L'Union européenne (UE) va réviser «de façon urgente» la nature de ses relations avec l'Egypte au cours des prochains jours, ont averti les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, alors que Cuba avertit la communauté internationale sur toute idée d'ingérence en Egypte. Bruxelles compte ainsi réagir à l'offensive meurtrière entamée mercredi par les forces de sécurité contre les partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi. Elle appelle à la fin des heurts et au retour au dialogue et au processus démocratique. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban ki-moon a appelé à la fin des manifestations violentes et dénoncé «un usage excessif de la force» de la part des autorités. Il a jugé inacceptables les attaques contre les églises, les hôpitaux et d'autres bâtiments publics. «Quels que soient les griefs, il n'existe aucune justification pour la destruction d'infrastructures et de bâtiments aussi importants pour l'avenir de l'Egypte», a-t-il souligné. Pour Ban ki-moon, «la plus haute priorité dans cette dangereuse période» doit être d'empêcher qu'il y ait d'autres victimes en Egypte. Alors que la Grande-Bretagne condamne les violences. C'est ainsi que samedi, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague avait condamné les violences en Egypte, tant du côté de la police que des manifestants. S'exprimant après un entretien téléphonique avec son homologue égyptien, il avait également dénoncé les attaques «inacceptables» contre des mosquées et des églises. Par ailleurs, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est entretenu par téléphone avec son homologue égyptien, Nabil Fahmy, pour lui demander d'adopter «une attitude pondérée» et prôner «l'apaisement». Il appelle le gouvernement par intérim «à ne pas bloquer la voie à une solution politique et à reprendre le dialogue avec toutes les forces politiques».
Manifestations pro-Morsi à Paris et Londres Des centaines de personnes marchent dans les rues de la capitale française près du métro Couronne pour dénoncer le coup d'état qui a fait choir l'ancien dirigeant égyptien. «Morsi président», «A bas les militaires», scandent-ils. Ils étaient déjà là la veille et défileront à nouveau dimanche pour réclamer le «rétablissement de la démocratie» et le retour au pouvoir de Mohammed Morsi. A Londres aussi, un rassemblement s'est tenu dans le centre-ville, lors duquel un convoi de 40 véhicules conduits par des supporters de l'ancien président et affublés de drapeaux égyptiens a traversé Park Lane, la rue qui longe Hyde Park. Pour sa part, Cuba s'oppose à toute ingérence en Egypte. Ainsi elle réclame une sortie de crise «sans ingérence» en Egypte. Tout en condamnant «la mort de civils innocents» lors d'affrontements entre manifestants pro-Morsi et forces de l'ordre depuis mercredi, le ministère des Affaires étrangères cubain appelle le gouvernement égyptien à trouver une «solution en exerçant son droit légitime à l'autodétermination sans aucune ingérence étrangère». La réaction du pays de Raul Castro, connu pour ses positions anti-impérialistes, fait suite aux appels au calme successifs de la communauté internationale et à la demande de la Haute-commissaire de l'ONU, Navi Pilay, d'ouvrir une enquête sur les agissements de la police égyptienne lors de la répression de mercredi. Par ailleurs, il y a lieu de noter la réaction de l'Arabie saoudite qui vient en aide à l'Egypte, puisqu'elle y envoie trois hôpitaux mobiles. Le roi d'Arabie saoudite, Abdallah 1er, qui soutient le gouvernement par intérim, ordonne l'envoi de trois hôpitaux mobiles dans le pays pour «aider et soutenir le peuple frère de l'Egypte et alléger la pression sur les hôpitaux», annonce un responsable officiel. Hier, Abdallah 1er a réitéré son appui «face au terrorisme» que représentent à ses yeux les partisans de Mohammed Morsi.