Le Centre international de conférences (CIC) du Club des Pins, à Alger, va abriter, aujourd'hui et demain les travaux du «symposium sur le renouveau du football algérien», un évènement organisé à l'initiative de la Fédération algérienne de football et qui a obtenu l'aval du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour qu'il soit placé sous son patronage. Il faut dire que ce sport, classé numéro 1 dans le pays par sa popularité et l'engouement qu'il suscite, traverse depuis de nombreuses années une crise en dépit des résultats que l'équipe nationale enregistrait. Celle-ci n'étant plus aussi performante et étant même sur le déclin, la FAF a sauté sur l'occasion pour mettre sur pied ce symposium. Il faut se garder, toutefois, de penser que cette Fédération va innover en la matière. Des débats nationaux sur le football algérien elle en avait déjà organisés par le passé. Nous avons, ainsi, le souvenir, d'assises qui s'étaient déroulées, au centre sportif de Ghermoul (ex-Groupes laïques) dans le milieu des années 1970 à l'initiative la FAF, alors présidée par Amar Benadouda et du ministère de la Jeunesse et des Sports, que dirigeait feu Abdallah Fadhel. En 1995, feu Rachid Haraïgue, président de la FAF, en avait fait de même, au Palais des Nations du Club des Pins. Nous avions eu droit à trois jours de concertations et de propositions par ce que le football algérien comptait comme experts. Des résolutions avaient été élaborées mais aucune d'elles n'a pu être appliquée. Comme n'avaient pas été appliquées les résolutions des assises nationales sur le sport organisées quelques semaines avant celles du football. Peut-on croire que le symposium des 11 et 12 décembre prochains va obtenir le même résultat, à savoir être mis aux oubliettes une fois qu'il sera passé ? C'est possible. Il ne faut pas oublier que des lois sur le sport ont été promulguées mais sans résultat vu que des textes d'application n'ont jamais vu le jour. Si la FAF a les coudées franches et assez d'esprit de persuasion, elle a des chances d'aller vers une issue positive. Dans le cas contraire, on fermera le chapitre et on reviendra au ronronnement d'un sport qui n'arrive pas à décoller. Si la FAF a voulu aller vers ce symposium, c'est parce qu'elle s'est dite qu'il n'était plus possible de continuer de la sorte. Le football algérien est dans la crise, c'est une évidence. Un sport qui a du mal à trouver les ressources financières qui peuvent lui permettre d'activer dans des conditions convenables mais qui, aussi, ne sait plus mettre en place une véritable politique de formation et de prise en charge des jeunes catégories à même de servir les intérêts des différentes sélections nationales. Le football algérien est, également, malade de ses clubs dont les plus huppés ne parviennent pas à atteindre une gestion saine. C'est, d'un autre côté, un sport qui se plaint du manque d'aires de jeu qui fait que les entraînements se limitent, très souvent, à de simples rendez-vous entre copains. Et on ne parle pas du dossier de l'arbitrage dont on sait qu'il vit dans une sorte de bricolage qui ne dit pas son nom. Tout dépendra, après le symposium, de ce que décidera le pouvoir politique. La FAF a peut-être la volonté de changer les choses mais ne détient pas les clés pour aller vers une telle mutation. Les résolutions des assises de 1995 sont restées lettre morte parce qu'il n'y avait pas eu la volonté de bousculer la situation qui prévalait. En 1976, c'est bien le gouvernement qui avait franchi le pas et provoqué la révolution en décidant de placer les clubs sous tutelle d'entreprises publiques avec les résultats positifs qui avaient découlé en faveur de tout le sport algérien. Il est appelé, en 2017, à amener le sport numéro un du pays à faire son mea-culpa en vue d'une meilleure approche dans les années à venir.