7 millions de bénéficiaires pour 1,2 million d'adhérents cotisants. La 2e Conférence nationale des mutuelles qui devait se tenir hier à Alger sous le thème «Mutualité: parcours et vision d'avenir», a été reportée à une date ultérieure a-t-on confirmé à L'Expression au siège de la Mutuelle «Mhyfe» à Kouba où active le Comité de coordination des mutuelles (CCM). Ce report a été décidé, selon le président du comité, M.Harmat, dans le but de «débattre des problèmes et jeter les bases d'une organisation pérenne qui puisse permettre au comité de jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social du pays». Cette deuxième conférence intervient à la veille de la tripartite, dont un point de l'ordre du jour sera consacré spécialement à la question de la mutualité, ajoute Harmat. Les membres élus du CCM qui représentent aujourd'hui 28 mutuelles contre 33 auparavant, ont tenu à souligner que leur organisation est «légaliste» et que «les relations qui gèrent les syndicats et les mutualistes sont très claires.» Unanimes, ils dénoncent les entraves posées par le ministère du Travail qui «veut étatiser les mutuelles en les empêchant de travailler». Ainsi, les agréments constitutifs ne sont plus accordés par le ministère du Travail même après une «enquête moralisante» normale diligentée par le ministère de l'Intérieur regrette le comité. Un membre du comité s'est même interrogé sur la position de «Sidi Saïd qui joue le jeu du ministre». Le comité a été créé depuis 14 ans après un refus de créer une Fédération qui pourrait adhérer à des organisations internationales, maghrébines et arabes ont-ils regretté. Ils ont, par ailleurs, dénoncé qu'au bout de quatre ans d'existence, aucun renouvellement n'a été opéré depuis deux ans déjà, au sein du Conseil consultatif de la mutualité sociale. La 2e conférence, se tiendra à la veille de la réunion de la tripartite, (gouvernement, patronat et syndicat). Un point inscrit dans le programme de travail de cette rencontre sera spécialement consacré à la question de la Mutualité, a-t-on expliqué. Dans l'ordre du jour figure, notamment la création d'une «autorité de régulation des mutuelles». Celles-ci, rappelle-t-on, financent des prestations à 7 millions de bénéficiaires avec les cotisations de 1,2 million d'adhérents, faisant d'eux les plus nombreux membres de toutes les organisations sociales. Le comité de coordination des mutuelles, ne veut pas être représenté par l'Ugta, comme l'entend le ministre, et réclame sa participation indépendante à la tripartite. Au cours de celle-ci, le comité propose de débattre de la redynamisation du Comité national consultatif des mutuelles sociales et la formation des mutualistes. Les membres du comité ont regretté par ailleurs, que le ministre «n'a jamais voulu nous recevoir» se sont-ils plaints à L'Expression. Ils ont également fortement dénoncé le «mépris» auquel ils sont soumis lorsqu'on discute de l'argent des cotisations des mutualistes au niveau d'instances privées comme le patronat. Ils ont tristement évoqué l'enquête de l'IGF sur les finances de la mutuelle qui a dressé un bilan négatif des accusations formulées. Comme dernières paroles, le président du Comité a déclaré: «Nous ne sommes pas des trouble- fête, nous voulons sincèrement contribuer au dialogue au bénéfice du travailleur.» Les membres du CCM sont tous volontaires et travaillent bénévolement à titre libre et individuel, précise-t-on.