Forts des statuts sp�ciaux que le pouvoir politique leur a taill�s, les chefs terroristes Abderrazak El-Para et Hassan Hattab restent insaisissables par la justice. Mardi encore, le tribunal criminel de Batna a d� se r�signer � juger et condamner par contumace � la peine capitale Abderrazak El-Para. C�est, le moins qu�on puisse dire, absurde. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - A lire les comptes rendus de presse inh�rents aux proc�s des chefs terroristes El-Para et Hattab qui se sont tenus dans diff�rents tribunaux, on croirait les deux ��mirs� encore au maquis ou en fuite et r�fugi�s dans quelque contr�e �trang�re tant ces proc�s se sont d�roul�s sans leur pr�sence � la barre et les jugements rendus l�ont �t� par contumace. Or tout le monde sait que aussi bien Hattab que El-Para sont aux mains des autorit�s alg�riennes, le premier s��tant repenti et rendu et l�autre captur� par les rebelles tchadiens et remis � la Libye qui, � son tour, l�a livr� � l�Alg�rie. Ce n�est un secret pour personne. Les deux chefs terroristes sont quelque part, chez eux ou chez les autorit�s, hors de port�e de la justice qui, � l��vidence, n�insiste pas trop sur leur pr�sentation � la barre. Cela on le sait depuis que le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Noureredine Yazid Zerhouni, a affirm� que �Hassan Hattab b�n�ficie d�un statut sp�cial� et que �son dossier est g�r� en coordination avec la justice. � C��tait l�hiver dernier, � Blida, en marge de la visite pr�sidentielle dans cette ville. D�aucuns auront compris, d�s lors, que la justice �tait impliqu�e dans la gestion des dossiers de ces chefs terroristes aux statuts sp�ciaux. Une implication qui se traduit, on vient de le v�rifier encore avec le proc�s d�El-Para � Batna, par la poursuite de l�organisation de leurs proc�s sans leur pr�sence � la barre. Des proc�s au cours desquels, souvent, des acolytes de rang inf�rieur dans la hi�rarchie de l��mirat terroriste et des soutiens logistiques sont pr�sent�s � la barre, jug�s et condamn�s. C�est ainsi qu�on a eu des proc�s de Hattab sans Hattab et des proc�s d�El- Para sans El Para. Il aurait peut-�tre mieux valu � la justice d�ajourner ces proc�s en attendant que s��claircisse la situation de ces deux �mirs� terroristes. La justice, ce cas faisant, ne ferait pas, au moins, dans l�absurde. Car m�me si El Para et Hattab b�n�ficient d�un traitement sp�cifique, comme l�a affirm� Zerhouni, nul ne saurait dire s�il adviendra qu�ils soient un jour remis � la justice ou s�ils viendront prolonger la longue liste des terroristes blanchis de leurs abominables crimes dans le cadre de la r�conciliation nationale.