Encore une fois, des dizaines de propri�taires de fusils saisis par les autorit�s au d�but de l�ann�e 1994, au niveau de la wilaya de Bouira, se sont rassembl�s hier devant le si�ge de la wilaya dans l�espoir de voir le wali. Ils sont tous �g�s de plus de 70 ans, et viennent du monde rural, issus de toutes les communes de la wilaya de Bouira. Cependant, les protestataires natifs des Ath-La�ziz et de Ha�zer ainsi que ceux de la p�riph�rie de la commune de Bouira, sont plus nombreux tant les moyens leur permettent d��tre pr�sents � chaque fois. Hier, ils �taient encore une fois des dizaines pour ne pas dire des centaines � r�pondre pr�sents � l�appel qui a �t� fait par leurs pairs dans l�espoir de �secouer un peu plus les choses et de rappeler aux autorit�s et aux responsables centraux que leurs fusils sont toujours confisqu�s�. Hier, et devant le chef de cabinet de la wilaya qui est sorti � leur rencontre, certains ont perdu leur sang-froid. �Vous nous avez humili�s� criaient plusieurs vieux qui furent bouscul�s quelques minutes auparavant dans le vestibule par des policiers. �Cessez de nous mentir, rendez-nous nos biens� criaient d�autres. Une fois le calme revenu, ammi Moh Amghar de Ha�zer prit la parole : �Vous savez, � cause des armes qui nous ont �t� subtilis�es par l�Etat, nous avons presque perdu notre honneur. Depuis plusieurs ann�es, nous n�avons cess� de r�clamer nos armes alors que l�Etat nous r�pond par des faux-fuyants. Nous vous disons une seule chose : soit vous nous rendez nos armes pour d�fendre notre honneur face aux criminels et autres terroristes, soit, la prochaine fois que nous serons l�, tirez sur nous. Nous ne voulons plus d�une vie d�shonorante que nous menons actuellement.� Un autre, Ahmed Ben Amouri de Bouira, moudjahid de son �tat, ayant fait la prison durant la guerre de Lib�ration nationale abondera dans le m�me sens : �J�ai combattu la France aux c�t�s de mes fr�res dont plusieurs sont morts, que Dieu ait leurs �mes, et apr�s sept ans de guerre, nous avons r�ussi � chasser le colonialisme fran�ais de notre pays arros� par le sang des chouhada et le sacrifice de milliers de moudjahidine dont je fais partie. Aujourd�hui, dans notre ch�re patrie ind�pendante, depuis 15 ans (1994), je ne cesse de r�clamer mon fusil et � chaque fois, je re�ois des mensonges. Apr�s 7 ans de guerre, nous avons r�ussi � recouvrer notre ind�pendance mais dans notre pays ind�pendant, apr�s 15 ans, je n�ai pas pu r�cup�rer mon bien. Je dis bien mon bien propre, mon fusil de chasse. Expliquez-moi pourquoi ?�. Face � cette v�rit� toute nue, le chef de cabinet ne put r�pondre que par le silence. Enfin, un autre parlera au nom de ses camarades en rappelant leur principale revendication : � Rendez-nous nos fusils ou donnez-nous de l�argent pour en acheter d�autres�. Le chef de cabinet qui a �cout� toutes ces dol�ances leur rappela toutes les initiatives faites au niveau de la wilaya pour saisir les autorit�s centrales ; il leur fera savoir �galement le travail fait par nos d�put�s, qui ont interpell� directement le ministre de l�Int�rieur au sujet de ces armes saisis et la r�ponse donn�e par Zerhouni qui a d�clar� que la restitution des fusils de chasse se fera en temps voulu, c'est-�-dire une fois la menace terroriste aura �t� totalement �cart�e... En tout �tat de cause, � l�issue de ce rassemblement, le chef de cabinet a promis de saisir, encore une fois, les responsables du minist�re de l�Int�rieur sur la question de ces fusils saisis durant l�ann�e 1994, et dont le nombre avoisinerait les 9 000 � l��chelle de la wilaya de Bouira, et un peu plus de 50 000 � l��chelle nationale.