La capacit� de l�Alg�rie � absorber les importants financements europ�ens risque d��tre probl�matique. Par ailleurs, l��rosion des avantages commerciaux d�volus � l�Alg�rie, sa r�glementation normative inadapt�e et la faible attractivit� des investissements directs europ�ens marquent au fer rouge la coop�ration �conomique entre l�Union europ�enne et notre pays. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - Dans le cadre de l�accord d�association avec l�Union europ�enne sign� en 2005, l�Alg�rie a b�n�fici� d�importants financements communautaires de programmes coop�ratifs. Cela dans le cadre de l�instrument financier euro-m�diterran�en Meda et l�instrument financier de voisinage. Certes, les financements europ�ens Meda ont �t� �bien absorb�s � quoique �avec une lenteur normale �, dira l�ambassadeur, chef de la D�l�gation de la Commission europ�enne en Alg�rie, Mme Laura Baeza. Mme Baeza s�exprimait hier � la R�sidence El-Mithak � Alger, lors d�une conf�rence de presse en marge du s�minaire de lancement du Programme d�appui � la mise en �uvre de l�Accord d�association (P3A). L�enjeu de l�absorption des financements En outre, l�Alg�rie b�n�ficie, depuis 2007 et sur trois ans, d�une enveloppe de 220 millions d�euros allou�e pour la modernisation de plusieurs secteurs d�activit� (services des finances, transports, ressources en eau, mise � niveau des petites et moyennes entreprises...). A cette enveloppe, s�ajoutent des financements communautaires dans le cadre du P3A de l�ordre de 10 millions d�euros sur la p�riode 2009- 2010 et �ventuellement de 24 millions d�euros pour la p�riode 2011- 2013. Ces financements serviront � financer, sur demande, de mani�re cibl�e, souple et � long terme, les actions de coop�ration et de transfert de l�expertise publique europ�enne et de l�acquis communautaire, au profit des administrations alg�riennes impliqu�es dans la mise en �uvre de l�accord d�association. Cela outre une enveloppe budg�taire europ�enne de l�ordre de 5 millions d�euros qui pourrait servir au financement d�actions ponctuelles, d�une dur�e de quelques jours, en termes d�assistance technique et d��change d�informations. Or, l�Alg�rie risque de ne pas absorber ces nouveaux financements dans la mesure o� l�Union europ�enne a adopt� une nouvelle r�glementation budg�taire. �Tr�s contraignante�, selon Mme Baeza, cette r�glementation risque d�alourdir le rythme de d�caissement et de d�passer les d�lais fix�s � 3 ans. Confront�e � cette difficult�, l�administration publique alg�rienne saura-t-elle �tre au rendez-vous, en ciblant ses demandes d�expertise et en consommant bien les financements dont elle est destinataire ? Le P3A sera-t-il confort� par des actions concr�tes ? Une double question pertinente. L�Alg�rie exporte pour 1 dollar et importe pour 20 ! Par ailleurs, si l�Alg�rie a b�n�fici� d�avantages commerciaux d�coulant de l�accord d�association avec l�UE, ces derniers commencent d�j� � s��roder, comparativement � d�autres pays associ�s � l�Union europ�enne. Et ce en attendant de conna�tre les r�sultats de l��tude d�impact de l�accord d�association, confi�e � l�unit� de gestion du P3A. Ainsi, selon le directeur g�n�ral du commerce ext�rieur (au minist�re du Commerce), Ch�rif Za�f, les importations d�origine europ�enne ont cr� entre 2005 et 2008, de 11,2 milliards de dollars � 20,8 milliards de dollars, soit 86% de hausse. Egalement, les importations agricoles ont cr� de 133% durant la m�me p�riode (de 1,2 milliard � 2,8 milliards de dollars) et les importations de produits industriels ont �galement doubl� (de 9,8 � 17,5 milliards de dollars). N�anmoins, les exportations alg�riennes hors hydrocarbures vers le march� europ�en demeurent �insignifiantes � m�me si elles ont augment� de 552 millions de dollars � 1,2 milliard de dollars, domin�es par les produits miniers bruts. A ce propos, Ch�rif Za�f a indiqu� que les contingents en franchise de droits de douane ont �t� faiblement consomm�s (seulement 6 sur 41). En d�autres termes, la balance commerciale hors hydrocarbures reste d�s�quilibr�e en faveur de l�Union europ�enne : pour un dollar export�, 20 dollars sont import�s, fera-t-il remarquer. L�attractivit� aux IDE europ�ens �en de�� Voire, l�Alg�rie n�arrive pas � diversifier ses exportations vers l�Union europ�enne, selon le directeur de la coop�ration avec l�Union europ�enne et les institutions europ�ennes (au minist�re des Affaires �trang�res), Toufik Milat. Et cela m�me si l�Alg�rie a lib�ralis� son commerce et a b�n�fici� de la part de son partenaire europ�en, d�un d�mant�lement tarifaire imm�diat tandis que notre pays engage un d�mant�lement progressif. Selon le repr�sentant du MAE, l�Alg�rie n�exporte pas de produits manufactur�s en direct � l�Union et �prouve des difficult�s � consommer ses contingents tarifaires agricoles. Comme l�attractivit� de l�Alg�rie aux investissements directs europ�ens hors hydrocarbures �reste en de�� des potentialit�s� selon Toufik Milat. Une situation qui s�explique tant par les contraintes propres � l�offre alg�rienne, dont une r�glementation normative inadapt�e aux standards europ�ens, que par des contraintes techniques restrictives pour l�acc�s des op�rateurs alg�riens au march� europ�en. C. B. FACILITATION DU COMMERCE L�Union europ�enne offre son expertise Un programme de coop�ration entre l�Union europ�enne et le minist�re du Commerce est lanc� dans le domaine de la facilitation du commerce. Il s�agit, selon l�ambassadeur, chef de la D�l�gation de la Commission europ�enne en Alg�rie, Mme Laura Baeza, d�un appui et d�un apport d�expertise en mati�re de protection du consommateur et de contr�le et suivi du march�. C. B. POLITIQUE EUROP�ENNE DE VOISINAGE L�attitude alg�rienne �r�aliste� L�attitude alg�rienne envers la politique europ�enne de voisinage (PEV) est �r�aliste�, selon l�ambassadeur, chef de la D�l�gation de la Commission europ�enne en Alg�rie, Mme Laura Baeza. La diplomate europ�enne consid�re �logique� la position de l�Alg�rie qui privil�gie la mise en �uvre de l�accord d�association, visant la cr�ation d�une zone de libre-�change � l�horizon 2017, �avant de voir s�il est int�ressant d�aller plus loin�. Selon Mme Baeza, l�accord d�association constitue la base de la PEV pour nombre de pays voisins et associ�s de l�Union europ�enne.