Depuis 13 ans, qu�est-ce que n�ont pas fait les pauvres paysans pour r�cup�rer leurs fusils de chasse saisis par les autorit�s au d�but des ann�es 1990 ? Des sit-in, des rassemblements, des d�placements au si�ge de la wilaya de Bouira, au si�ge du secteur militaire de Bouira, au groupement de gendarmerie, � la 1re R�gion militaire � Blida, au minist�re de l�Int�rieur, au Palais du gouvernement, � la pr�sidence de la R�publique. Qu�est-ce que n�ont pas entrepris ces humbles citoyens pour faire entendre leur voix et r�cup�rer leurs armes ? Pendant 13 ans, depuis 1995, ils n�ont cess� de frapper � toutes les portes, mais, � chaque fois, ils se heurtent au silence accablant des autorit�s. Aucun responsable n�a daign� prendre une d�cision courageuse concernant cette �pineuse question. En attendant, ces milliers de citoyens qui r�clament leurs armes se consument � petit feu. D�sempar�s et ne sachant que faire, ils tiennent des rassemblents devant le si�ge de la wilaya de Bouira pour que les autorit�s daignent enfin compatir � leur souffrance et r�gler leur probl�me. Hier dimanche, ils �taient pour la �ni�me fois devant le si�ge de la wilaya de Bouira. Ils �taient venus pour saisir le wali, nouvellement install�, et sur lequel beaucoup de bien a �t� dit, contrairement � son pr�d�cesseur. H�las, le wali avait programm� une sortie sur le terrain et les propri�taires de fusils de chasse saisis ont d�, encore une fois, prendre leur mal en patience. L�un d�eux, Recham Rabah, d�Ath-La�ziz, nous dira : �Cela fait 28 jours que nous avons introduit une demande d�audience au wali, mais, jusqu�� pr�sent, nous n�avons re�u aucune r�ponse de sa part. A-t-il vraiment re�u notre demande ? Nous ne le savons pas.� Ouegrifi Mohamed de Ha�zer �voque ceux, parmi les premiers, qui �taient � leurs c�t�s pour revendiquer la restitution de leurs armes et qui ne sont plus de ce monde. �Nous sommes 9 600 personnes au niveau de la wilaya � revendiquer la restitution de nos armes, que nous avons remises aux autorit�s militaires au d�but des ann�es 1990. Parmi les centaines de personnes qui se d�pla�aient chaque semaine, depuis 13 ans � la wilaya, 33 sont mortes depuis sans avoir r�cup�r� ce qui leur appartient. Que Dieu pardonne � tous ceux qui se moquent de nous ! Vous savez, en r�alit�, ces gens-l� ( les responsables, ndlr ) sont en train de se moquer de leurs p�res�, se d�sole A�mmi Mohamed. Chemlal Ali de Chorfa encha�nera pour fustiger tous ces responsables qui refusent de les recevoir, en se cachant dans leurs bureaux ou en se d�robant d�s qu�ils apprennent leur pr�sence sur les lieux. �C�est d�solant et dommage pour notre pays�, dira-t-il. Cependant, aux environs de 10 h, une d�l�gation a �t� re�ue par un fonctionnaire, au niveau du cabinet, qui a promis de transmettre ses dol�ances au wali. Des dol�ances claires que Oualbani Achour de M�chedallah, moudjahid de son �tat et comptant dans sa famille 10 chouhada, r�sume ainsi : �Que l�Etat nous restitue nos armes ou, � d�faut, nous indemnise pour qu�on ach�te de nouveaux fusils.� Pour rappel, le ministre de l�Int�rieur, interpell� par le d�put� RCD, Ali Brahimi, a clairement d�clar� que tant que la situation s�curitaire ne s�est pas am�lior�e, les fusils de chasse ne seront pas restitu�s � leurs propri�taires. Peut-�tre, faudra-t-il attendre la prochaine �lection pr�sidentielle, pour voir le pr�sident Bouteflika prendre une d�cision �courageuse � concernant cette �pineuse question