Apr�s une premi�re projection � la salle El-Mouggar en 2006, Md Cine, en collabo- ration avec l�Agence alg�rien- ne pour le rayonnement culturel, organisait une avant- premi�re dimanche soir � la salle Ibn-Zeydoun (OREF). Un constant ! Complexe . Homosexualit�, corruption des politiques, mis�re sociale, jeunesse en d�perdition, prostitution, manipulation religieuse� avec Imaret Yacoubian de Marwan Hamed, l�Egypte s�est simplement offerte au monde. Nue de tous pr�jug�s, de toute pudeur. Bel exemple de libre expression pour le monde, arabe m�me si le r�alisateur a choisi de pointer cette r�alit� fa�on montagnes russes. Tant�t chez les pauvres, tant�t chez les riches mais toujours dans l��quilibre sauvegard� du mal-�tre d�une soci�t� arabomusulmane qui suffoque, �touffe... et qui finit par imploser. Un constat de vie au quotidien. La rumeur fragile d�une destin�e meilleure, d�une once de bonheur � l�arrach�, pauvres et riches se c�toient dans un parall�le s�par� par une fine fronti�re. A 3h d�avion seulement, Alger s�en fait la tribune. Beaucoup de monde � la projection, des professionnels qui, pour la majorit�, ont d�j� vu l�adaptation du livre de l�auteur Alaa El Aswany. Mais le jeu en vaut la chandelle. Et l�Immeuble Yacoubian, vu et revu, m�rite le d�placement. Un succ�s qui se prolonge depuis trois ans d�j�. M�me la ministre de la Culture, Khalida Toumi, est tomb�e sous le charme. D�ailleurs, elle recommandera la lecture de l�ouvrage en langue arabe � un spectateur. Du coup, beaucoup d�interrogations parviennent � l�esprit. Comment s�extasier face au travail des uns en sacrifiant celui des n�tres. De ces auteurs et des r�alisateurs alg�riens que l�ont sacrifi� au nom du devoir accompli. Des auteurs tels que Boualem Sansal, Malik Lakhdar Hamina, Salim Bachi, Nadir Mokn�che, Mohamed Benchicou� et la liste est encore longue. Comment peut-on �tre fascin� par la beaut� de la libert� chez nos voisins arabes lorsque nos portes restent solidement ferm�es � une quelconque ouverture d�expression ? Le pr�texte ! Un buzz que l�on actionne au moment opportun. En gardant profond�ment ancr� dans les mentalit�s m�di�vales que, chez nous, �a ne se peut pas ! Censure oblige. Qu��tant musulman, l�homosexualit� est banni. Que la prostitution ne sera jamais. Que le terrorisme a disparu� Et que la politique reste du domaine priv�. Pourtant, lorsqu�on approche de plus pr�s l�Immeuble yacoubian, n�importe quel Alg�rien pourrait s�y retrouver. Une ressemblance flagrante avec nos maux et nos fl�aux. Un pass� qui se d�compose sous nos yeux. Une autopsie effectu�e ailleurs. Une histoire en crise d�identit� qui se r�p�te. Des manifestations des islamistes dans les ann�es 1990, aux tortures en passant par les candidats � l�exil,� ce peuple, �ternel victime des despotes ! Au final, Marwan Hamed pourrait ais�ment adapter le sc�nario pour Alger.