Au cœur de La Casbah d'Alger vivaient à l'époque ottomane N'fissa et Fatma, deux sœurs, filles du dey Hassan Pacha. À peine sorties de l'adolescence, elles rayonnaient de beauté et de charme. Un jour, leur destin croisa celui d'un beau prince ténébreux. Les cœurs de N'fissa et de Fatma s'embrasèrent pour ce jeune hidalgo.Désespérément amoureuses du même homme, les deux sœurs deviennent de plus en plus pâles. Bientôt, elles refusent même de se nourrir, rongées par ce mal mystérieux qu'on appelle l'amour. Se consumant comme deux bougies, les filles du dey Hassan Pacha se laissent peu à peu mourir de chagrin. Deux belles roses fanées au printemps de leur vie. Elles furent enterrées à l'entrée du petit cimetière de la rue N'fissa (du nom de l'une des deux sœurs), ex-rue de l'Empereur, à La Casbah d'Alger. Reposant à l'ombre de trois figuiers centenaires, deux stèles en marbre blanc furent érigées en leur mémoire. Sur l'épitaphe, l'hommage suivant : “Ici reposent les filles de Hassan Pacha, les princesses N'fissa et Fatma, si belles que la mort n'accepta pas de les voir vieillir… et les endormit à jamais dans leur jeunesse et leur beauté.” Dans ce cimetière sont également enterrés les vénérés Sidi Ben Ali Mohamed et Sidi Braham Ben Moussa. Nadia Arezki