuse. La justification du repentir �pouse ici parfaitement les contours de la fameuse d�claration de Sassi Lamouri qui, un jour qu�il �tait ministre du Culte et alors que le terrorisme ciblait atrocement les policiers, crut bon de commettre un �pourquoi vous assassinez les policiers, ce ne sont pas des communistes !� Bien comprise, cette affirmation exprimait qu�il �tait licite de tuer un communiste. La lettre de Abou El Walid Blidi se catalogue dans le m�me registre que la d�claration de Sassi Lamouri, tant elle trouve, en fonction des cibles, des aspects licites � l�action terroriste. Elle est aussi extr�mement dangereuse puisque repose, dix-sept ans apr�s, les termes d�une approche suicidaire en mati�re de lutte antiterroriste. Une approche qui, il est n�cessaire de le mentionner, s�est sold�e par des �checs patents. Cette r�partition des cibles du terrorisme entre �innocentes� et �coupables � qu�Abou El Walid Blidi tente d�avaliser � travers son �crit sur le Net tresse, � bien y regarder, donne une certaine l�gitimit� au terrorisme. Puisqu�il n�est pas per�u comme ��garement � condamnable lorsqu�il vise les services de s�curit�. C�est pour cela qu�il faudra se m�fier de ces repentances qui sont plus l�expression de d�saccord entre chefs terroristes qu�un renoncement v�ritable au terrorisme.