Entre les d�clarations de foi, les projets de lois adopt�s et les financements qui sont parfois colossaux, le secteur de la recherche scientifique innovante demeure � la tra�ne. Les chercheurs v�g�tent d�un c�t� et le monde industriel de l�autre. Les ponts entre les deux n�arrivent toujours pas � �tre �tablis. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) -L�Agence nationale de valorisation des r�sultats de la recherche et du d�veloppement technologique (ANVREDET) a accueilli hier les travaux d�un atelier sur la valorisation des cultures agricoles in vitro. Cette rencontre qui a permis au jeune chercheur Ounada Karim et � son responsable de recherche de l�USTHB, Mme Nadia Boughedoura, d�exposer leur travail, a �t� l�occasion pour la �ni�me fois de d�montrer le foss� existant entre le monde universitaire et celui de l�entreprise. Fruit d�une patience et d�un effort de dix ann�es de recherche, le projet en question, r�alis� dans le cadre d�une th�se de doctorat, a b�n�fici� d�un brevet d�invention enregistr� � l�Inapi. Mais personne n�aurait peut-�tre pu entendre parler de lui n��tait l�atelier d�hier. Mme Boughedoura a affirm� avoir d�j� discut� de cette innovation dans la culture des plants et leur assainissement de tous virus � l�ancien ministre de l�Agriculture Sa�d Barkat. �Nous sommes rest�s au stade de cette discussion puisque aucune suite ne m�a �t� donn�e sur ce sujet�, regrette-t-elle. Depuis cette p�riode, l�Alg�rie a continu� d�importer en masse des plants contamin�s. Pourtant, des chercheurs comme le jeune Karim Ounada, pers�v�rants et pleins d�ambition, se voient confin�s dans leurs petits laboratoires de recherche, souvent d�pourvus de moyens n�cessaires. Des th�ses de doctorat dont les r�sultats peuvent �tre efficacement exploit�s par l�agriculture locale, pourrissent au fond des tiroirs. Contre des plants contamin�s, l�Alg�rie exporte des comp�tences que les pouvoirs publics laissent partir servir sous d�autres cieux. Et c�est le constat qui s��tait d�gag� des d�bats organis�s � l�ANVREDET. Les chercheurs invit�s, les repr�sentants du monde industriel et agricole qui �taient pr�sents ont illustr� la situation de d�pendance du secteur agricole vis-�-vis de l��tranger. La quasi-solitude dans laquelle se sont trouv�s les auteurs du projet expos� hier n�est qu�un exemple parmi d�autres. Un repr�sentant d�une soci�t� priv�e, relevant du secteur agricole et poss�dant un laboratoire de multiplication des plants, regrette le fait de voir de jeunes dipl�m�s ouvrir des cybercaf�s ou exercer d�autres activit�s, au lieu qu�ils soient aid�s � monter leur propre laboratoire de recherche en le domaine. Ce dernier propose carr�ment aux responsables concern�s d�aider ces jeunes � cr�er ce qu�il a appel� des micro-entreprises de recherche, capables de fournir de nouvelles m�thodes de cultures agricoles pour am�liorer les rendements et surtout mettre fin � la d�pendance de l�Alg�rie en mati�re de production de plants. �Nous avons plus de 700 000 hectares de vergers qu�il faut renouveler et divers produits du terroir qu�il nous faut pr�server et d�velopper. Il y a du travail � faire dans la culture in vitro mais il faut valoriser le travail des jeunes chercheurs et les mettre en contact avec les autres acteurs de la vie �conomique et industrielle�, a-t- il encore ajout�. D�o� la n�cessit� de red�ployer les activit�s de l�Anvredet dont a parl� son directeur, le professeur Ta�bi, afin de cr�er de v�ritables ponts entre ces chercheurs et le monde de l�entreprise. �Nous sommes condamn�s, entreprises et universit�, � travailler ensemble si nous voulons vraiment aller dans le sens de la valorisation de nos comp�tences nationales et des travaux qu�elles effectuent quotidiennement�, a-t-il conclu.