Djamel Menad, qui a envisag� de se retirer de la barre technique de la JSMB apr�s la crise qui a secou� l��quipe, a finalement d�cid� de reprendre du service. Les multiples marques de sympathie qu�il a re�ues des quatre coins de la wilaya lui ont finalement donn� envie de �poursuivre� sa mission � la maison b�jaouie. Dans cet entretien, le driver des Vert et Rouge est longuement revenu sur la p�riode tr�s mouvement� qu�a connue son �quipe. Le Soir d�Alg�rie : La JSMB a v�cu de graves turbulences pendant plus d�un mois, peut-on dire que les choses sont d�sormais rentr�es dans l�ordre apr�s la rencontre de dimanche dernier ? Djamel Menad : Ce fut, effectivement, plus d�un mois de travers�e du d�sert, mais je dirai qu�il suffira de gagner un match pour retrouver enfin le sourire. Il nous faut donc ce d�clic. On est toujours � la recherche de ce succ�s qui nous fuit depuis plus d�un mois. Maintenant, c�est vrai que lorsque le r�sultat fait d�faut, c�est la porte ouverte � toutes sortes de sp�culations. Doit-on comprendre que cette crise n�est autre que le fruit du manque de r�sultats ? Je crois que B�ja�a ne peut pas faire l�exception. Ce qui s�est pass� � la JSMB est identique � ce qu�on observe dans tous les clubs du monde. Lorsque la machine fonctionne merveilleusement et que l��quipe encha�ne les bons r�sultats, tout va ! Personne ne peut r�agir n�gativement en p�riode faste ! Ceux qui nourrissent des intentions de d�stabiliser l��quipe ne peuvent rien faire. C�est bien s�r dans des moments de flottement, de doute, lorsque la machine grince qu�on observe une lev�e de boucliers. D�s que �a ne marche pas, que �a commence � fl�chir, je ne dirai pas que c�est normal mais ce genre de personnes tentent de rebondir pour vous d�stabiliser. Donc il y a bien des gens � l�origine de toute cette agitation� ? Absolument ! Malheureusement �a se passe de la m�me mani�re dans tous les clubs du monde, et particuli�rement chez nous en Alg�rie. Vous trouverez toujours des personnes qui ne voudront pas qu�une �quipe r�ussisse parce que �a ne va pas dans le sens de leurs int�r�ts. Cela n�explique pas toutes ces turbulences, bien entendu. Bon, il y a aussi le fait que l��quipe n�arrive plus � gagner. On n�arrive pas � marquer des buts. On �prouve des difficult�s sur le plan offensif. On a �t� incapables de concr�tiser toutes les opportunit�s de scorer qui se sont pr�sent�es. Comment expliquez-vous cette inefficacit� offensive ? Il y a un manque de compl�mentarit� dans le compartiment offensif. On manque d�un joueur ayant le sens du but. Un �l�ment percutant, un v�ritable chasseur de buts. On a des �l�ments qui savent jouer au ballon, et c�est tout ! Cela ne suffit pas pour faire la diff�rence. Il nous manque un v�ritable finisseur. Face au CRB, la JSMB a rat� plusieurs opportunit�s de prendre l�avantage en premi�re mi-temps d�j�� La JSMB a occup�, depuis le d�but de la saison, la place de leader. M�me si elle a perdu ces derni�res journ�es le fauteuil, la JSMB demeure une �quipe redoutable qui ne b�n�ficie plus de l�effet de surprise mais constitue l��quipe � battre. Les �quipes qui se d�placent � B�ja�a savent � quoi s�en tenir, alors elles adoptent une tactique ultrad�fensive. Elles sont sur leurs gardes sur le plan du jeu en se regroupant derri�re avec quelques sept � huit �l�ments. Quand mes joueurs n�arrivent pas � trouver des solutions, ils s��nervent, paniquent et commencent � jouer n�importe comment. On manque dans ces moments de sang-froid et de concentration dans le jeu et on oublie de revenir pour se d�fendre. On a assist� aux m�mes erreurs face � El-Khroub ou encore devant le CRB. L�inefficacit� du compartiment offensif irrite tout le groupe qui perd la concentration dans le jeu. Ces moments de flottement, d�oubli, nous ont �t� fatals d�abord face � El-Khroub pour �galiser avant d�offrir la victoire au CRB. Deux buts suite � une n�gligence sur le plan d�fensif. Est-ce que la r�union que vous avez tenue avec les dirigeants et les joueurs a permis de dissiper les malentendus ? On ne va pas dire que tout est r�gl�, que la s�r�nit� est totalement retrouv�e apr�s cette r�union. Elle a permis d�ouvrir un d�bat sur ce qui ne va pas. Personnellement, j�avais au d�part des doutes sur certains joueurs, mais apr�s avoir discut� franchement avec les �l�ments cibl�s, je me suis rendu compte que ce n��tait pas le cas. Il faut dire que certaines personnes n�arr�taient pas de me chuchoter � l�oreille que certains �l�ments avaient un comportement douteux. C�est peut-�tre une ruse ou de la manipulation. Comment avez-vous pu croire tout ce qui a �t� colport� alors que vous avez une longue exp�rience accumul�e sur les terrains comme joueur professionnel d�abord puis comme entra�neur ? Je n�avais pas pour habitude de remettre en cause l�honn�tet� de mes joueurs. Le doute a commenc� � s�installer lors du match contre El-Khroub. J�avais eu en t�te l�exemple du repli d�fensif contre El-Khroub quand j�ai vu certains attaquants revenir en marchant. C�est � ce moment que j�ai commenc� � douter et cette situation s�est reproduite face au CRB en voyant des joueurs revenir lentement alors qu�il fallait contrer le porteur du ballon. On doit bloquer le porteur du ballon, chose qui n�a pas �t� faite, cette situation a un peu confort� mes doutes. Je n�incrimine pas un joueur qui rate un but. �a arrive, j�ai �t� moi-m�me joueur. Je comprends qu�un joueur ne soit pas dans son jour et rate en tout mais je le juge sur son comportement et son attitude de joueur dans le champ lorsqu�il ne mouille pas son maillot. La r�union a �t� une occasion pour dissiper tous ces doutes et avoir des explications convaincantes et rassurantes de la part des �l�ments en question. Vous savez lorsque un joueur commence � douter, il passe toujours � c�t� de son sujet. La pression qui a pes� sur les joueurs a �t� pour beaucoup dans leur manque de r�ussite. La pression de l�entra�neur, du pr�sident, du staff dirigeant et du public a influ� n�gativement sur le rendement de mon �quipe. C�est pour fuir un peu toute cette pression qu�on a choisi d�isoler le groupe avec cette mise au vert. Je crois que cela se passe tr�s bien, on ne manque de rien et on s�entra�ne dans une tr�s bonne ambiance. Donc ce qui manque � la JSMB, c�est le d�clic ? Le blocage est psychologique. Je tiens � pr�ciser que nous avons lib�r� des joueurs en raison de leur manque de rendement. Nous n�avons aucun probl�me avec eux. Vous avez d�clar� � la radio que vous n��tiez pas s�r de revenir � la barre technique. Est-ce surtout parce que vous-m�me aviez �t� gagn� par ce doute des mauvais r�sultats ? Ce n�est pas du tout le cas ! C�est vrai que sur le moment, je ne voulais pas revenir, j�avais demand� � ce qu�on me donne trois jours pour r�fl�chir, analyser la situation en prenant un peu du recul. Entre-temps, j�ai laiss� le portable ouvert et croyez-moi, j�ai re�u de nombreux appels et chacun allait de sa propre version. Une totale confusion. Sinc�rement, j�avais pris la d�cision de quitter l��quipe, mais les appels t�l�phoniques que j�ai re�us des fans pour exprimer leur total soutien m�ont vraiment redonn� envie de rester. Toutes ces marques de sympathie et de soutien sans faille exprim�es par tant de supporters qui me demandaient de continuer ma mission, celle de b�tir une �quipe solide et d�avenir, m�ont donn� envie de reprendre du service. Je ne pouvais pas tourner le dos � tous ces appels. Il y a aussi bien s�r le soutien de Zahir Tiab et toute l��quipe dirigeante qui connaissent parfaitement les v�ritables probl�mes du club. On a tendance chez nous � faire aux fans des promesses d�mesur�es et quand les r�sultats ne suivent pas, le staff technique prend des coups sur la t�te ? Honn�tement, ce n�est pas le cas de la JSMB. Zahir Tiab n�a jamais promis le titre. Il conna�t les moyens financiers de son �quipe, il avait juste annonc� que la JSMB allait jouer les premiers r�les. De mon c�t� �galement, je n�ai jamais parl� de titre. Jouer les premiers r�les a �t� notre objectif. Il y a aussi la comp�tition continentale qui est dans nos cordes, pour peu que la s�r�nit� revienne et que les supporters comprennent la situation du club. L��quipe doit progresser et �voluer dans la s�r�nit�. Il ne faut pas rester avec la m�me mentalit�. C�est la troisi�me fois que je reviens � B�ja�a, et figurez-vous, ce sont toujours les m�mes probl�mes. De quel ordre sont les probl�mes dont vous parlez ? Relationnel, financier ou organisationnel ? C�est d�ordre relationnel. Je dis que l��quipe de Zahir Tiab est excellente et chacun fait son boulot correctement. Revenons un peu au match retour de la Coupe nord-africaine contre le Nadi El Misry de vendredi. Vous avez conc�d� une courte d�faite en Egypte qui demeure surmontable. La JSMB aurait m�me pu revenir avec un bon r�sultat si l�on avait un peu plus os�. Est-ce que la qualification reste jouable ? Il faut dire qu�on leur a offert la victoire. C�est vrai qu�on a manqu� un peu d�audace. J�estime que c�est jouable. On va tout tenter pour arracher la qualification. Un match de coupe est diff�rent de celui de championnat. Nous allons tout faire pour assurer la victoire et acc�der � la finale. Quelles sont r�ellement les chances de la JSMB ? On va jouer contre une �quipe �gyptienne et moi je demande une seule chose : que nos supporters soutiennent � fond l��quipe. Il faut que la pression s�exerce sur l�adversaire comme l�ont fait au match aller les fans �gyptiens, de mani�re sportive s�entend. Ils ont �t� derri�re leur �quipe jusqu�au coup de sifflet final. La pression doit s�exercer sur l��quipe adverse pour que nos joueurs se sentent lib�r�s et prot�g�s pour battre l��quipe �gyptienne. Le Nadi El Misry est une bonne �quipe bien en place tactiquement mais nous avons des arguments � faire valoir. La manche aller du championnat tire � sa fin. Envisagez-vous de renforcer l��quipe au mercato en plus des deux joueurs africains ? On attend toujours bien que des joueurs aient �mis le v�u de venir � la JSMB. On parle surtout du retour de Dehouche ? Dehouche a �mis le v�u de revenir � la JSMB, les portes lui sont grandes ouvertes mais il faudrait que les deux clubs s�entendent au pr�alable. Moi, personnellement, en tant qu�entra�neur, si un joueur de la JSMB d�sire partir je ne vais pas le retenir contre son gr�, parce que je vais le perdre. S�il veut changer d�air, il vaut mieux le lib�rer. Vous avez tout � l�heure parl� de probl�me offensif. Est-ce que vous allez vous renforcer par d�autres attaquants. Yannick est excellent mais sachez que jusqu'� maintenant, il n�est pas encore qualifi�. Il attend toujours la lettre de son club. Je profite de l�occasion pour dire au public que s�il n�est pas align� ce vendredi, c�est uniquement parce que sa lettre de sortie n�est pas encore pr�te. C�est purement administratif. Un mot aux supporters ? Je leur demande de patienter et d��tre derri�re leur �quipe. Pour nous, il est imp�ratif de renouer avec la victoire et avec la mani�re pour faire plaisir � notre public. On fera tout pour passer le cap des demi-finales ce vendredi. Les supporters doivent soutenir l��quipe dans les moments difficiles pour redonner confiance aux joueurs. Les sifflets et les insultes perturbent les joueurs et font l�affaire de l�adversaire. M�me dans la d�faite, ils doivent rester fid�les � l��quipe et la soutenir pour ne pas la d�stabiliser. Les jets de pierres, les insultes n�arrangent pas les affaires de l��quipe mais sapent le moral du groupe.