Al'occasion du 1er Novembre, au centre Larbi-T�bessi, � Chlef, l'Odej (Office des �tablissements de jeunes) a pr�sent� une pi�ce historique La bataille d'Orl�ansville. C'est l'�uvre du metteur en sc�ne Abdelhamid Belkhodja. Quant � Rabie Ouadjaout, il a �t� charg� de la direction des acteurs, Habel Boukhari a confectionn� les costumes et Zorgui Mohamed s'est charg� de l'animation sonore et de la musique. C'est un quatuor gagnant puisqu'il a �t� destinataire d'un prix au festival du th��tre amateur de Mostaganem, avec sa pi�ce El Mouharidjoune, une adaptation du Chant du cygne de Tchekhov. La distribution des r�les a �t� judicieuse, tout le monde a remarqu� le jeu adroit d'une com�dienne, une r�v�lation en la personne de Merouane Ilham-Sarah, � peine �g�e de 13 ans. Elle avoue devoir sa prestation au professeur Rabie Ouadjaout de l'association Th��tre de Chlef. Parall�lement, cette graine de star poursuit des �tudes au CEM de Chettia. Pour M. Belkhodja, la d�cision de mettre sur pied cet op�ra a �t� prise apr�s un travail de longue haleine. Avec ses collaborateurs, il a sillonn� tous les coins et recoins de la wilaya pour recueillir des t�moignages aupr�s des acteurs de la R�volution et recouper des heures d'informations pour dessiner les contours de cette �pop�e. Il a constat� que la wilaya de Chlef a pay� un lourd tribut � la R�volution du fait de la pr�sence de nombreux ca�ds et bachaghas dont le plus connu est le sinistre Bachagha Boualem, qui, avec sa horde de harkis, a terroris� la r�gion. C'est celui-l� m�me qui a abattu Henri Maillot et Maurice Laban, deux Fran�ais acquis � la cause nationale. Pendant cette bataille, il tombait trois fois plus d'Europ�ens que partout ailleurs dans le pays. C'est dire toute l'�pret� du combat livr� par les moudjahidine � l'arm�e coloniale. Le spectacle d�marre sur une dispute entre le Dey Hussein et le charg� d'affaires fran�ais en m�me temps qu'un data show montre des navires fran�ais accostant � Sidi Fredj. Ensuite un acteur entre en sc�ne pour expliciter le ras-le-bol des Alg�riens. Le m�contentement, qui a abouti aux massacres de S�tif en 1945, a pr�par� le recours in�luctable aux armes pour lib�rer le pays, puis l'orateur se perd dans les d�tails concernant la situation sociale des Alg�riens. Il dresse un constat accablant de la politique coloniale � l'aube de novembre 54, la population vit un �tat de pr�carit� extr�me suite � la spoliation de ses meilleures terres aggrav�e par un ch�mage s�v�re. Cet appauvrissement va faciliter l'apparition de maladies redoutables telles que la tuberculose et la m�ningite c�r�bro-spinale. Tous ces ingr�dients vont alimenter l'embrasement de novembre. Sur l'�cran appara�t la photo des �fils de la toussaint� tandis qu'un acteur lit l'appel de Novembre diffus� dans tout le pays et rappelle que cette prise de position est le r�sultat de toutes les injustices endur�es par les Alg�riens depuis 1830. Des actions concomittantes ont eu lieu � travers tout le territoire, avec l'�limination du premier ca�d Hadj Sadok � Arris. Un autre tableau montre une �cole coranique, le symbole est fort, il tend � faire comprendre au spectateur que les Alg�riens �taient exclus du syst�me �ducatif ; l�anaphab�tisme touchait 80% de la population. La pi�ce met en sc�ne un jeune qui refuse de cirer les souliers d'un officier, l'auteur veut d�montrer par l� que l'Alg�rien rejetait la soumission et pr�f�rait mourir que de vivre humili�. L'organisation des actions des fidayine est mise en relief avec les attentats contre Boyer, un tortionnaire, et Coutrey, un gros propri�taire foncier qui a organis� des milices avec des anciens d'Indochine et de la Deuxi�me Guerre mondiale pour assassiner les sympathisants du FLN. D'autres s�quences montrent des r�unions de r�sistants qui �voquent le probl�me de la �bleuite� et de l'action n�faste des tra�tres de Bellounis. L'implication des moudjahidate dans le combat lib�rateur a �t� salu�e. On cite les s�urs Bedj, des infirmi�res qui ont mis en place les premiers centres de sant� du maquis dans la r�gion ainsi que l'h�ro�sme de Hassiba Ben Bouali, tu�e dans l'attentat de La Casbah, en compagnie d'Ali la Pointe, en 1957. Une sc�ne montre le courage de Mekkaoui et Ma�mar Sahli montant � l'�chaffaud de la prison de Serkadji. Les tableaux se succ�dent comme des illustrations dans un livre d'histoire. Une page retient l'attention : c'est une jeune fille qui rencontre Julienne en train de pleurer la mort de son p�re, un militaire tu� par les moudjahidine. La jeune fille aussi a eu son p�re assassin� par des colons et elle explique � Julienne que si les Fran�ais �taient rest�s chez eux, rien de tel ne se serait produit. Cela explique que la lutte du peuple alg�rien �tait l�gitime et la mani�re utilis�e �tait la plus appopri�e pour lib�rer le pays du joug colonial. Une autre sc�ne montre le moudjahid Benouali encercl� par l'arm�e coloniale et qui refuse de se rendre. Le son et la musique ont �t� bien r�gl�s par Zorgui, avec Milor d'�dith Piaf pour monter la vie des colons, Kassamanpour le combat des Alg�riens et El-Anka pour l'ind�pendance. C�t� technique, le stroboscope a bien fonctionn�, surtout lors des attentats, un jeu de lumi�res saisissant a �t� utilis� pour montrer l'�me d'une moudjahida assassin�e qui monte au ciel. La Direction des acteurs a �t� bien men�e, un lot se d�gage de l'ensemble. On peut citer Tergou Faouzi, Hadj Korchi, Ali, A�dat Djamal, Mustapha, une standing ovation a accueilli la fin de la pi�ce avec des acteurs qui d�boulent du fond de la salle en scandant �Tahia El Djaza�r�. Medjdoub Ali [email protected]