Ils �taient venus nombreux pour apporter chaleur et r�confort aux enfants hospitalis�s au niveau du service de p�diatrie du CHU Mustapha-Pacha. Particuliers, b�n�voles et une troupe de clowns �Les amis de tchikano� se sont donn� le mot pour offrir quelques heures de bonheur � ces enfants clo�tr�s entre quatre murs depuis plusieurs mois pour certains. C��tait un samedi apr�s-midi. Amar, 50 ans, arrive les bras charg�s de jouets et de friandises. C�est un habitu� des lieux. �Je n'attends pas les grandes occasions comme l�A�d pour faire des dons, confie-t-il. L�id�e de voir des enfants souffrir m�insupporte. Dieu m�a combl� de ses richesses. C�est ma mani�re � moi de donner aux autres un peu de ma fortune.� L�action des b�n�voles Atteints d�un cancer pour la plupart, de nombreux enfants ayant subi une chimioth�rapie n�ont pu rejoindre la salle du rez-de-chauss�e o� un spectacle �tait donn� par le clown Papaniou. Au menu : tours de magie, chansons et marionnettes. Assis sur un banc, les bout�choux ne perdent pas une miette des simagr�es de Papaniou. Les b�n�voles d�cident de monter dans les chambres � l��tage porter des cadeaux, des livres de coloriage et des gourmandises aux petits rest�s pr�s de leurs m�res. Il y a A�cha, directrice technique dans une agence de voyage ; Cherifa, assistante dans une soci�t� �trang�re ; Amar, promoteur immobilier ; Jeanne, retrait�, et Latrache �tudiant � Bab- Ezzouar. ` Moyenne d��ge : entre 25 et 70 ans. Motivation : apporter un rayon de soleil dans le ciel de tous ces enfants auxquels la maladie a arrach� l�insouciance. Les mamans sont l�. Elles ont laiss� mari et foyer pour servir de garde-malade. Radia, 30 ans, a quitt� S�tif o� elle r�side pour accompagner son fils Amir, 5 ans, atteint d�une leuc�mie. �Cela fait 4 mois que nous sommes � l�h�pital, dira-t-elle. Mon fils subit une chimio tous les 21 jours. C�est une v�ritable �preuve � laquelle je n��tais gu�re pr�par�e. Parfois, je me dis que c�est juste un cauchemar et que je vais me r�veiller. H�las�� Le courage des mamans Dans une autre chambre, une maman porte son enfant de 2 ans dans les bras. Il est atteint d�un cancer des yeux. �Je viens de M�d�a et cela fait 4 mois que je suis dans ce service �, nous r�v�le-t-elle. L��quipe des b�n�voles distribue cadeaux et barres chocolat�es. Parmi ces mamans, certaines ont d�autres enfants qu�elles ont d� abandonner derri�re elles, la mort dans l��me. C�est le cas de Safia, une jeune maman de 23 ans, originaire de Tizi Ouzou. Allong� dans un berceau, Sa�d, son petit gar�on de 18 mois, nous gratifie d�un sourire lumineux. Il n�a pas pu r�sister au chocolat que lui tend Amar. �Les m�decins m�ont expliqu� que son syst�me immunitaire ne fonctionnait pas, nous r�v�le Safia. �Je souffre doublement. D�abord � cause de cette maladie et puis parce que j�ai laiss� la s�ur jumelle de Sa�d � la maison. Et comme un malheur ne vient jamais seul, mon mari a perdu son emploi. Son patron l�a mis � la porte � cause de ses absences r�p�t�es lors de l�hospitalisation du petit il y a 3 mois.� Discrets, d�autres b�n�voles viennent d�arriver. Il s�agit d'un groupe de jeunes les bras charg�s de bananes et de bouteilles d�eau min�rales. Une dame, quant � elle, nous confiera apporter r�guli�rement jouets et linges aux enfants. �J�ai sensibilis� mes amies qui me gardent les v�tements de leurs enfants pouvant encore servir.� Des dons qui sont toujours accueillis avec bonheur par ces hospitalis�s. �Certaines femmes n�ont pas la chance de recevoir la visite r�guli�re de leurs familles qui habitent loin. Elle sont sans ressources, mais demeurent tr�s dignes�, dira Jeanne, cette b�n�vole de 70 ans qui distribue calins et sourires et que tous les enfants adorent. Le courage de toutes ces femmes confront�es � cette dure r�alit� force le respect. Si la plupart b�n�ficient de la compr�hension et la compassion de leurs familles, d�autres ne r�coltent que brimades, insultes et humiliation de la part de leurs maris qui leur reprochent leur longue absence de leur foyer. �J�ai vu un jour un �poux gifler sa femme lorsqu�elle lui a annonc� que l�hospitalisation de leur enfant atteint d�un cancer allait se prolonger �, nous raconte Safia. Nous avons �galement rencontr� une dame de Biskra qui est au chevet de son fils de 4 ans atteint d�un cancer et d�un diab�te : �Au lieu de me soutenir dans cette p�nible �preuve, mon mari n�a pas trouv� mieux que de se remarier pendant que j��tais � l�h�pital�, raconte-t-elle. Un comportement indigne qui va � l�encontre du c�l�bre dicton qui dit : �Pour le meilleur et pour le pire.� Sabrinal