Durant la nuit de mercredi � jeudi, la ville de Bouira a v�cu l�un des pires moments de son histoire, � cause d�un regrettable malentendu entre deux jeunes, l�un habitant la ville de Bouira et y poss�dant une boulangerie-p�tisserie, l�autre exploitant d�un caf� situ� � quelques m�tres, et habitant la commune voisine de Taghzout. Du simple malentendu, la situation a vite d�g�n�r� pour prendre des proportions d�mesur�es ayant failli d�g�n�rer en un conflit dont les cons�quences auraient �t� d�sastreuses pour la ville de Bouira qui vit, jusque-l�, dans l�harmonie totale entre tous ses enfants, tant arabophones que berb�rophones. Tout a commenc� le mardi matin, lorsque le propri�taire du caf�, qui venait d�acheter aupr�s du p�tissier du coin des g�teaux, s�est rendu compte que ces derniers �taient alt�r�s. De ce fait, le cafetier alla r�clamer aupr�s du p�tissier soit leur remplacement, soit la restitution de l�argent. Ayant mal accept� la fa�on dont les g�teaux lui avaient �t� rendus, le p�tissier a, dans un moment de col�re, prof�r� des insultes contre le jeune cafetier en se moquant de lui. Altercation qui s�est aggrav�e, amenant les deux jeunes � en venir en mains, puis les fr�res du p�tissier interviennent � leur tour et le cafetier qui part imm�diatement vers son village, dans la commune de Taghzout, pour appeler des renforts. Tout s�est pass� vite mais la situation, ce jour-l�, n�avait pas d�pass� le stade des batailles rang�es que l�on a l�habitude voir dans les quartiers de la ville. La bagarre s�est sold�e par des blessures subies pas une dizaine de personnes de part et d�autre des deux clans oppos�s. Ce conflit-l� allait prendre des proportions alarmantes le soir du mercredi, soit le lendemain du d�clenchement de la dispute. D�s la tomb�e de la nuit, des dizaines de jeunes � bord de fourgons et de camions sont venus depuis Taghzout pour laver l�affront dont avait fait l�objet leur camarade. Les jeunes, d�cha�n�s, s�en prirent � la boulangerie-p�tisserie, qu�ils saccag�rent. Ensuite, ils commenc�rent � jeter des pierres sur les habitations situ�es aux �tages sup�rieurs, cr�ant une panique indescriptible chez les femmes et les enfants de la famille du p�tissier. Ayant tent� une intervention, les policiers se sont vite repli�s apr�s la blessure d�un de leurs coll�gues, touch� par un projectile. Dans cette furie g�n�rale, d�autres jeunes du coin, aid�s par quelques habitants venus des autres quartiers de la ville de Bouira, accoururent et ce fut une cohue indescriptible. Pendant plusieurs heures, l�on n�entendait que les sir�nes des ambulances de la Protection civile qui �vacuaient les bless�s vers l�h�pital Mohamed Boudiaf submerg� par le nombre de bless�s, soit plus d�une cinquantaine. Et ce n�est qu�� une heure tardive de la nuit, apr�s que les renforts des CNS d�p�ch�s sur les lieux eurent us� de bombes lacrymog�nes et interpell� une quinzaine de personnes, lib�r�es quelques heures plus tard, que le calme est revenu dans la ville. Le lendemain, jeudi matin, la situation a encore failli red�g�n�rer n��tait la vigilance des policiers, qui ont vite boucl� le p�rim�tre du b�timent objet du courroux des jeunes de Taghzout. Entre-temps, plusieurs sages de la ville de Bouira et de Taghzout, des d�l�gu�s du mouvement citoyen et les �lus des deux communes, � leur t�te les deux maires, sont intervenus et ont r�ussi � calmer les esprits. Des esprits chauff�s � blanc par quelques �nergum�nes qui voulaient cr�er une situation analogue � celle de Berriane en essayant de faire de ce simple conflit, entre deux jeunes, celui des Kabyles et des Arabes. Hier vendredi, le calme est revenu dans la ville de Bouira.