Dans La Casbah d�Alger, vivaient � l��poque ottomane N�fissa et Fatma, les deux filles du dey Hassan Pacha. Au printemps de leur vie, les deux s�urs rayonnaient de charme et de beaut�. Elles s�entendaient comme larrons en foire. Complices et unies, comme les doigts d�une seule main, N�fissa et Fatma �taient ins�parables. � La flamme de l�amour Mais un jour, leurs yeux croisent le regard d�un beau jeune homme. Boum, badaboum, leurs c�urs s�emballent en m�me temps pour ce jeune hidalgo. Elles �prouvent trop d�affection l�une pour l�autre. Alors pour ne pas s�entred�chirer, les deux princesses rongent leur frein, se clo�trant dans un silence assourdissant. Les jours s��gr�nent. Les deux s�urs deviennent de plus en plus p�les. Leurs joues se creusent. Refusant de se nourrir, elles sombrent dans la maladie, rong�es par ce mal �trange, qu�on appelle l�amour. N�fissa et Fatma, les filles ador�es du dey Hassan Pacha, se consument comme deux bougies. Un soir, le chagrin d�amour a eu raison d�elles. On ignore qui de N�fissa ou Fatma rendit l��me en premier, mais la nouvelle de leur �trange disparition se propagea, comme une tra�n�e de poudre, dans les d�dales de La Casbah et jeta l��moi chez tous les habitants de la M�dina. Voir deux belles roses dispara�tre, au printemps de leur vie, ne laissa personne de marbre. Les deux princesses sont enterr�es � la rue N�fissa (ex-rue de l�Empereur), � La Casbah, dans un petit cimeti�re, � l�ombre de trois figuiers centenaires. � Un havre de paix Aujourd�hui, une seule tombe subsiste. Celle de Fatma. Elle g�t sous un jardin luxuriant. L��pitaphe est enti�rement taill�e de marbre. La tombe de N�fissa a, quant � elle, �t� saccag�e durant la d�cennie noire. Dans ce sanctuaire de l�gende, se dresse �galement la qobba de Sidi-Ben-Ali. Les visiteurs viennent parfois y allumer un cierge. Ce cimeti�re est empreint d�une douce s�r�nit�. C�est dans ce havre de paix que reposent, � jamais, les deux princesses, filles du dey Hassan Pacha. Sabrinal