Pr�vue pour la fin de l�ann�e 2008, la livraison du gigantesque projet d�alimentation en eau potable de Mostaganem, Arzew et Oran (MAO) a pris un retard d�au moins trois mois. Les entreprises en charge des chantiers ne cessent de se plaindre de la persistance de certaines contraintes, notamment bureaucratiques. De notre envoy� sp�cial � Mostaganem, Ly�s Menacer En visitant les diff�rents chantiers du MAO l��t� dernier, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal (actuel directeur de Campagne du pr�sident Abdelaziz Bouteflika), avait d�clar� que �tous les travaux devront �tre achev�s avant la fin de l�ann�e 2008�. Au mois de juillet dernier, les entreprises en charge du projet avaient soulev� de nombreuses contraintes li�es aux �normes retards enregistr�s dans le payement des situations financi�res et l�acquisition des explosifs. Neuf mois apr�s, les m�mes contraintes ont �t� pos�es sur le bureau de Daho Ould Kablia, ministre d�l�gu� aux Collectivit�s locales et ministre des Ressources en eau par int�rim. Ould Kablia, qui s�est d�plac� dans la wilaya de Mostaganem mercredi dernier, avait constat� un certain ralentissement de la cadence des travaux au niveau des barrages de Chellif et de Kerrada. Il fallait en fait attendre le d�blocage de la situation au niveau de la commission des march�s pour relancer le projet. �C�est chose faite depuis mardi�, a indiqu� Ould Kablia aux entreprises turque, fran�aise et italienne lors d�une r�union de travail en marge de la visite d�inspection. Le ministre a affirm� que �la mise en eau des barrages et le d�but des essais au niveau de la station de traitement de Sidi-Lahdjal doivent �tre entam�s avant le 31 mars 2009�. Du moins, c�est le nouveau d�lai sur lequel il d�clare s��tre engag� r�cemment avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Plus de 400 tonnes d��quipements m�caniques sont bloqu�s au niveau du port d�Oran depuis plusieurs jours, attendant la r�ponse de la commission des march�s. Leur d�douanement n�cessite le r�glement d�une taxe de 3,5 millions d�euros. La soci�t� qui s�occupera de leur montage s�est engag�e � faire de son mieux pour respecter les d�lais. Ce ne sera peut-�tre pas le cas d�une autre entreprise qui accumule les retards � cause de l�insuffisance des explosifs livr�s. �Nous restons tributaires de la disponibilit� des explosifs�, ont insist� les responsables des soci�t�s italienne (Astaldi) et alg�rienne (Cosider). Pourtant, les pouvoirs publics insistent sur l�importance du MAO dont le volume de stockage est estim� � 155 millions de m�tres cubes par an. Les derni�res intemp�ries ont, elles aussi, retard� les travaux, a-t-on encore expliqu�. La station de traitement des eaux achemin�es � partir du syst�me d�adduction Chellif-Kerrada, d�une capacit� de 560 000 m3/jour, attendra encore pr�s d�un mois pour entamer la phase des essais. Des tron�ons de conduite doivent d�abord �tre r�alis�s sur des terrains mar�cageux. Durant la p�riode des essais, la quantit� de l�eau pomp�e � partir du barrage du Chellif vers la station de Sidi-Lahdjal ne d�passera pas le un m�tre cube par seconde, avant de passer � 6,5 m3 quelques semaines apr�s. A partir de cette station de traitement, l�eau sera achemin�e vers les r�servoirs de stockage situ�s � Oran via une adduction gravitaire, ce qui permettra de faire une �conomie en �nergie �lectrique. Le syst�me Mostaganem-Arzew- Oran servira pour le transfert de 155 millions de m�tres cubes par an et couvrira 12 centres urbains dont 7 sont situ�s au niveau de la seule wilaya d�Oran. Le co�t global du projet est de 54 milliards de dinars. Oran b�n�ficiera de deux tiers de la quantit� d�eau transf�r�e. Le reste sera servi � la wilaya de Mostaganem o� un autre barrage, celui de Karmis, est en cours de r�alisation. Ce barrage permettra l�alimentation d�une population de 150 000 �mes. Sa capacit� de stockage est estim�e � 10 millions de m3/an. Une station de dessalement de l�eau de mer, r�alis�e � Marsa-El-Hadjadj (500 000 m3), viendra en appoint au syst�me MAO pour s�curiser plus de 1,5 million d�habitants � Oran. Elle sera reli�e directement aux 4 r�servoirs de la ville d�Oran (75 000 m3 chacun), eux-m�mes reli�s aux barrages de stockage et d�adduction du Chellif et de Kerrada. Malgr� les retards enregistr�s dans les travaux de r�alisation du MAO, le ministre int�rimaire Daho Ould Kablia a affirm� que Mostaganem et Oran seront desservies � partir de cet �t�. L�ach�vement de l�ensemble des travaux aura lieu avant fin d�cembre de l�ann�e en cours, a-t-il ajout�. Il a aussi promis aux soci�t�s r�alisatrices du MAO de se pencher sur la question des t�ches ex�cut�es non pr�vues dans les termes des contrats sign�s. 70 % de ces travaux ne peuvent pas, en effet, �tre factur�s, donc b�n�ficier d�une couverture financi�re. Par ailleurs, le surplus de l�eau sera r�orient� vers l�irrigation des terres agricoles et utilis� dans le secteur industriel au niveau d�Arzew. Les eaux issues d�El Guergar et de Sidi-Abed El-Merdj alimenteront ainsi le p�rim�tre d�irrigation d�El-Fergoug, � Hnifia, dans la wilaya de Tlemcen. Concernant la prise en charge du probl�me d�assainissement au niveau de la wilaya de Mostaganem, un projet de r�alisation de plusieurs collecteurs et d�une station d��puration dans la r�gion de la Salamandre est inscrit. Pour la ville d�Oran, une immense station d��puration des eaux us�es, la plus grande d�Alg�rie, a �t� r�alis�e dans la wilaya d�Oran. Elle produira des engrais destin�s � l�agriculture et du gaz (m�thane) pour la production de sa propre �nergie �lectrique. Implant�e � El-Karma, une localit� situ�e � l�est de la ville d�Oran, cette station est d�une capacit� de traitement de 350 000 m3/j. Elle peut prendre en charge les besoins d��puration des eaux us�es d�une population d�environ 1,5 million d�habitants. La station d��puration d�El-Karma r�pond au double objectif de l��limination des eaux us�es de toute la wilaya d�Oran et de protection des nappes phr�atiques de la r�gion. Les eaux us�es qui seront d�pollu�es � hauteur de 90% seront r�utilis�es en partie dans l�irrigation de 10 000 ha du p�rim�tre agricole de la plaine de Tlellat. Avec toutes ces r�alisations, on peut esp�rer que le probl�me de l�eau dans l�Oranie est d�finitivement r�gl�, avait not� l�ancien ministre des Ressources en eau, Abdelamalek Sellal, en visite dans la r�gion durant l��t� dernier. Mais il faudra d�abord veiller � lever toutes les contraintes bureaucratiques dont souffrent les soci�t�s qui ont �t� engag�es pour la concr�tisation de ce gigantesque projet dans les d�lais impartis. L. M. TAUX DE REMPLISSAGE DES BARRAGES EN ALG�RIE 64,12% � la fin de f�vrier 2009 Le taux national de remplissage des 60 barrages existants � travers l�Alg�rie a atteint en ce mois de f�vrier les 64,12 %, a indiqu� M. Ben Bouaziz, charg� de la communication au niveau du minist�re des Ressources en eau. Ce taux n�avait pas atteint les 50% � la m�me p�riode de l�an dernier. La forte pluviom�trie de la derni�re saison hivernale a port� ce taux � 100% de pas moins de 24 barrages dont 6 � l�ouest, 2 dans la r�gion du Chellif, 7 au centre du pays et 11 � l�est. La r�gion ouest, qui a souffert de la s�cheresse pendant les trois derni�res ann�es, a profit� de la forte pluviom�trie qui a port� le taux de remplissage de ses 13 barrages � 79%, en ce d�but 2009. Ce taux ne d�passait pas les 30% en 2008. Les 15 barrages de la r�gion du Chellif sont remplis � hauteur de 44,20%. Ceux de la r�gion centre, au nombre de 12, ont atteint les 75,69% de taux de remplissage alors que ceux de l�Est (20 barrages) sont remplis � 66,87%. Au total, ce sont plus de 3,7 milliards de m�tres cubes stock�s au niveau des 60 barrages du pays, a ajout� notre interlocuteur.