La tentative des pouvoirs publics de faire main basse sur les mutuelles n�a pas tard� � faire r�agir celles-ci. Plus de 20 mutuelles se sont constitu�es hier en comit�. Fortes de plus de un million d�adh�rents et de 7 millions de b�n�ficiaires, les mutuelles ripostent en proposant leur propre vision de ce que devra �tre le texte les r�gissant. Un m�morandum sera remis au gouvernement. Nawal Im�s - Alger (Le Soir)- La proclamation hier de la naissance du Comit� de coordination des mutuelles se veut un signal fort en direction du minist�re du Travail : les mutualistes refusent la remise en cause des valeurs mutualistes. En s�organisant de la sorte, ils exigent d��tre consid�r�s comme une force de proposition et refusent d��tre marginalis�s comme ils l�avaient �t� lors de la derni�re tripartite. Cette derni�re avait, en effet, abouti � la mise en place d�un groupe de travail charg� d'�tudier le dossier des mutuelles. A la cl�, la loi 90-33 r�gissant les mutuelles devra conna�tre des modifications. Ce que refusent les mutualistes, c�est que cette r�vision se fasse sans aucune concertation des principaux concern�s. C�est pour s�inviter dans le d�bat que les mutualistes ont �labor� hier un m�morandum qu�ils comptent adresser au gouvernement, au patronat et � l�UGTA. Ils y affirment que �les mutuelles sociales s�inqui�tent au sujet des nouvelles reformes mises en �uvre par le minist�re charg� de la s�curit� sociale�. Les mutualistes redoutent les effets de la contractualisation des structures de sant� et des prescripteurs de soins qui auront comme effet l�augmentation des actes m�dicaux, des frais d�hospitalisation et la prise en charge du diff�rentiel de prix entre le prix r�el et le tarif de r�f�rence. D�un autre c�t�, les mutuelles attendent des clarifications au sujet du taux de cotisation. Elles pr�conisent, pour faire face aux risques suppos�s ou attendus, l�augmentation du taux de cotisation au-del� des 1,5 % pr�vu par la loi et la r�vision du taux d�affectation des ressources provenant des cotisations, notamment du taux affect� aux frais de fonctionnement. Les mutuelles estiment que �le taux plafond de 1,5 % est d�j� remis en cause par les cotisations li�es aux prestations facultatives et � la retraite compl�mentaire�. Les participants � la r�union d�hier sont tomb�s d�accord sur le fait que la solution r�side dans la r�vision de la loi 90-33 en introduisant �plus de rationalit� et de transparence dans la gestion des mutuelles sociales�. Ils proposent que la r�vision porte sur �une meilleure d�finition des prestations, notamment celles facultatives, un encadrement des pr�ts sociaux et des aides, la clarification du statut et du r�le de la direction administrative�. Les mutualistes plaident �galement pour une plus grande libert� et consid�rent que le quorum exig� de 3 000 mutualistes pour la cr�ation d�une mutuelle freine l��mergence de petites mutuelles au niveau local. Ils revendiquent �galement la mise en place d�un num�ro de registre de commerce pour chaque mutuelle, la cr�ation d�un plan comptable sp�cifique aux mutuelles, l�exon�ration des mutuelles de la TVA, de l�IBS et de la TAP. Les mutualistes ont �galement fait des propositions au sujet de la retraite compl�mentaire : ils estiment que les mutuelles ne peuvent pas toutes prendre en charge de mani�re �gale une telle prestation. Les petites mutuelles par exemple en seront incapables. C�est pour cette raison qu�ils proposent la cr�ation d�une mutuelle sp�cialis�e dans la retraite compl�mentaire, comme cela se fait d�j� dans de nombreux pays europ�ens.