Un enfant a trouv� la mort, jeudi dernier, � proximit� d�un chantier de construction � Rouiba. L�accident s�est produit vers 15h30, dans la r�gion dite Swachette, lorsqu�une cl�ture en parpaings s�est subitement effondr�e sur deux fr�res qui rentraient du coll�ge. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Mohamed, 11 ans, est mort alors que son fr�re a�n�, Aymen, �g� de 13 ans, a �t� gri�vement bless�. Actuellement hospitalis�, il semble, selon son p�re, qu�il doive subir une intervention chirurgicale. C�est dans le quartier d�favoris� de Ha� Enassr, relevant de la commune de Rouiba, que r�sident les deux fr�res. De la route nationale s��tire une longue et p�nible piste avant d�atteindre le quartier. Une centaine de gourbis align�s sur le bord d�un oued s�offrent � la vue. La route en piste les surplombe. Sur l�autre c�t� de la route, de vastes pr�s s��talent sur plusieurs hectares. C�est sur ces terrains qu�une tente a �t� �rig�e face � l�habitation pr�caire de la famille des victimes pour accueillir les proches et les amis venus pour les soutenir. �Ce jour-l�, il pleuvait � torrent et le vent soufflait tr�s fort. Mes enfants ont �t� surpris par la chute subite du mur�, explique le p�re des victimes avant de s��loigner. C�est dans une �troite pi�ce de 2 m sur 1,5 m que nous avons rencontr� la m�re des deux coll�giens. En guise de cuisine, une minuscule pi�ce de 1 m2 dont les murs sont d�cor�s de profondes fissures est plong�e dans une obscurit� pesante malgr� la lampe suspendue au plafond. �D�habitude, les jeudis, mes enfants terminent leurs cours � 17h30. Leur p�re s�appr�tait � aller les r�cup�rer. Chose qu�il avait l�habitude de faire � chaque fois qu�il a du temps libre. Mais ce jour-l�, ils les ont lib�r�s avant l�heure. A 15h, ils �taient dehors et d�j� en route pour la maison�, explique leur maman avant de s�effondrer en larmes. Une voisine venue la soutenir poursuit : �Nos enfants ont l�habitude de parcourir plus de 2 km par jour. Ils sont oblig�s de traverser la route nationale et un oued pour aller � l��cole. En hiver, l��tat lamentable des lieux rend leur travers�e tr�s p�nible, voire parfois impossible�. Elle insiste sur l�absence du transport scolaire qui aurait pu, dit-elle �faciliter le d�placement de tous les enfants scolaris�s�. Dans ce bidonville qui date d�avant 1995, plus de 800 habitations pr�caires sont d�nombr�es. Ces baraques donnent sur un oued dont la surface est orn�e de d�chets m�nagers qui d�gagent une odeur naus�abonde. L��lectricit� est install�e gr�ce � des initiatives personnelles des habitants. Chez la famille de la victime, par exemple, l��lectricit� n�a �t� introduite que depuis deux mois. �Ici, l��lectricit�, nous l�avons vol�e pour nous permette d��clairer nos maisons�, avoue un sexag�naire. Des planches de bois ont �t� jointes pour former des �poteaux� assez courts o� de longs c�bles de fortune viennent s�attacher. Ils sont tellement ramifi�s en forme de toile d�araign�e avant de finir devant chacune des baraques. �Nous vivons au quotidien le danger d�une �lectrocution. Il y a quelque mois, une brebis a �t� br�l�e par un c�ble �lectrique qui s�est subitement d�tach� de l�un des poteaux�, t�moignent plusieurs habitants du site. L�eau, cette source de vie, fait elle aussi d�faut. Les habitants se chargent eux-m�mes de r�soudre ce probl�me par l�achat de citernes d�eau pour assurer leurs besoins en cet �l�ment vital. Quant au semblant de route qui traverse le quartier et qui a �t� r�alis� gr�ce aux efforts des occupants de cet amas d�habitations pr�caires, elle est impraticable.