C�est par la volont� de qui la fondation Ebert s�est-elle contrainte � ne pas honorer l�accord donn� � la LADDH de mettre � disposition sa salle de conf�rences pour un d�bat autour des �v�nements d�Octobre 88 ? Me Bouchachi et Me Ali Yahia Abdenour, pr�sident et pr�sident d�honneur de la ligue, qui ont anim� hier une conf�rence de presse, voient en cette interdiction �un exemple concret de la r�gression en mati�re des droits et des libert�s dans notre pays�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Les deux responsables de la Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�homme se sont d�clar�s constern�s par l�interdiction oppos�e � la rencontre-d�bat que l�organisation a programm�e d�organiser � la fondation Ebert. Me Bouchachi, en sa qualit� de pr�sident de la LADDH et interlocuteur des responsables de la fondation, a relat� les faits survenus samedi apr�s-midi. �Nous avons retenu d�organiser un d�bat autour des �v�nements d�Octobre 88. La fondation Ebert, que nous avons sollicit�e pour abriter l�activit�, a donn� son accord. Samedi, � 15h30, les responsables de la fondation m�ont t�l�phon� pour m�informer que la rencontre-d�bat est annul�e pour �des raisons ind�pendantes de sa volont�. Pour Me Bouchachi, il ne fait l�ombre d�aucun doute que la fondation a subi des pressions pour ainsi passer outre l�accord qu�elle avait donn�. �Le r�gime politique a refus� qu�on organise une rencontre d��valuation d�un parcours long de 20 ans�, a-t-il dit, notant �galement que cette interdiction �est un exemple concret de la r�gression en mati�re des droits et des libert�s dans notre pays�. Le conf�rencier a relev�, avec regret, que 20 ans apr�s, dans un pays vaste de 2 millions de kilom�tres, des Alg�riens ne peuvent pas disposer de 50 m�tres carr�s pour se r�unir et d�battre. De son c�t�, Me Ali Yahia Abdenour a choisi de dresser un historique de la r�pression en Alg�rie, depuis 1980. �En 1988, le pouvoir en Alg�rie �tait une dictature. Un pouvoir qui, pour �liminer les contradictions, �liminait les contradicteurs. � Abordant les �v�nements d�Octobre 88, Me Ali Yahia Abdenour dira qu�ils �taient �la r�sultante d�une lutte tr�s grave entre les conservateurs, � leur t�te Messa�dia, et les r�formistes incarn�s par le pr�sident Chadli. Les r�formistes voulaient injecter un brin de d�mocratisation du syst�me, les conservateurs y �taient fermement oppos�s�. Pour appuyer son affirmation, Me Ali Yahia Abdenour indiquera qu��en mai 88, au niveau de la pr�sidence de la R�publique, trois commissions pr�paraient d�j� le projet de la Constitution vot� en 1989�. Me Ali Yahia Abdenour a soulignera cette indication pour dire que les r�formistes �taient au niveau de la pr�sidence et que les conservateurs, partisans du maintien du parti unique, se recrutaient dans l�appareil du parti. Commentant l�interdiction oppos�e � l�activit� de la ligue, l�orateur a estim� que �le pouvoir veut verrouiller davantage l�expression pour conduire sans g�ne ses chantiers politiques�. Rappelons que la fondation Ebert a abrit�, deux jours durant, une activit� du RAJ sur les �v�nements d�Octobre 88. Elle devait encha�ner avec la rencontred�bat de la LADDH. Mais, en derni�re minute, elle a d� se r�tracter. Pourquoi ? Sidi Sa�d, le patron de l�UGTA, a, dans un pass� r�cent, sonn� l�avertissement � l�encontre de la fondation qui, � ses yeux, outrepassait ses missions. A-t-il parl� pour d�autres ? Qui ?