Accompagn�s par notre guide du jour, El-Hadj Zoubir, nous empruntons la rue N�fissa, l� o� se trouve le c�l�bre cimeti�re des Deux Princesses. Tous les �Casbadji� ont grandi, berc�s par la l�gende de N�fissa et Fatma, les deux filles du Hassan Pacha, mortes � la fleur de l��ge � force d�avoir aim� le m�me prince. Dans le temps, ce cimeti�re n�avait pas de cloisons. Apr�s avoir �t� saccag� durant la d�cennie noire (les ann�es 1990), les riverains ont mis la main � la poche pour le restaurer. Une sorte de mosqu�e ( massala) y a �t� am�nag�e. Un voisin veille sur les lieux. Il nous ouvre la porte de ce temple de l�gende et nous entra�ne sur les traces des deux princesses. Sous les dalles, il nous montre l�emplacement exact o� se trouvait la tombe de N�fissa. �Elle �tait � l�ombre d�un n�flier et d�un figuier�, nous r�v�le-t-il. �La horde int�griste l�a compl�tement d�truite�. Un peu plus loin, la deuxi�me tombe, celle de Fatma, la s�ur de N�fissa a �chapp� au massacre. Tout en marbre, elle g�t sous un jardin luxuriant empreint d�une s�r�nit� troublante. A quelques m�tres de l� s��l�ve la qobba de Sidi Ben Ali. Continuant notre voyage dans le temps, nous d�boulons � la rue de Staoueli : �Ici, il y avait une fontaine baptis�e A�n La�tach (la fontaine de la soif)�, indique El-Hadj Zoubir. Des anciens se souviennent �galement du caf� des sources appel� Hanout Manou. Ce dernier �tait l�un des fondateurs du MCA. La rue Bleue (actuellement Mustapha-Latrache) garde au fond de sa m�moire, un autre souvenir. �Ici se trouvait le cin�ma Nedjma. Pendant la R�volution, des films western y �taient projet�s. On montait sciemment le volume pour essayer les armes � feu sans �veiller les soup�ons de l�ennemi. � Certains ruelles de La Casbah sont si �troites que deux personnes marchant c�te � c�te ne peuvent s�y aventurer. Nos pas nous m�nent pr�s de la rue du Nil (Mahfoud-Ma�che), o� se trouve l�une d'entre elles : z�neket a�nekni (enlaces-moi). Nous traversons ensuite le quartier des ex-maisons closes. Pour ne pas cr�er la confusion ou un malheureux quiproquo, les propri�taires, dont les demeures �taient mitoyennes � ces maisons, apposaient une plaque sur laquelle on pouvait lire �ici, maison honn�te�. Direction ensuite vers la basse Casbah. A la rue Mecheri (ex-Emile- Maupas) se dresse le premier tribunal de premi�re instance de la France coloniale (transform� aujourd�hui en d�p�t). En face, se trouve l�ex-demeure de Mustapha Pacha, transform�e en biblioth�que nationale et abritant actuellement le mus�e de la gravure et de la miniature : un magnifique palais mauresque � vous couper le souffle. En contrebas, hammam Sidna, l�un des premiers de La Casbah : �C�est l� o� Mustapha Pacha et ses amis venaient prendre leur bain�, nous confie notre guide. Cerise sur le g�teau, cheikh Zoubir nous propose de nous faire visiter sa maison, pour clore cette balade. Dar El Mahroussa � c�est son nom � nous ouvre ses portes, et c�est comme si le temps s��tait fig� au XVIIe si�cle. Dans un excellent �tat de conservation, cette magnifique demeure mauresque d�fie les si�cles, portant en son sein tout un pan d�histoire, de patrimoine et de m�moire : w�ast e�dr coiff� d�une verri�re qui laisse filtrer la lumi�re du jour, les rihiye�t � travers lesquelles l�air printanier s�invite, les chem�syette qui font les yeux doux au soleil� Meubles, dinanderie, zellidj, balustrades, tapis� aucune fausse note ne vient g�cher cette parfaite partition. Minzah, sorte de boudoir sous la terrasse, plafonds soutenus par des poutres en thuya, tomettes au sol, grenier ( be�t el�aoula), b�a�touz (d�barras)� un vrai mus�e au c�ur de La Casbah. Le must du must, c�est la terrasse. Elle surplombe la baie d�Alger en regardant la mer droit dans les yeux, sans jamais se lasser de ce panorama f�erique. La maison de Hadj Zoubir est souvent visit�e par des visiteurs et m�me par des touristes, enchant�s et �mus de d�couvrir ce joyau architectural qui a travers� les si�cles sans prendre une seule ride. Sabrinal