Martine Aubry ou S�gol�ne Royal, les socialistes continuaient de se d�chirer hier autour de l'�lection contest�e de leur chef, laissant craindre une scission du deuxi�me parti de France, incapable de s'organiser face � la majorit� de droite en vue de la pr�sidentielle de 2012. �Tant de haine�, titrait le Journal du dimanche, soulignant que le Parti socialiste �tait �confront� au cauchemar de la scission�. �La fracture �, titrait Le Parisien hier au milieu du dessin de la rose du PS coup�e en deux. Face � face, les camps de l'ancienne ministre Martine Aubry, 58 ans, tenante de la gauche du parti et architecte de la loi sur les 35 heures de travail par semaine, et de l'ex-candidate � la pr�sidentielle de 2007 S�gol�ne Royal, 55 ans, partisane d'une �r�novation� du PS sans exclure une ouverture au centre. Selon les chiffres publi�s samedi par la direction du PS, Martine Aubry est arriv�e premi�re lors du vote des militants avec une tr�s l�g�re avance de 42 voix sur sa rivale. Faux, r�torque le camp de S�gol�ne Royal qui crie au complot pour l'�vincer, d�nonce des �tricheries� et exige un nouveau vote. Les deux camps �voquent des fraudes et les d�comptes ont �t� v�rifi�s dans certaines f�d�rations comme en Gironde (sud-ouest) o� des erreurs ont �t� relev�es. Une �commission �lectorale f�d�rale se r�unira lundi� et �tous les r�sultats, qui ont d�j� �t� recompt�s, le seront de nouveau�, a affirm� hier Alain Anziani, mandataire de Martine Aubry. Un conseil national est pr�vu mardi pour trancher. �Je serai le premier secr�taire de tous les militants socialistes�, a affirm� hier Martine Aubry, imm�diatement contest�e par S�gol�ne Royal qui a critiqu� sa rivale pour s'�tre �autoproclam�e� nouveau chef du parti alors que le d�compte n'est pas valid�. Cette guerre des chiffres et des mots fait craindre un �clatement du deuxi�me parti de France ou du moins des divisions profondes qui le rendent ingouvernable, soulignent la presse et les analystes. Le PS �est coup� en deux�, rel�ve Le Parisien Dimanche, entre deux lignes politiques difficilement conciliables : celle de Martine Aubry, �ancr�e � gauche, oppos�e � toute alliance avec le centre�, et celle de S�gol�ne Royal qui pr�ne �une souplesse dans les alliances et un parti de masse � l'am�ricaine�. Cette crise ouverte est l'aboutissement de mois de luttes d'influence qui se sont sold�es par l'�chec du PS � voter un projet commun lors du congr�s de Reims (est) la semaine pr�c�dente. Le leader de la gauche du parti, Benoit Hamon, arriv� troisi�me au premier tour et qui s'est ralli� � Martine Aubry, a dit craindre pour l'avenir de son parti. �Aujourd'hui, l'unit� du Parti socialiste est en cause. Et son existence m�me�, s'alarme-t-il dans la presse r�gionale. Le secr�taire d'Etat aux Anciens combattants Jean-Marie Bockel, ex- PS ralli� � la majorit� de droite du pr�sident Nicolas Sarkozy, voit dans cette crise �l'aboutissement tragique d'un processus de d�sagr�gation� entam� depuis dix ans. Cette crise, l'une des plus graves qu'ait connues ce parti, semble en tout cas devoir �loigner le PS du sursaut qu'il esp�rait tirer de la d�signation d'un nouveau leader qui, pour la premi�re fois, est une femme. Les socialistes ont essuy� trois �checs successifs � la pr�sidentielle apr�s les 14 ann�es de pr�sidence de Fran�ois Mitterrand (1981-1995). Et une longue guerre des chefs l'a rendu quasi-inaudible face � un �hyperpr�sident � Nicolas Sarkozy qui a int�gr� plusieurs membres du PS au gouvernement et multipli� les annonces pour faire face � la crise bancaire et �conomique.