La ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a dénoncé, hier, dans une conférence de presse tenue au siège de la ligue à Alger, « les exactions commises à l'égard des libertés politique et civique ». Vingt ans après octobre 1988, le bilan « est peu reluisant » en ce qui concerne ces libertés. Pour le président de la ligue, Mustapha Bouchachi, qui, dès l'ouverture de la conférence, a estimé que l'interdiction de la conférence-débat qui devait se dérouler durant la matinée d'hier « est l'exemple vivant du recul des libertés ». Le conférencier dira que « 20 ans après octobre et les Algériens ne trouvent pas 50 mètres carrés pour se réunir » allusion à l'interdiction de la conférence dont le déroulement était prévu au siège de la fondation Frederich Ebert avec la participation d'hommes politiques et d'universitaires pour faire le point sur les « événements d'octobre ». Sans donner trop de détails, Maître Bouchachi indiquera seulement que l'ordre de ne pas tenir cette conférence-débat est parvenu à 15 heures, samedi. Les responsables de la fondation nous ont informés que l'ordre d'annulation est « venu d'en haut ». Le conférencier a indiqué que par ce genre d'interdiction « on veut pousser les gens à se rencontrer ailleurs, à l'extérieur du pays », dit-il. « Les intimidations conduisent à la rue » prévient-il. Le président d'honneur de la LADDH, maître Ali Yahia Abdenour, dans son intervention, relatera l'historique des événements qui ont précédé octobre et énumérera les principales dates depuis 1980. Il citera entre autres le printemps berbère, la création de la LADDH en 1985, et les événements qui ont marqué cette période. L'intervenant rappellera que les événements d'octobre 1988 ont donné lieu à la constitution du 23 février 89 qui a mis fin au monopole du parti unique et a permis la création de partis politiques.