Tiraill�s entre, d�une part, le besoin de quitter leurs chalets et fuir la pr�carit� dont-ils font les frais depuis 1958 et, d�autre part, le spectre de se retrouver entass�s dans des F2 exigus � Tessala- El-Merdja, une localit� situ�e � une trentaine de kilom�tres � l�ouest d�Alger, dans la r�gion de Boufarik, les locataires de la cit� Za�tcha, dans la commune de Sidi-M�hamed, sont dans un grand d�sarroi. Et les sorties m�diatiques des P/APC tout comme celle du wali d�l�gu�, dans la da�ra de Sidi-M�hamed, ne sont pas pour les rassurer. Plut�t des ballons-sondes ravivant la tension et accentuant le ressentiment d�exclusion et de m�pris, estime-t-on. Lyas Hallas � Alger (Le Soir) - Bien que promesse leur a �t� faite d��tre relog�s dans des appartements spacieux, les habitants de la cit� Za�tcha disent craindre que l�on ne leur attribue que des F2. �Le site d�habitations qu�ils nous ont promis, � Tessala-El-Merdja, abrite 1 300 logements dont les deux tiers sont des F2. Et une partie de ces appartements, r�alis�s avant que Bouteflika n�en interdise � jamais la construction, a �t� attribu�e aux occupants d�un bidonville d�Hydra. 923 familles y ont �t� relog�es au titre de la m�me op�ration. Qu�en restera-t-il pour nous accueillir ?� s�interroge Bachir, la quarantaine. Le pr�sident du comit� du quartier, Tayeb Chiheb, pr�cise que le baraquement de Za�tcha compte exactement 291 foyers, dont 10 seulement sont des nouveaux mari�s qui, �ventuellement, pourraient accepter des F2. En ce qui concerne les autres, ajoutera-t-il, il s�agit de familles nombreuses qui comptent 7 � 10 personnes. �Qu�est-ce que pourrait signifier 291 foyers comparativement au bidonville d�Es-Semmar, par exemple, qui abrite des milliers de familles ? Et puis, cela fait 50 ans qu�on nous fait des promesses, sans qu�elles d�passent le stade de bonnes intentions. Devrait-on leur faire confiance encore une fois ?�, rench�rit un trentenaire. En tout �tat de cause, leur sort n�est toujours pas tranch�, et les affectations des logements n�ont pas encore �t� rendues publiques. Leur recasement interviendra probablement au courant de la semaine prochaine. Or, les d�clarations contradictoires des responsables de l�administration et du maire de Sidi-M�hamed ont suscit� certaines appr�hensions et aliment� la tension. �Au d�part, le wali d�l�gu� de Sidi-M�hamed nous a r�unis et promis de nous reloger dans des habitations d�centes. Il a m�me �voqu� la possibilit� de nous laisser le choix d�opter pour d�autres sites, � Draria, aux Bananiers � Sebbala, entre autres. Maintenant, le maire multiplie les d�clarations par presse interpos�e et avance que nous n�avons plus le choix. Le wali d�l�gu�, lui, d�clare qu�il a, � Za�tcha, seulement 129 familles � reloger. Mieux, on nous propose de quitter les lieux et d�introduire des recours dans le cas o� les logements ne nous convenaient pas. En un mot, ils veulent nous mettre devant le fait accompli. Les bulldozers raseront aussit�t nos chalets, et les exclus ne sauront plus � quel saint se vouer�, expliquera Bachir. Rappelons que la cit� Za�tcha a �t�, la semaine derni�re, le th��tre d�incidents entre les forces de l�ordre et des habitants du quartier. Ces derniers ont, au lendemain des �meutes, d�gag� toute responsabilit�, incriminant des �intrus manipul�s de l�ext�rieur�, selon leurs propres dires. Il convient, enfin, de signaler que le programme d��radication de l�habitat pr�caire en cours d�ex�cution � Alger pr�voit le recasement de 12 000 familles entre mars et septembre 2010. Un programme destin�, par ordre de priorit�, aux familles occupant des bidonvilles, puis � celles logeant dans des immeubles mena�ant ruine ou vivant dans des cimeti�res. Le co�t de ce programme est �valu� � environ 88 milliards de dinars, pour un recasement dans pr�s de 35 000 logements.