L�op�ration de relogement des r�sidants des habitations mena�ant ruine se d�roule dans une ambiance tendue. Un rassemblement des potentiels b�n�ficiaires a eu lieu devant le si�ge de la da�ra de Skikda. La d�cision des autorit�s locales d�attribuer des logements de type correspondant � celui occup� actuellement par les citoyens en est la cause principale. �J�habite un F3 au 10, avenue Boughamouza, (ex- Maringot), avec mes parents et mes trois fr�res, et on veut nous �vacuer vers des logements de m�me type � la cit� Zeramna dont la superficie est plus petite�, nous dira un habitant. Venant � la rescousse, un autre rench�rit : �Bizarre ce relogement, on ne prend m�me pas en consid�ration le nombre de livrets de famille, repr�sentant les familles vivant dans un m�me appartement.� Un troisi�me dira : �Outre le risque mortel auquel nous avons �t� confront�s plusieurs fois, un autre facteur est venue se greffer � notre longue liste de d�boires. Il s�agit de la promiscuit�. Les r�sidants de cette b�tisse, laquelle a �t� � maintes reprises touch�e par des effondrements partiels de ses parties constituantes, s�attendaient � l�attribution de 23 logements sociaux correspondant aux familles qui y vivent. �Les autorit�s locales nous ont promis 14 logements, et ce, en fonction du nombre d�appartements recens�s �, nous dira un membre du comit� de quartier. Quel sort est r�serv� aux r�calcitrants ? �Le wali a demand� � ces derniers de mentionner par �crit leur refus dans un document authentifi� au niveau des services communaux�, selon toujours notre interlocuteur. Au 49, avenue Kaddour- Belizidia, l�op�ration de transfert des familles, effectu�e, dimanche, � l�aide des camions de l�APC, s�est d�roul�e sans heurts. 15 membres vivant dans 4 appartements n�ont pas fait preuve de r�sistance. �On nous a donn� un F2 pour mes parents, mon fr�re et moi. Si demain l�un de nous se marie, ce sera l�encombrement.� A une centaine de m�tres plus loin, dans l�immeuble constitu� de quatre blocs, 4, 8, 10 et 12 avenue Kaddour-Belizidia, la situation est paradoxale � plus d�un titre. Les logements sont corrects et spacieux, quelques habitants, locataires aupr�s de l�Office de promotion et de la gestion immobili�re, ont mis le paquet pour les rendre habitables. Mieux que cela, l�entr�e de l�immeuble, les rampes d�escalier et autres parties constitutives ne pr�sentent pas de fissurations flagrantes. �On annonce la r�habilitation de l��difice, une op�ration qui peut �tre effectu�e sans l��vacuation des habitants. L�OPGI se pr�occupe des espaces relevant de ses pr�rogatives. A charge des locataires de refaire les retouches n�cessaires au sein de leurs habitations�, explique un locataire de l�immeuble 8. Ce n�est pas l�avis du voisin du palier sup�rieur, qui est pour l��vacuation mais en fonction des v�ritables besoins. �Je vis avec mon p�re, ancien docker, et ma s�ur mari�e, en plus de 4 enfants, dans un F2 r�am�nag� pour la circonstance. Ils veulent nous transf�rer dans un F2 � Zeramna plus exigu. Est-ce admissible ?� s�interroge- t-il. �Comment se fait-il qu�en quarante ans, je n�ai jamais b�n�fici� d�un toit d�cent. Je suis un ancien moudjahid. Je vis dans la buanderie depuis que la propri�taire du logement est retourn�e au bercail. J�ai un fils mari� qui habite avec moi�, se lamente Kerrour. Pire, la famille Salhi, habitant au deuxi�me �tage, vit depuis le 14 janvier avec le plancher d�une des deux chambres effondr�. �Toutes les instances comp�tentes ont effectu� le d�placement. En vain. Rien n�a �t� fait depuis.� Et dire que deux petits enfants y habitent. Cette op�ration, chapeaut�e par la da�ra de Skikda, ciblera 136 familles vivant dans 19 immeubles mena�ant ruine. Pour le moment deux immeubles au 4, rue Joinville et celui des arcades, pourtant figurant sur la liste �tablie par les services du CTC, n�ont pas �t� concern�s par l��vacuation. �Y seront exclues toutes les habitations dont les anciens locataires ont b�n�fici� de logements�, selon notre source.