Miné déjà de l'intérieur, le Gspc va droit à sa destruction, comme cela a été le cas pour le GIA. Revers après revers, le Gspc perd un à un ses chefs. Les autorités militaires disposant d'une longue expérience sont sur le point d'anéantir cette organisation criminelle dirigée par le tristement célèbre et sinistre Abdelmalek Droukdel. Menant une lutte sans relâche, les services de sécurité viennent d'enregistrer un nouveau succès, alors que Droukdel ne cesse de comptabiliser des coups durs. Peu importe le nombre de terroristes terrés dans les maquis, la stratégie militaire vise les véritables commanditaires, à l'image de Abou El Bassir Abdelfetah, alias Bouderbala Fateh, arrêté à Alger, par les services de sécurité. Depuis les attentats meurtriers qui ont secoué la capitale, le 11 avril dernier, le Gspc aura perdu huit principaux chefs. La tactique «kamikaze» adoptée par Droukdel a été un facteur «déterminant» pour les forces de sécurité chargées de la lutte antisubversive, pour la récupération totale du terrain. Miné déjà de l'intérieur, le Gspc va droit à sa destruction, comme cela a été le cas pour le GIA. Il va sans dire que la neutralisation de ses principaux chefs, grâce aux renseignements fournis par les repentis, a permis de déstabiliser, à coup sûr, le Gspc. Surtout après la mise hors d'état de nuire de Yahia Abou El Haïthem alias Saâdaoui Abdelhamid, Zoheir Harek, alias Sofiane Fassila, Ali Diss, Abdelhamid Abou Tourab, Hamid Errassas, Oussama Abou Ishak, et la reddition qui fut fatale pour Droukdel du présumé émir de la zone 9, Mossaâb Abou Daoud. Ajoutant à cela la neutralisation définitive de Abou Mohamed Salah, alias Salah Gasmi, juste après la reddition de son adjoint, Abou Abderrahmane, le contact d'Al Jazeera. Tous des proches collaborateurs de Droukdel, auquel il répondait directement de leurs actions. Sur les éventuels changements prévus à la tête des katibat, des sources sécuritaires ont confié que «rien ne viendra perturber le cours de la lutte antiterroriste». Cela pour rappeler que Droukdel a procédé à la nomination de Touati Othmane, alias Abou El Abbès à la place de Harek Zoheir, alias Sofiane Fassila, abattu le 6 octobre dernier à Boghni. Le nouvel émir est originaire de Bordj Menaïel. Né en 1968, il est le plus proche acolyte d'Abou El Haïthem, récemment abattu. Une nomination quelque peu imposée à Droukdel, puisque ce dernier voulait placer un certain Hodeïfa Barraki. Les partisans d'Abou El Haïthem avec lesquels Droukdel a eu un différend à la suite d'un partage du butin, ont réussi à imposer un des leurs. Ce coup de force a pour but de garder la région de Boumerdès sous contrôle des groupes terroristes de la région. De par sa position géographique, cette ville est la plus proche de la capitale.A la tête du Gspc depuis sa création, se succèderont Hattab, Sahraoui et Droukdel. En 1998, alors créé par Hassan Hattab, alias Abou Hamza (né en 1968 à Bordj El Kiffan), sur conseils avisés d'Oussama Ben Laden, le Gspc avait, sous la direction de Hattab, pour principal objectif, d'unir les maquis sous la même bannière et d'instaurer un califat, à l'image de celui imposé par le mollah Omar à Kaboul, avec la bénédiction d'Abou Qotada. Le fait qu'il soit radié de l'ANP pour faute grave, Hattab procédait à une aveugle vengeance contre les services de sécurité. Les opérations de ratissage, menées par les forces de sécurité, réduisaient considérablement la capacité de mouvement du Gspc et sa marge de manoeuvre. Fait qui va ramener peut-être Hattab à la raison, lequel a négocié sa reddition en 2003. La nouvelle ne tardera pas à mener le n°2 du Gspc à l'époque, Abderrazak El Para (un déserteur et chef terroriste), à déclencher une guerre ouverte à Hattab et ses fidèles. Des luttes intestines, notamment pour la ghanima, opposeront les partisans de Hattab à El Para jusqu'à l'arrestation de ce dernier par des rebelles tchadiens et remis aux autorités militaires libyennes puis récupéré par l'Algérie, après la fameuse histoire de l'enlèvement des 32 touristes allemands. De là, Hattab prend sa retraite jusqu'à 2007 où sa reddition sera officielle. C'est Sahraoui Nabil qui succédera à Hattab en 2003. Mais il sera abattu par les services de sécurité à Béjaïa, lors d'une opération de ratissage. Et Droukdel prendra les commandes. Abdelmalek Droukdel est né le 20 avril 1970 au village de Zayani situé près de Meftah dans la région de Blida. Il adhère à l'ex-FIS en 1992, recruté par Said Makhloufi, ancien militaire. Un an plus tard, il rejoint le maquis et en décembre 1993, il entre définitivement dans la clandestinité à l'âge de 23 ans. On lui confie la mission de fabriquer des explosifs au sein du GIA. Il gravit les échelons au sein du Gspc et finit par se ranger aux côtés d'Al Qaîda et répond aux directives d'Al Zawahiri. Depuis l'adoption de la stratégie des kamikazes, ce terroriste mit ainsi ses acolytes dans le climat de panique. Il perd huit de ses chefs à la suite de l'engagement sérieux de l'ANP, s'autodétruit par les différends qu'engendrent les questions de leadership et de butin. Les redditions massives et les coups durs portés par l'ANP sont des facteurs qui réduisent l'action terroriste du Gspc.