Enfin les Yalaouis des Ath Yala, de Guenzet et de Harbil, dans le Nord s�tifien, s�organisent. Un groupe de citoyens originaires des communes indiqu�es ont lanc� le projet de la cr�ation d�une �association des Amis des Ath Yala�. L�assembl�e constitutive se r�unira le vendredi 14 ao�t prochain � partir de 9h � Guenzet. R�sidents � Guenzet et � Harbil ou faisant partie de la diaspora, des universitaires, des cadres sup�rieurs retrait�s de l�administration, des hommes venant de la fonction lib�rale, jaloux de leur r�gion, conjuguent leurs efforts et leur volont� au service du d�veloppement de cette contr�e de la Petite-Kabylie. Selon un membre du comit� de pr�paration de l�assembl�e g�n�rale constitutive, il n�y pas de pr�alable r�gional pour adh�rer � cette nouvelle structure de la soci�t� civile. En clair, il n�est pas n�cessaire d��tre natif ou ayant une filiation avec les montagnes des Ath Yala pour en faire partie. L�appel est donc lanc� en direction de toutes les bonnes volont�s. Les initiateurs de cette association proposent, pour l�heure, trois axes de travail. Au plan social, il y a fort faire dans cette r�gion montagneuse, particuli�rement en direction des personnes �g�es dont la prise en charge, c�est connu, d�pendait jadis de la solidarit� s�culaire des Ath Yala. Cette entraide r�siste n�anmoins mal face aux incertitudes politiques, sociales et �conomiques du pays mais surtout aux al�as de la transition g�n�rationnelle des Yalaouis. Il y a cependant, et c�est certain, un terrain fertile en la mati�re � exploiter. Pour ce faire, il ne manquait seulement qu�une organisation p�renne. Au plan culturel, second grand axe d�activit�s de l�association naissante, il y a un �norme potentiel � mettre en valeur et � vulgariser. Les Ath Yala descendent probablement, disent certains, de la plus ancienne tribu qui a occup� cette r�gion de la Petite-Kabylie. Elle est connue pour avoir h�rit� et fait de l�amazighit� et de l�islamit� de solides socles qui ont forg� le caract�re de ces kabyles des montagnes. Ces deux rep�res leur ont permis de faire face � diff�rents al�as, certes dans la souffrance, mais toujours plus forts devant chaque d�fi qui se pressentait devant eux durant les si�cles qui ont agit� notre pays. La pauvret� de la r�gion a pouss� ses hommes � s�expatrier vers les villes alg�riennes, particuli�rement la capitale, mais aussi en France pour revenir avec une autre vision du monde. Cet enrichissement culturel leur a facilit� l�assimilation des notions de modernit� et du discours politique nationaliste et r�volutionnaire. Le processus de lib�ration du pays depuis El- Mokrani a permis aux Ath Yala d��tre aux premi�res loges aussi bien du combat politique que militaire. L�histoire r�cente du pays indique que depuis la participation de l�un d�eux au sein du cercle cr�ateur de l�Etoile nord-africaine puis du PPA, ils �taient r�guli�rement et fortement pr�sents dans les rangs FLN et la F�d�ration de France mais surtout dans les zones de combat des wilaya 3, 4 et de la zone autonome d�Alger. Certains assumaient des fonctions de commandement ; ce qui leur vaut une grande consid�ration de la part des v�ritables r�volutionnaires du pays. Jeter un �il sur le pass� glorieux d�une entit� sociale ou d�une r�gion, et le fructifier, est un acte culturel. En la mati�re le plan de charge pour Guenzet est immense. Les capacit�s intellectuelles des Yalaouis, leur pass� et le comportement honorable de leurs a�eux face � l�ennemi a fait d�eux d�importants lieutenants pr�sents dans toutes les instances politiques, administratives, gouverne-mentales, �cono-miques et s�curitaires du pays. Certains observateurs n�h�sitent d�ailleurs pas � comparer Guenzet � un socle pour les r�gimes qui se sont succ�d� � la t�te de l�Etat alg�rien. Ces observateurs ne lisent pas cette pr�sence massive dans les rouages de l�Etat sous l�angle de l�engagement r�publicain des Yalaouis. Il y a lieu de noter que ces hommes et femmes auraient pu se constituer en diaspora puissante, tr�s puissante. Dans les ann�es 1960 et jusqu�au milieu des ann�es 1970, elle a su garder des liens forts avec tamourth et participer � des actions caritatives. Malheureusement, ce lien s�effiloche au gr� des vicissitudes que subit le pays et la r�gion. Le peu de Yalaouis rest�s au pays sont laiss�s presque seuls pour combattre les difficult�s, �conomiques surtout, La jeune g�n�ration a perdu les rep�res culturels et les liens sociologiques avec la descendance de Jedi Yala le fondateur, il y a plus de 1 000 ans de la tribu des Ath Yalas. A cette association d�y rem�dier. De son c�t�, le wali de S�tif, perspicace quant aux capacit�s de cette communaut� expatri�e qui est en mesure d�aider nom seulement la r�gion d�origine mais toute la wilaya, s�est adress�e � elle, il y a quelques mois pour lui demander de se manifester. En mati�re de d�veloppement �conomique durable, un appui compl�mentaire aux efforts les pouvoir publics est souhait� par tous d�autant plus qu�il existe un potentiel dans les secteurs de l��cotourisme, l�agriculture de montagne, l�artisanat... L�ouverture de l�autoroute, la r�fection des voies d�acc�s rapprocheront davantage Ath Yala de la capitale o� est bas�e la grande partie de la diaspora, mais aussi de S�tif, Bordj-Bou-Arr�ridj et de la France. C�est un avantage pour la r�gion.