Lazizi Athmane est un arbitre connu sur les rings. Il est appartient � cette race d�arbitres qui marie le geste � l��l�gance. En un mot, Lazizi Athmane est cette cat�gorie, rare d�ailleurs, d�arbitres qui se caract�risent par un style, une d�marche royale, voire imp�riale. Il deviendra arbitre international en 1994, alors qu�il n�avait que 33 ans. Depuis, son ascension fut fulgurante, puisqu�il officia dans de nombreuses joutes pugilistiques continentales, internationales. Lazizi Athmane a m�me �t� l�un des rares arbitres africains � �tre d�sign� pour arbitrer aux Jeux olympiques, ceux d�Ath�nes en 2004. R�cemment, il a �t� de ceux qui ont �t� d�sign�s par l�AIBA pour arbitrer lors de la coupe du Pr�sident qui s�est d�roul� en Azerba�djan du 6 au 12 du mois en cours. Durant cette manifestation intercontinentale, le referee alg�rien a obtenu la troisi�me �toile qu�il a fi�rement �pingl�e sur son badge international vert. Notre compatriote est le seul, parmi les arbitres africains d�sign�s, � avoir dirig� un combat en finale, tout en jugeant trois empoignades sur les 11 finales programm�es. C�est un parcours sans faute. Dans cet entretien, Lazizi Athmane a retrac�, pour les lecteurs du Soir d�Alg�rie, tous les faits se rapportant � l�arbitrage ainsi qu�aux perspectives de son d�veloppement. Le Soir d�Alg�rie : Nous avons appris, r�cemment, que vous avez �t� honor� par l�AIBA. Peut-on savoir quelle est la distinction que vous avez obtenue ? Et c�est quoi au juste ? Lazizi Athmane : D�abord, permettez-moi de saluer les lecteurs du Soir d�Alg�rie et de permettre de remercier votre quotidien qui, en toute franchise, couvre la boxe et en parle souvent. Quant � votre question portant sur la distinction dont on a �t� gratifi�s par l�AIBA, sachez que cette derni�re a instaur� un syst�me de classement des arbitres internationaux � partir du grade continental qui est fond� sur l�attribution d��toiles, celles-ci vont de 1 � 3. Les arbitres qui re�oivent 3 �toiles sont consid�r�s comme �tant les meilleurs sur la sc�ne mondiale. Les responsables de l�AIBA, suite aux appr�ciations qu�ils ont formul�es � l��gard des juges arbitres, nous ont attribu� 3 �toiles. Concr�tement, 3 �toiles, cela veut dire quoi ? Cela veut dire tout simplement que tous les arbitres class�s 3 �toiles constitueront le r�servoir dans lequel puisera l�AIBA pour d�signer les juges-arbitres pour officier lors des joutes mondiales et olympiques. Quel est votre avis sur l��volution de l�arbitrage au niveau mondial depuis que l�AIBA a introduit des nouveaut�s sur le plan comp�titif et le volet arbitral ? Sur le plan comp�titif, l�AIBA a introduit de nouvelles comp�titions devant augmenter le volume comp�titif des boxeurs. Un fait positif, d�autant plus que les boxeurs internationaux boxent souvent, ce qui permet � la boxe d��tre omnipr�sente sur la sc�ne m�diatique. L�AIBA a aussi r�glement� les combats de boxe en interdisant aux boxeurs qui ont pris l�avantage des points de tourner en rond sur le ring. D�sormais, les arbitres sont instruits de formuler des r�primandes et m�me des avertissements en direction de ces boxeurs qui refusent de boxer jusqu�au dernier coup de gong. C�est assimil� � une obstruction. Et sur le plan africain et national ? En Afrique, gr�ce aux directives et � la comp�tence de Bessalem Abdellah, pr�sident de la CAB et vice-pr�sident de l�AIBA, l�arbitrage a nettement �volu�, puisque les arbitres africains sont de plus en plus appel�s � officier lors des joutes mondiales et olympiques. Ces d�signations ont �t� faites apr�s que la commission mondiale d�arbitrage eut constat� que l�arbitrage africain est de qualit�. Ce rel�vement du niveau est d� aux nombreux stages et autres recyclages organis�s par l�instance continentale que pr�side notre compatriote Bessalem Abdellah. Franchement et sans hypocrisie aucune, Bessalem Abdellah a beaucoup aid� l�Afrique gr�ce � sa comp�tence av�r�e et sa notori�t� mondiale. A titre de pr�cision, laissez- moi ajouter que M. Bessalem fait partie du comit� restreint, compos� de cinq personnes seulement, qui a la charge d�administrer la boxe au niveau mondial. Sans flatterie aucune, Bessalem jouit d�un grand respect au sein de l�AIBA et des dirigeants de la boxe mondiale. Quant � l�arbitrage au niveau national, il est � rappeler que l�Alg�rie compte de nombreux arbitres internationaux. Rien qu�� la fin 2007, quand on pr�sidait aux destin�es de la CNJA en collaboration avec l�ancien secr�taire g�n�ral de la FAB, nous avons pr�sent� 14 arbitres � l�examen international. Tous les candidats au grade ont �t� admis. C�est l� un fait qui nous fait honneur. En ce moment et sous la pr�sidence �clair�e de Bessalem Abdellah, pr�sident de la FAB, et de Zidoune Mustapha, pr�sident de la CNJA, la formation est en pole position, d�ailleurs un stage au profit d�arbitres f�minins est pr�vu durant la p�riode allant du 25 au 30 du mois en cours. Ce stage sera encadr� par Aggoune Azzedine, Zidoune Mustapha et moi-m�me. Donc nous pouvons affirmer que l�arbitre alg�rien est bien vu ? Evidemment. L�arbitre alg�rien est bien vu au niveau mondial, car il est des plus neutre quand il s�agit de la d�signation du vrai vainqueur ainsi que de l�application des r�gles de boxe. Revenons � vous, que peut vous apporter de plus, mis � part le fait que vous soyez dans les faveurs de l�AIBA en tant que arbitre, la distinction dont vous venez de b�n�ficier ? D�j�, elle me place dans l�effectif choisi par l�AIBA pour une derni�re �valuation au Canada dans les prochains jours, et ce, dans l�optique d��tre d�sign� pour les prochains Jeux olympiques de la jeunesse devant se d�rouler en 2010 au Singapour. Aussi, cette distinction a incit� les responsables de l�AIBA � me proposer un si�ge au sein de la Commission mondiale de l�arbitrage en tant que membre � part enti�re. M�me la CAB m�a propos� de pr�sider la commission africaine des jugesarbitres. Bien entendu, cet honneur ne me laisse pas insensible et que je ne le consid�re pas exclusivement envers ma personne, mais envers mon pays, l�Alg�rie. Mais en toute honn�te, j�ai d�clin� poliment ces offres, car je consid�re que j�ai des choses � donner sur les rings en tant qu�arbitre et qu�il me reste beaucoup � apprendre dans le domaine de l�arbitrage. On vous surnomme �le prince des rings�, est-ce que ce qualificatif vous sied ? Je n�ai aucun commentaire l� dessus parce que quand je suis d�sign� pour arbitrer un combat, je ne regarde que les boxeurs qui s�affrontent selon les r�gles de la discipline, mais cela dit, il ne me d�pla�t gu�re que l�on me surnomme ainsi. Y a-t-il quelque chose que vous voulez ajouter � nos lecteurs ? L�arbitrage dans le monde a �volu�, il doit en �tre de m�me en Alg�rie et c�est gr�ce � la formation continue que le corps arbitral s��panouira davantage. En ce qui me concerne, je mets ma modeste exp�rience dans le domaine au service de la FAB pour poursuivre cette noble mission de formation. Aussi, je tiens sinc�rement � remercier votre quotidien pour l�int�r�t qu�il accorde au noble art.