Djamel Ould-Abb�s, ministre de la Solidarit� nationale, de la Famille et de la Communaut� nationale � l��tranger, d�battait vendredi dernier � Paris, en pr�sence de Meziane Cherif, consul g�n�ral, avec des repr�sentants de cette communaut� dont son d�partement minist�riel a la charge depuis le 23 juin dernier. Qu�a-t-il fait, depuis, en direction de la communaut� ? Comment envisage-il son action en direction des 7 millions de ressortissants alg�riens vivant � l��tranger ? C�est ce qu�il a expos� devant un parterre constitu� de repr�sentants d�associations diverses. Serein dans un premier temps, le d�bat s�est quelque peu anim� lorsque le ministre a r�sum� en trois imp�ratifs son action : �regrouper, mobiliser, r�organiser�. �Non, ont dit certains binationaux, peu nombreux, il est vrai, nous ne voulons pas �tre caporalis�s�. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Pr�c�dant l�expos� du ministre, le consul g�n�ral, apr�s avoir rappel� que pour l�Alg�rie la communaut� alg�rienne � l��tranger �fait partie int�grante de la Nation� et rappel� �l�apport d�cisif des �migr�s � la lutte de Lib�ration�, a longuement insist� sur le fait que l��migration alg�rienne en France a fondamentalement chang� et �n�est plus constitu�e des seuls travailleurs manuels des premi�res vagues migratoires� mais �qu�elle englobe des comp�tences de niveau international et parfois mondial � dont des binationaux aux postes de responsabilit� strat�giques dans les institutions du pays d�accueil. Cette r�alit� �constitue un v�ritable tr�sor pour l�Alg�rie�. Meziane Cherif a expliqu� que cette nouvelle donne l�a amen� � l�exposer dans de nombreux rapports adress�s � l�ambassade, aux affaires �trang�res et aux autres institutions gouvernementales et �tatiques. Une position sans �quivoque de la part du consul g�n�ral � propos de l�apport �des r�sidents et binationaux confondus� au d�veloppement du pays. Le ministre, tr�s attendu sur son programme de travail, a pr�c�d� celui-ci d�abord des grands traits du diagnostic, puis des actions engag�es depuis juin dernier. Etait-il besoin d�un diagnostic pour savoir, et nous le savons depuis des lustres, que l��migration souffre �d�insuffisances d�activit�s socio�conomiques et culturelles, de communication ; de difficult�s en mati�re de pr�paration au retour et enfin d�insuffisance au plan de sa protection�. Ould-Abb�s nous apprend que depuis juin, son d�partement s�est attel� � organiser des vacances en Alg�rie durant trois semaines, en faveur de 248 enfants de la communaut� nationale vivant � l��tranger : enfants venus du Liban, Syrie, Egypte, Tunisie et du Maroc et qui ont retrouv� la terre de leur pays. Cette exp�rience sera renouvel�e pour les vacances d�hiver. Un �dispositif d�accueil et d�accompagnement de la communaut� a �t� mis en place, par ailleurs, et permis, selon le ministre, de d�ployer 25 sites d�accueil au niveau des a�roports, ports et postes frontaliers terrestres, constitu�s d��quipes pluridisciplinaires pour informer, orienter et aider dans les formalit�s de douane et de police. 100 000 cartes d�information, distribu�es � l�arriv�e et au d�part des ressortissants, un t�l�phone vert (gratuit), trois lignes sp�cialis�es et �une �quipe d��coutants� orientent, depuis cet �t�, la communaut�. Quant aux rencontres, le ministre en comptabilise essentiellement trois : celle avec la communaut� scientifique vivant � l��tranger : la deuxi�me avec l�Association des comp�tences alg�riennes (ACA) domicili�e � Londres et celle avec les d�put�s repr�sentant la communaut� � l��tranger, en plus d�associations diverses re�ues, souvent, � leur initiative. Quant au programme de travail, Ould-Abb�s nous apprend que le plan d�action national s��talant sur 2008- 2013 vient d��tre �labor� par son d�partement et devra concerner 5 grands axes : d�abord , au plan organique, la mise en place d�un organe consultatif repr�sentatif de la communaut� nationale � l��tranger (CCE) et celle d�un Observatoire alg�rien de la migration internationale (OAMI) ; une meilleure connaissance de la communaut� et la production d��tudes du ph�nom�ne migratoire et un fichier des comp�tences alg�riennes � l��tranger (promis par tous ceux qui sont en charge de la communaut� depuis un demi-si�cle !) L�information et la communication constituent le premier axe du programme qui envisage, entre autres, un site internet interactif, un forum national des comp�tences alg�riennes � l��tranger, l��laboration de �supports m�diatiques� pr�sentant notamment les opportunit�s d�investissement dans le pays et enfin �la consolidation et la r�organisation des associations d�Alg�riens vivant � l��tranger pour la promotion des droits et des int�r�ts des ressortissants�. Quant � la protection de la communaut� dans les pays h�tes, deuxi�me axe du plan, elle sera men�e gr�ce, notamment, � �un plaidoyer et des actions diplomatiques pour lutter contre les formes de discrimination, de racisme et de violence � l��gard de la communaut� dans les pays h�tes ; la mise en �uvre, le suivi et l��valuation des accords et conventions� sur les aspect li�s au s�jour et la sensibilisation � l��pargne immobilier en particulier. Des actions programm�es dans les trois autres axes consacr�s aux actions socio�conomiques, �ducatives, cultuelles et culturelles, on rel�vera la mise en place �d�un processus pour favoriser les regroupements familiaux (mariages mixtes) ; la �facilitation� des d�marches et des aides pour le rapatriement des corps (�ternelle revendication de la communaut� et �ternel point dans les programmes de ceux qui en ont eu la charge !), l�organisation d�universit�s d��t�, de s�jours linguistiques et de voyages �d�exploration� !) en direction des jeunes vivant � l��tranger� Le ministre, qui a pr�sent� ce programme comme une premi�re �bauche devant �tre enrichie par les membres de la communaut�, a-t-il associ� les d�put�s repr�sentant la communaut� � cette �bauche ? Oui, a r�pondu Ould-Abb�s, m�me si certains des huit d�put�s de la communaut� � l��tranger, absents lors de la consultation, n�ont pu r�pondre � notre invitation. Comment compte-t-il poursuivre la consultation et selon quelle forme et m�thode envisage-t-il la collecte des propositions ? A cette interrogation, le ministre r�pond qu�il est clair que des rencontres comme celle qu�il tient aujourd�hui ne permettent pas d�avancer correctement dans les propositions, et que pour ce faire, des th�mes pr�cis seront d�gag�s et d�autres rencontres plus cibl�es seront organis�es Quant � savoir s�il existe une d�limitation des fronti�res d�attributions entre son d�partement minist�riel qui a pour charge l�immigration et les affaires �trang�res et ses institutions diplomatiques (ambassades, autorit�s consulaires), le ministre a eu cette r�ponse : constitutionnellement, c�est le pr�sident qui d�finit et d�tient la responsabilit� de la politique �trang�re du pays mise en �uvre par les AE. �Je suis, quant � moi, charg� de porter un message de mobilisation et de sensibilisation. Je suis le partenaire de toute la soci�t� civile en France et je ne mettrai jamais mes pieds dans le pr�-carr� de la diplomatie. � Un autre interlocuteur a interpell� le ministre en d�clarant esp�rer que �nous n�avons pas �t� convoqu�s comme chaque fois � la veille d��ch�ances �lectorales, car tout dialogue bas� sur la ruse est vou� � l��chec� et propos� au ministre non pas de cr�er une diaspora, car toute diaspora est vou�e � l��chec, mais de faire en sorte de donner aux membres de la communaut� �l�envie de revenir au pays�. Le d�bat s�est prolong� tard dans la nuit, mais ce qu�il faut en relever et qu�a d� certainement noter le ministre, c�est que, si la communaut� �migr�e a chang� sociologiquement comme l�a si bien not� le consul g�n�ral, elle ne se contente plus, comme le faisaient ses parents, de promesses ni ne croit � certains discours et ne supporte plus ceux qui commencent toutes leurs interventions par �Son Excellence Monsieur le Pr�sident a dit, �ni elle ne croit ceux qui, parlant du ph�nom�ne des harraga, se hasardent � dire que ce n�est pas le travail qui manque pour les jeunes qui n�ont qu�� retrousser leurs manches�. �a a �t� dit par le ministre hier soir et c�est dommage car cette contre-v�rit� ne fait pas avancer les choses.