Avec la plaine c�ti�re du Ruisseau au sud d�Alger, le quartier de la Libert� constituait une des rares surfaces planes d�Alger, ce qui facilita l�adoption d�un plan g�om�trique harmonieux. LE QUARTIER DE LA LIBERT� La rue de la Libert� �tait bord�e d�immeubles imposants, group�s deux par deux. Ces immeubles jumel�s �taient accol�s aux constructions semblables au boulevard Carnot, d�un c�t�, et de la rue Collona-d�Ornano, de l�autre. UN QUARTIER D�AFFAIRES La rue de la Libert� constituait essentiellement un �quartier d�affaires�, regroupant une s�rie d�activit�s. C�est ainsi que la proximit� du port et de la gare des chemins de fer avait entra�n� l�installation des bureaux des compagnies de cars rayonnant vers �l�int�rieur�, aux c�t�s des compagnies de navigation maritime. Cette proximit� avait induit la concentration d�entreprises en relation avec les transports : import-export et transitaires. Des professionnels du commerce des vins, des n�gociants, des courtiers avaient leurs bureaux rue de la Libert� La pr�sence du palais de Justice dans ce quartier entra�na l�ouverture de nombreux cabinets d�avocats, d��tudes d�avou�s, de notaires et d�huissiers. En semaine et, plus particuli�rement en fin de matin�e, l�animation du quartier �tait � son summum : les avocats croisaient les magistrats et les notaires. Des membres de l�assembl�e alg�rienne et des �lus locaux rencontraient des journalistes de l�Echo d�Alger, tandis que les colons, notamment les propri�taires de vignobles, venaient rendre visite aux courtiers. Tout ce monde se retrouvait � l�heure de l�ap�ritif et des repas dans ces p�les d�attraction que constituaient les grandes brasseries, dont la plus c�l�bre dans ce quartier restait la Brasserie Suisse, situ�e � l�angle des rues de la Libert� et de Strasbourg. L�OP�RA MUNICIPAL Inaugur� en septembre 1853, incendi� 20 ans apr�s et reconstruit tel quel, l�op�ra (aujourd�hui TNA) fut refait et modernis� entre la Premi�re et la Seconde Guerres mondiales. La fa�ade fut conserv�e, mais l�int�rieur, d�cor� en style �omnibus� comme se plaisent � le dire les critiques, pouvait convenir aussi bien pour un casino que pour un cin�ma. La repr�sentation la plus originale rest�e dans les annales du th��tre est probablement la s�ance de prestidigitation donn�e le 27 septembre 1858 par Robert Houdin. Le gouverneur g�n�ral Randon l�avait fait venir pour combattre l�influence des sorciers �indig�nes� sur la population. L�escamotage d�un spectateur qui fut retrouv� ensuite � la sortie en �tonna plus d�un. L'op�ra d�Alger accueillit par ailleurs les plus c�l�bres chanteurs lyriques du monde entier, ainsi que les tourn�es th��trales Baret et Karsenty. Sabrinal Source �Alger de ma jeunesse�, Jacques Gandini