Les associations, les caf�s-restaurants tenus par des Alg�riens et des initiatives citoyennes avaient tout r�gl� � l�avance. Ecrans g�ants, plasma acceptable, salles lou�es, tout a �t� pr�vu. De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Je jour du match de Khartoum, l�Alg�rien avait le choix, un bon choix, pour suivre cet interminable Egypte-Alg�rie. Le vert �tait partout dans Bruxelles avant le coup d�envoi de la rencontre. Drapeaux, banderilles, casquettes, tricots, bandanas, tous �vert, blanc, rouge�, s��tendaient sur plusieurs quartiers bruxellois. Les groupes de musiciens improvis�s et chantant du �milano� et du �torino� ont parcouru la ville d�s le d�but de l�apr�s-midi, rappelant aux uns et autres autres de ne pas oublier Khartoum. Dans l�un des rassemblements d'Alg�riens o� je me trouvais, une vieille dame belge, pas intimid�e du tout par le vacarme, demande � l�un des Alg�riens : �C�est quoi que vous f�tez, la victoire des �colos ?� �Non Madame, nous nous pr�parons � c�l�brer la victoire des ... Verts�. J�ai d� intervenir pour trancher le quiproquo. Les Verts dont parle notre jeune Alg�rien ne sont pas ceux auxquels pense la Bruxelloise. J�ai suivi la rencontre au Boston-Pub, tenu par le trio Zoubir-Belloumi-Yasser. Tous trois Alg�riens. Belloumi n�est pas un sobriquet. C�est le pr�nom donn� par le p�re en 1982 lors de la victoire contre l�Allemagne. Au Boston, il y avait un plus au programme. En cas de victoire alg�rienne, �une loubia aux pieds de veau� sera servie. Qui refuserait une telle offrande connaissant, ici, le talent de cuisinier de Zoubir, notamment en mati�re de loubia ? Ambiance de folie, brouhaha, danses, musiques. Puis d�but de la rencontre. Les visages se figent, la r�alit� reprend le dessus sur le virtuel. Tension extr�me. Questionnements. Angoisse. Chaouchi sera-t-il � la hauteur ? Yebda est-il r�tabli. Selon des clients �experts�, tout est en ordre, l��quipe alg�rienne est en ordre, l��quipe alg�rienne est dans son jour. Les 20 premi�res minutes sont, il est vrai, rassurantes. Une d�fense soud�e, un gardien inspirant confiance, un double rideau fonctionnant bien... Et puis vint la 40e minute, le but de Antar Yahia, la prestigieuse, la sublime r�alisation. Plus rien n�est comme tout � l�heure. Chaises renvers�es, tables se transformant en sc�ne de danse, les g�rants de l��tablissement laissent faire. Boualem Sid Che�kh (Boufarik) : �Si tu me laisses le temps, je te r�dige un po�me pour ton article... J�ai pass� une soir�e o� mon c�ur a failli s�arr�ter. Je suis heureux, tr�s heureux de la qualification des n�tres, surtout apr�s ce qu�ils ont subi comme provocations au Caire.� Wahid, grand animateur et presque indispensable dans ce genre de �soir�es �, nous dira : �Je m�en fou de savoir si on a bien jou� ou non, l�essentiel, c�est d�avoir gagn�.� Tout le monde quitte le Boston et promet d�y revenir dans une � une heure et demie. Direction la Bourse, centre de Bruxelles. L�, vraiment, c'�tait impressionnant. On avait l�impression que la communaut� alg�rienne de Bruxelles (5 000 selon les statistiques officielles) �tait majoritaire, ici. Tout, ce soirl�, �tait entre les mains des Alg�riens. Le grand�place, le th��tre de la Bourse, espaces et ruelles adjacents, je ne parle pas de l�ambiance, elle �tait de feu ! Le vert a envahi la capitale belgo-europ�enne en ce 18 novembre 2009. Les Alg�riens et les Belges s�en souviendront...