Il n'y aura pas d'importation de véhicules courant 2018, et aucune licence ni autre quota ne sera accordé aux concessionnaires. C'est ce qu'a déclaré jeudi Said Djellab, directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce au micro de la Radio chaîne 3. Le gouvernement mise, selon lui, exclusivement sur l'assemblage local de véhicules pour répondre aux besoins du marché national. Pour l'année 2018, quelque 150 000 unités devraient être mises sur le marché émanent des différentes usines d'assemblage installées en Algérie. Une quantité qui ira crescendo, a assuré Said Djellab, directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce dans une déclaration à la Radio chaîne 3. Jusqu'à présent, quatre importants groupes sont en activité dans cette filière, à savoir Renault, Hyundai, Sovac (Volkswagen et Seat) et tout récemment KIA. L'ensemble de ces opérateurs devrait produire à terme 400 000 unités par an. Aujourd'hui, les capacités de ces nouvelles usines sont encore modestes, à l'exception de Renault Algérie qui avait atteint les 60 000 véhicules en 2017. Le groupe Tahkout, ayant investi dans une usine de montage à Tiaret, est parvenu à monter 40 000 unités cette année, ambitionnant de porter le chiffre à 100 000 à la fin de l'année prochaine. Une montée en cadence qui sera concrétisée par la mise en place d'une nouvelle ligne de montage. Quant à l'usine de Sovac Production, entrée en activité en juillet 2017, elle a réussi à réaliser 15 000 unités à la fin de l'année. L'objectif fixé est celui d'atteindre la production de 40 000 unités pour l'année 2018. L'entrée en service des usines Peugeot et Nissan, autorisées dernièrement par le gouvernement, sera d'un grand apport à ce secteur. Le projet de Peugeot consiste en la réalisation d'une usine d'assemblage de véhicules près d'Oran avant la fin de l'année en cours avec une capacité de 2000 véhicules pour atteindre 75 000 unités dans quelques années. Nissan Algérie ambitionne, pour sa part, de réaliser son usine fin 2018. Son PGD, Sefiane Hasnaoui, a annoncé récemment que «les travaux de réalisation de l'usine débuteront début 2018 et la première voiture Nissan en sortira fin 2018». L'usine produira à terme 60 000 véhicules pour un investissement total de 100 millions de dollars. Quatre modèles y seront assemblés, à savoir la petite citadine Micra, la Sunny, le Pickup Navara et le quatrième modèle n'est pas encore arrêté. L'usine Nissan sera implantée à Relizane ou Ain Témouchent. De nouvelles autorisations ? Tout porte à croire, aussi, que le gouvernement va donner de nouvelles autorisations à d'autres constructeurs intéressés par le marché algérien. D'où d'ailleurs la récente décision de reporter l'entrée en vigueur de l'instruction du premier ministre relative au montage de véhicules, dans laquelle il a fait état de l'autorisation de 10 entreprises seulement pour exercer l'activité. Dans la note destinée entre autres aux services des ministères des Finances, du Commerce, de l'Industrie et des Mines, il a été mentionné que les dix entreprises sont Sovac Production, Tahkout, Renault, Peugeot et la Nissan pour véhicules de tourisme, et Ival Industrie, Frères Salhi, Savem, Tisram et GM Trade pour les camions et les véhicules utilitaires. Cette instruction visant l'encadrement de l'activité de production et de montage de véhicules fait référence au décret exécutif 17-344 du 28 novembre 2017 promulguant le cahier des charges de cette activité. Cette limitation du nombre des constructeurs vise, selon le Premier ministre, à mettre de l'ordre dans la filière et éviter l'épuisement des réserves de change de l'Algérie, en forte baisse ces trois dernières années à cause du recul des recettes des exportations pétrolières. Ahmed Ouyahia a voulu aussi éviter la saturation, en citant, lors de l'inauguration de la foire de la production algérienne, le cas des minoteries. La multiplication des minoteries a créé un excédent de production qu'il est difficile d'exporter, en dépit de toutes les mesures de facilitation accordées par l'Etat. Après la sollicitation du ministre de l'Industrie et des Mines, l'application de cette instruction ne prendra effet qu'à partir du 31 janvier 2018. Samir Malek