Jamais revalorisation annuelle des pensions de retraite n�a suscit� autant de col�re et de contestations de la part des retrait�s. De nombreux articles de presse y sont consacr�s depuis plusieurs semaines et nombre de courriers des int�ress�s ont �t� publi�s dans plusieurs journaux.. Si le taux de 5% a tr�s largement indign� les retrait�s, les modalit�s de versement de cette revalorisation (retard de 4 mois, calendrier d�cal�, manque d�informations) ont contribu� � attiser le m�contentement des concern�s. Un lecteur nous a envoy� un point de vue, avec des solutions � la cl�, que nous publions int�gralement ci-dessous. Nous avons avec lui un point de d�saccord : c�est lorsqu�il propose d�exon�rer de l�IRG tous les retrait�s, quelque soit le montant de leur pension. Nous avons d�j� rappel� dans ces colonnes l�importance des imp�ts comme mesure de justice sociale, et pr�cis� � plusieurs reprises que l�on ne pouvait mettre dans un m�me sac les retrait�s percevant une pension inf�rieure � 20 000 DA, et ceux qui per�oivent des pensions sup�rieures � 100 000 DA, voire m�me atteignent 45 millions de centimes (!) par mois pour certains �cadres sup�rieurs de la nation�. Oui, chers lecteurs, vous avez bien lu 45 millions de centimes par mois. Djilali Hadjadj La pension revaloris�e des retraites n�arrivera qu�en septembre si tout va bien. Ces retards habituels de plusieurs mois sont devenus une loi incontournable pour certains responsables. De plus, les propositions (7% et 12%) du conseil d�administration de la CNR, malgr� sa bipolarit� (FNTR/DG-CNR) et ses calculs clairs et pr�cis, tenant compte des r�serves et de la �sant� de la caisse, ne sont pas appliqu�es par le minist�re de tutelle. Pourquoi ? N�avons-nous pas le droit de conna�tre la raison qui motive le minist�re � minorer et d�valuer la proposition du conseil d�administration de la CNR ? Qu�on nous donne les chiffres et les commentaires, publiquement, des uns et des autres. Une interview de responsables est n�cessaire. Par ailleurs, pour septembre, il y a plus grave encore : en effet pour les pensions voisines de 20 000 DA (par le bas), la revalorisation sera gel�e. Ces retrait�s n�auront pas d�augmentation et on leur fera une fleur pour ne pas diminuer leur pension � cause de l�application de l�IRG qui sera sup�rieure � la revalorisation. On constate un manque flagrant de vigilance de certains responsables de la CNR et de la tutelle, et un d�faut total de coordination entre les minist�res du Travail et des Finances. Les retrait�s sont-ils consid�r�s comme des citoyens n�gligeables, provisoires, en attendant leur disparition ? N�avons-nous pas, pendant des dizaines d�ann�es, servi notre pays convenablement en sacrifiant notre temps, notre sant� et en payant nos imp�ts ? Notre pension est-elle un cadeau de l�Etat ? N�est-elle pas le fruit des seules cotisations des travailleurs et de leurs employeurs, gr�ce � la production d�une plus-value ? N�est-elle pas le fruit de cette seule solidarit� horizontale et verticale des travailleurs actifs et ex-actifs ? Et ceux qui sont les plus touch�s sont les retrait�s de la classe moyenne dont la pension ne rel�ve que de leur ancien salaire et des ann�es de travail sans apport de type social de l�Etat. �Respecter les propositions du conseil d�administration de la CNR� Au contraire, on leur demande de payer des imp�ts. On oublie que la pension est une rente viag�re (une �conomie de chaussette pour les vieux jours) pay�e par avance. On consid�re le retrait� comme un travailleur actif qui b�n�ficie de salaires, primes et indemnit�s mensuelles, frais de mission et primes annuelles. Ou comme un entrepreneur � b�n�fices quotidiens (dont certains sont d�ailleurs exon�r�s de l�IRG et d�autres choses). En conclusion, et humblement, raisonnablement et justement, nous sugg�rons quatre solutions : les deux premi�res applicables imm�diatement, car r�alisables facilement et les deux autres apr�s �tude de faisabilit� entre CNR, FNTR et les minist�res correspondants. Premi�re solution : respecter les propositions du conseil d�administration de la CNR (FNTR+DG/CNR), conseil �largi aux cadres du minist�re de tutelle et qui se r�unira d�s le mois d�avril. D�cision et application imm�diates sans tergiverser, puisque les calculs seront clairs, pr�cis et tiendront compte des r�serves et de la sant� financi�re de la caisse, sans oublier l�utilisation du Fonds national de r�serve pour les retraites (FNNR) le cas �ch�ant. Seconde solution : verser la revalorisation dans la pension du mois de mai juste apr�s les d�cisions prises en avril. On �vite ainsi le probl�me des rappels qui occasionne du travail suppl�mentaire aux agents et des malentendus (au niveau des retrait�s, antennes CNR et agents CCP). Troisi�me solution exon�rer de l�IRG tous les retrait�s sans exception (et pas seulement certaines cat�gories de retrait�s et de citoyens alg�riens tels que cadres sup�rieurs, handicap�s, faibles revenus, entrepreneurs chanceux et que sais-je encore). �Une classe pauvre qui arrive difficilement � joindre les deux bouts� Nous constatons que la majorit� des retrait�s concern�s sont ceux de la classe moyenne, qui est devenue � cause de la chert� de la vie, une classe pauvre qui arrive difficilement � joindre les deux bouts. Payer encore des imp�ts sur une pension congrue � 80% maximum), c�est une provocation �conomique, sociale et politique. Il est du devoir de notre syndicat et du minist�re du Travail d�expliquer au minist�re des Finances et plus haut encore, la justesse de cette exon�ration. Ce n�est pas avec nos imp�ts que le pays sera construit mais gr�ce aux entreprises productrices et (h�las) avec la manne provisoire des hydrocarbures. Nous, nous avons fait notre part de labeur et verser des imp�ts pendant plus de trente ans. Alors basta ! Quatri�me et derni�re solution : �viter de m�langer les droits r�els des retrait�s (d�pendant du seul budget de la CNR et des cotisations des travailleurs/employeurs) et les compl�ments et indemnit�s � caract�re social aliment�s par le budget de l�Etat, tels que CD, ICPR et autres avantages pour des consid�rations non li�es au nombre d�ann�es de travail et au montant des anciens salaires de l�int�ress� et de ses contributions sociales. Ces compl�ments (� juste titre certainement, surtout le respect d�un minimum de pension) pourront �tre g�r�s et vers�s par d�autres structures non- CNR, telles que les DAS (directions de l�action sociale), le minist�re de la Solidarit�, les da�ras, APC ou autres. Pour les concern�s, les calculs de leurs droits n�en seront que plus clairs et les malentendus entre retrait�s et CNR �vit�s. Excusez ces longs d�veloppements. Ouvert � toutes id�es. Salutations ramadanesques.