Apparemment, la communauté algérienne établie à l'étranger repasse au devant des préoccupations des pouvoirs publics, ces derniers temps, et ce, si l'on en juge par son engagement à renouer les liens entre le pays d'origine et le pays d'accueil. Autrement dit, la diplomatie algérienne restera près de sa diaspora. Celle-ci se trouvant confrontée à des problèmes, notamment la situation de la jeunesse issue de l'immigration, la question des sans-papiers, et fait face à des contraintes comme l'insuffisance des activités socio-économiques, l'insuffisance d'information et de communication, des difficultés en matière de préparation au retour, des insuffisances en matière de protection et autres.Pour concrétiser toute cette volonté, une série de structures concernant la communauté algérienne vivant à l'étranger sera mis en place prochainement. L'annonce a été faite par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbès, vendredi, à Paris. Il s'agit notamment d'un Conseil de la communauté nationale à l'étranger (CCNE qui sera un organe consultatif), d'un comité national intersectoriel de la communauté à l'étranger, d'un observatoire algérien de la migration internationale (OAMI) ainsi que l'élaboration d'un fichier des compétences scientifiques et techniques nationales. "Ces structures visent à une amélioration de la connaissance sur cette communauté à l'étranger, estimée à 7 millions de personnes, établie aux quatre coins du monde", a-t-il indiqué. Ces futures structures, faut-il le mentionner, viendront ainsi combler un vide en la matière et répondre à une préoccupation qui a gagné, de plus en plus en importance. Cette importance, a rappelé M. Ould Abbès, s'est concrétisée par la création d'une direction générale chargée de la communauté algérienne résidant à l'étranger au sein du ministère des Affaires étrangères depuis juin dernier. En outre, depuis que le président Bouteflika a confié au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, la mission de prendre en charge les problèmes de la communauté nationale à l'étranger. "Un comité de réflexion a été crée pour élaborer un projet de programme d'action en direction de cette communauté nationale. Ce programme sera soumis à la discussion et à l'enrichissement par les membres de cette communauté", a-t-il précisé. En effet, ce plan s'étalant de 2008 à 2013 "vise à cerner les points forts et les dysfonctionnements au niveau de la gestion de la situation de la communauté algérienne à l'étranger". Le plan prévoit entre autres, la mise en place d'un réseau de ressortissants algériens à l'étranger, l'organisation d'un Forum national des compétences algériennes à l'étranger, la consolidation du mouvement associatif algérien dans les pays étrangers et l'élaboration de supports d'information (site Web, revues mensuelles entre autres), ainsi que la nécessité d'établir des passerelles entre le pays d'origine et le pays d'accueil et de tirer profit des compétences et des savoir-faire acquis par les Algériens établis à l'étranger. Suivant la même vision, le consul général d'Algérie à Paris, M. Abderrahmane Meziane Chérif, a souligné que "la communauté algérienne en France, estimée à plus de 4 millions de personnes, constitue une force avec laquelle il faut compter dans le pays d'accueil et un véritable trésor pour l'Algérie avec laquelle elle conserve des liens affectifs intenses ". Il est à signaler qu'avant cette rencontre avec la communauté algérienne, le ministre s'est rendu à la Grande Mosquée de Paris. Il a également visité l'école internationale algérienne "Malek Benabi" de Paris et rencontré le corps enseignant avant de se rendre au quartier de Barbès où il a eu des discussions franches et sincères avec les jeunes Algériens et pris connaissance de leurs conditions de vie et des problèmes qu'ils rencontrent en France.