Le comité de coordination des mutuelles se dit être le représentant légal et légitime des mutualistes et refuse que l'amendement de la loi les régissant soit discuté avec le patronat. Fort de ses 1,2 million d'adhérents, le comité de coordination des mutuelles vient de monter au créneau à la veille de la tenue de sa deuxième conférence nationale prévue le 31 janvier prochain à Zéralda. En effet, un point de presse a été organisé hier par les membres du comité pour rappeler une fois de plus la position “intransigeante” des mutualistes par rapport aux projets et visions des pouvoirs publics quant à la gestion des mutuelles. D'aucuns n'ignorent que ces dernières sont gérées par la loi régissant les associations, mais les pouvoirs publics ont décidé d'y apporter des amendements qui répondraient aux réformes engagées dans le secteur de la Sécurité sociale. Ce que le comité de coordination des mutualités refuse “catégoriquement”. “Il est vrai qu'il existe des insuffisances qu'il faut revoir dans cette loi mais, en général, elle est correcte et nous refusons que ce soit toujours notre cadre juridique”, note d'emblée Cheriki, président du comité. Et d'ajouter : “Nous voulons que les pouvoirs publics sachent que le comité de coordination de la mutuelle est le représentant légal et légitime des mutualistes.” Il est, par conséquent, le seul habilité à discuter de sa gestion et de son avenir. “Nous demandons pour cela à ce que nous soyons partie prenante dans les discussions portant sur la nouvelle loi prévue à la prochaine tripartite” qui devrait se tenir d'ici le mois de mars prochain. Les présidents des différentes mutualités présents à la conférence de presse étaient unanimes : “Nous refusons et nous ne comprenons pas pourquoi le patronat discute de la gestion de cotisations de travailleurs à la place de leurs représentants légaux, les mutualités.” Pour cela, le comité demande le report sine die des travaux de la tripartite consacrée entre autres à la discussion du nouveau texte de loi régissant les mutualités. “Le dossier n'est pas très urgent. Nous avons bien fonctionné pendant plus de 20 ans dans le cadre juridique actuel et nous pouvons patienter encore quelques mois.” Ceci, notent les mutualistes, nous permettra d'apporter notre vision et nos amendements mais toujours dans le même cadre juridique (lois régissant les associations) et non celle de la Sécurité sociale. Les mutualistes s'interrogent sur la non-implication du conseil consultatif des mutualités mis en veilleuse depuis deux ans, quatre années après sa création. “Pourquoi recourir au patronat et non à ce conseil ?” Pour les conférenciers, “les pouvoirs publics tentent d'avoir la mainmise sur les mutualités en proposant leurs subventions et en faisant d'elles des assistés, ce que nous refusons car nous sommes autonomes et indépendants et capables de développer ce créneau pourvu qu'on nous laisse travailler dans le cadre de la solidarité et de l'entraide”, faute de quoi, les 1,2 million d'adhérents seront mobilisés.